Djamilatou
- CHAMBRE 228 LE PATIENT FAIT UNE HÉMORRAGIE INTERNE!
Je me changeais rapidement et accourais vers la fameuse chambre. Une fois rentrée je mis mon masque.
- Des points de sutures seront nécessaire pour refermer la plaie. La plaie n'est pas très profonde tout va bien , nous n'avons pas besoin d'intervention chirurgicale.
Quelques minutes plus tard, la situation était redevenue stable. Je soufflais soulagée, on avait pu sauver le patient.
Je me retournais vers l'infirmière du bloc opératoire et lui dis:- N'oubliez pas d'utiliser un drain pour nettoyer la plaie avant qu'elle ne s'infecte.
Je sortis du bloc, enlevais mon masque. J'allais me laver les mains et me dirigeais vers l'accueil quand j'entendis des cris. Je me retournais et vis une jeune femme en pleurs.
- Où est mon époux? DITES MOI OÙ IL EST! JE VEUX LE VOIRdit-elle en larmes
- Calmez vous madame il est déjà pris en charge dis-je en essayant d'être rassurante
- Je veux pas le perdre... dit-elle en éclatant en sanglots encore une fois
Je sentis ma poitrine se comprimer, je n'avais pas le courage de répondre.Je me retournais et m'adressais aux infirmieres présentes.
- Administrez lui des sédatifs, elle a besoin de repos.
Pendant ce temps, je demandais des nouvelles du patient.
- Il est au bloc opératoire. Apparemment il serait rentré en collision avec un poids lourd.
Je fermais les yeux et soupirais. Je ne voulais pas paraître pessimiste mais parfois faut se rendre à l'évidence. Les chances qu'il survive sont minimes.
- D'accord, merci.
Une heure plus tard, je lui demandais la chambre de sa femme et me dirigeais vers celle-ci. J'ai toujours pensé que dans ces moments là on ne devait jamais laisser un patient seul. Bien que notre rôle soit de soigner, de sauver des vies, j'estime que dans les bons comme dans les mauvais moments, on a le devoir de soutenir le patient.
C'est évident, qu'on ne pourra jamais comprendre ce qu'il ou elle ressent dans ces moments là, mais avoir un soutien moral est toujours important.
Je toquais à la porte et rentrais après son approbation. Une fois rentrée, je la trouvais assise, le regard dans le vide, ne semblant plus être maître d'elle même. Je m'asseyais et lui pris la main.
Avant même que je ne puisse parler, elle commença à parler.
- C'était notre anniversaire de mariage.
Elle me fit face et continuait son monologue.
- Il venait me chercher pour notre rendez vous. Je l'attendais patiemment à la maison, le pensant dans les embouteillages. Mais une heure plus tard, J'ai reçu un appel. M'informant que mon conjoint venait de faire un accident et qu'il était hospitalisé ici. Qui aurez crû qu'en ce jour si important je me retrouverai dans cet hôpital, mon mari entre la vie et la mort?
Vous trouvez ça normal vous? Que la vie vous arrache une partie de vous? Pourquoi la vie est si injuste?
J'avais un cadeau pour lui. J'attends notre enfant. Je donnerai tout pour qu'il soit de nouveau là, je sais qu'il ne reviendra plus, je me suis rendue à l'évidence. La mort n'arrête pas l'amour mais y'a t'il encore un sens à la vie que je mène? Une vie sans lui ce n'est pas ce que j'appellerai une vie.
VOUS LISEZ
Djamilatou: Blessure sucrée
Random"J'avais la vive impression de vivre au ralenti. De ne plus être maître de moi même. Comme si mon esprit ne répondait plus. J'étais comme déconnectée de ce monde. Je subissais une routine. J'errais sur terre sans grande conviction. Je...