Chapitre 27 : Deux coeurs

1.4K 224 34
                                    

Dédié à nabalaydy

Merci à ceux qui ont été patients 😂
So, bonne lecture ❤

_______

Djamilatou

Les jours passaient, je tentais de reprendre ma vie en main. J'avais postulé dans divers hôpitaux en plein centre ville. J'attendais patiemment des réponses. Tout ça me manquait, et dire que j'avais passé plus d'un an sans soigner, sans prendre soin de quelqu'un, sans me dévouer pour sauver la vie de quelqu'un. Même s'il n'y avait pas que du beau dans ce métier et j'entendais par là le fait qu'on ne puisse pas sauver tout le monde, perdre un patient serait toujours difficile autant pour la personne qui soigne que pour les proches. Avec le temps, on finit par s'y habituer. S'y habituer dans le sens où on apprenait à gérer la perte d'un patient. Au tout début, quand ça arrivait je peinais à me retenir, et souvent tout ça me trottinais la tête. Avoir l'impression d'avoir échouer, avoir le sentiment de ne pas s'être assez battu et pourtant.

Je sortais de mes pensées en me levant du divan. Il était temps pour moi de partir à ce rendez-vous. Je sortais de chez moi, sans oublier de serrer dans mes bras ma mère.

Avant, beaucoup comme moi, ne se rendaient pas compte de l'importance de la présence d'une mère au sein de nos vies. Quand on réalise qu'il n'y a qu'elle  qui prend soin de nous plus qu'aucune autre personne, qu'elle n'est pas éternelle, qu'elle comprend nos douleurs nos peines, qu'elle parvient à ressortir tout ce qu'on tente de dissimuler comme peine; on a d'autre choix que faire face à la réalité: une mère c'est quelque chose d'inestimable, on en a droit qu'à une seule donc autant en profiter et en prendre soin. Une mère, on n'en a qu'une seule et quoi qu'il advienne elle restera l'unique. Tant qu'elle vit auprès de nous, il est dans notre devoir de prendre soin d'elle, de la rendre heureuse, de faire tout ce qui pourrait la faire sentir bien. Pour d'autres, ils ne s'en rendront que le jour où elle ne sera plus là. Une mère c'est tout simplement une reine.

Je sortais de chez moi et marchais quelques minutes avant d'arrêter un taxi. J'indiquais ma destination, négociais le prix avant de monter.

Des Taximan audacieux, ce n'est pas ce qui manquait à Dakar. Si vous deviez quitter la maison pour vous rendre ne serait qu'à la boulangerie du quartier, y en a qui seraient capable de vous dire des sommes exorbitantes. Par contre, il y en avait de ces taxis qui avaient le don de vous faire fuir. Soyons sérieux, des taxis qui dataient de ne je ne sais quelle époque, en mauvais états ce n'est pas ce qu'il y avait de plus attrayant et de plus rassurant.

Arrivée, je payais et descendais de la voiture. Je soupirais, essayant de ralentir mon rythme cardiaque mais cela n'arrangeait rien. Je rentrais dans le hall et demandais d'après la personne que je devais voir. Je pris l'ascenseur et patientais quelques minutes à l'intérieur avant d'enfin arriver à l'étage où je devais me rendre. Je tentais de garder mon calme et essayais de toquer à la porte. Mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, la porte s'ouvrait laissant apparaître mon soignant.

J'avouais que le voir de plus près sans sa tenue de travail, n'avait rien de déplaisant et-

- Ah vous êtes là me dit-il avant de me laisser entrer dans son bureau.

- Bonjour dis-je en prenant place.

- Bonjour comment ça va? Dit-il en enfilant sa tenue.

- Ça peut aller dis-je sans grande conviction.

- Bon nous allons vous ausculter sans plus tarder dit-il en me regardant.

Je détournais les yeux et me levais en le suivant dans une autre salle pour me faire examiner.

Une heure plus tard

J'avais enfin fini de passer tous ces examens qui d'ailleurs étaient épuisants. Tout ce que je voulais à ce moment, c'était retrouver mon lit.
J'étais assise dans son bureau, attendant qu'il revienne avec les résultats. J'en profitais pour me rasseoir confortablement, et fermer les yeux un moment.

Habib

En recevant les résultats, j'étais soulagé de savoir qu'elle allait plutôt bien et qu'elle n'avait pas fait de rechute. Je m'empressais alors de remonter dans mon bureau pour lui en faire part. Je rentrais dans celui-ci et la vit endormie.

Tout ce qu'on tente de dissimuler au fond de nous même, finit toujours par ressurgir. Nous ne pouvons passer outre les sentiments que nous éprouvons pour quelqu'un. Et c'est bien là le danger de l'amour, aimer et souffrir du fait qu'on ne puisse profiter de cette personne. L'amour, c'est le bon et le mauvais côté. Parfois, il vous rend heureux, parfois il vous détruit. L'amour c'est juste un poids en plus, une manière plus simple et plus rapide de souffrir quand il ne nous sourit pas.

Je m'accroupis et observais chaque parcelle de son visage comme si je la découvrais pour la première fois. C'était tout simplement une manière pour moi de la redécouvrir encore et encore sans jamais m'en lasser.

Comment s'en lasser?

Après toutes ces semaines, passées loin d'elle, je n'en doutais plus.

L'amour c'est tellement beau dit-on.
Toutes ces choses qu'on ressent pour l'être aimé
Toutes ces choses qu'on serait capable de faire pour l'être aimé

Oui, je l'aime et je la ferai mienne.

___________

Et je voudrais que ça dure longtemps
User ma peau sur la tienne
Un jour, j'oublierai tout jusqu'à mon nom
Je saurais simplement
Que t'es là, que t'es belle, que t'es mienne
Et je voudrais que ça dure cent ans

Longtemps, Amir

___________

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant