Chapitre 13: Nouvelle rencontre

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Dédié à AnaFall3

Heyy❤
Étant une personne très gentille je sais Nene_ebene7 pourra confirmer j'ai décidé de vous offrir ce chapitre 😂❤
Sur ce bonne lecture!

Djamilatou

On était en début de semaine. Le retour à la réalité fut plus dur que je ne l'aurai imaginé. Je ne pouvais plus exercer, mes journées rimaient avec ennui. Je me retrouvais seule avec moi-même.
Mon traitement avait officiellement commencé. J'avais d'ailleurs rendez-vous à quinze heures. Encore couchée dans mon lit, je n'avais qu'une envie celle d'y rester, de me laisser aller jusqu'à ce que la faucheuse vienne me rendre visite pour un aller sans retour.

N'eut été ma mère, mes frères je n'hésiterai pas. Il n'y avait plus une once d'espoir dans ma vie. Tout le monde au boulot le savait et pourtant personne n'avait appelé, personne n'avait daigné m'envoyer un message, encore moins ceux que je considérais comme mes proches. Je me redressais et finissais par me lever pour m'apprêter.
Une trentaine de minutes plus tard je me retrouvais devant l'hôpital. Une fois dans l'habitacle, je me dirigeais vers l'accueil.

- Bonjour.

- Bonjour.

- J'ai un rendez-vous avec le docteur Sarr.

- Veuillez patientez un instant....
Vous pouvez y aller! finit-elle par me dire.

Je me retournais et prenais le chemin de mon médecin traitant. Arrivée devant la porte, je toquais et rentrais après son approbation.
Je faisais face à un homme qui n'était pas celui que j'étais censée voir. Je m'apprêtais à m'en aller quand il finissait par dire.

- Vous êtes dans la bonne salle. Je suis votre nouveau médecin traitant.

Je soupirais. Cela était loin de m'enchanter. C'était déjà assez dur de me montrer au précédent, alors s'il fallait que je réitère cette même action, je serai au bord du suicide. Je finis par me rasseoir à contre coeur, loin d'être enthousiaste.

- Bien la séance peut commencer. Nous irons dans la salle vingt huit. Suivez moi!

Je ravalais mes larmes et me levais de ma chaise.
Le traitement avait commencé. Il avait d'abord commencé par examiner l'évolution du cancer.

- Vous savez vous avez eu de la chance qu'on vous l'ait diagnostiqué très tôt. Vous avez des chances de guérir dit-il en me souriant.

Sourire auquel je ne répondais pas. Une chance? Devrais-je considérer cela comme une chance? On aurait du le diagnostiquer beaucoup plus tôt, j'avais quand même pris rendez-vous deux fois de suite chez la gynécologue à ce propos et pourtant...
Tout me tombait dessus. Entre mon licenciement, un amour à sens unique, une amitié qui ne semblait n'avoir jamais existé, et maintenant mon cancer, j'avais eu ma dose de malheur.

- Vous n'avez pas l'air d'aller bien me dit-il.

Je me retournais et le dévisageais. De quoi il se mêlait? Il était là pour m'aider à guérir ou pour jouer les confidents?

Je n'avais besoin de personne, je ne voulais de personne. Vaut mieux être seule que mal accompagnée. Ça la vie me l'avait faite comprendre. Ça sert à rien de s'attacher, C'est juste un poids supplémentaire, un moyen de plus pour vous détruire mentalement.

- La confidence noie la douleur.

- Ravie de savoir que vous avez lu Une si longue lettre de Mariama Ba.

Il se contenta d'esquisser un sourire en guise de réponse. Maintenant je devais me coltiner un médecin bizarre.

Une heure plus tard j'avais enfin fini. Je descendais dans le hall et me dirigeais vers la réceptionniste espérant lui soutirer des informations.

- Le Docteur Sarr reviendra quand s'il vous plaît?

- Pas avant trois mois.

- Merci.... dis-je en esquissant un sourire forcé.

Super ce sera sûrement les trois plus longs mois de ma vie.

Je sortais enfin de l'hôpital et me dirigeais vers l'arrêt de bus avec comme accompagnement un soleil plombant au dessus de mes épaules. Arrivée, je sortais mon téléphone. Aucun appel, aucun message excepté ceux de ma famille. Je ne cesserai de le dire mais quand tout va bien, ils sont là. Quand vous êtes au plus bas plus personne ne se soucie de vous.

Tous disparaissent. Semblables à des charognards, ce n'est qu'à votre enterrement, qu'arrivé à votre dernière demeure qu'ils désireront faire acte de présence pour soulager leur conscience.
Tout ceci rime avec hypocrisie sociale.

Je soupirais et le rangeais, attendant patiemment le bus pour rentrer. Mais comme d'habitude, la paix ne serait jamais avec moi. Une voiture s'était arrêtée devant moi. Le conducteur avait fini par baisser les vitres.

- Vous allez où?

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant mon médecin traitant. Je ne serai pas étonnée d'apprendre plus tard qu'il avait quelques problèmes mentaux.

- Loin de vous dis-je en le regardant agacée.

- Mais enfin détendez vous, je ne veux que vous aider.

De l'aide? Je n'en avais pas demandée et encore moins venant d'une personne que je connaissais à peine. Je n'en avais pas besoin, j'étais bien toute seule. Et puis on sait tous comment ça va se terminer. Je vais me retrouver dans un endroit reculée, morte et décapitée. Je ferai ainsi la une des journaux nationaux et internationaux. J'imagine déjà la une des titres de L'Obs.

"Une jeune femme âgée d'une vingtaine d'année retrouvée morte et décapitée cette nuit."

- Merci.

- Vous finirez bien par craquer un jour dit-il accompagné d'un clin d'oeil et d'un sourire.

En voilà d'autres qui avaient trop pris la confiance, qui décident de se la jouer star d'Hollywood et Dieu seul sait qu'ils ne sont pas allés plus loin qu'à Diamniadio.

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Une rencontre pas si anodine.

Je ne souhaiterais plus les rues de ma peine
L'amour ça tue sauf quand tu te démènes

Amir, Les rues de ma peine

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Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant