Dédié à khouredia05
Djamilatou
J'avais fini par quitter l'hôpital il y a quelques jours, mon état étant stable. Et je devais déjà y retourner, une énième fois.
C'était le prix à payer pour guérir.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, je reprenais goût à la vie. Je devais me préparer, pour aller à mon rendez-vous. J'étais à la fois heureuse et anxieuse. Heureuse? Je ne saurai vous dire exactement la raison mais j'étais anxieuse du fait de le revoir tout simplement.
J'ouvrais mon armoire dans le but de chercher un foulard, quand je tombais sur la robe.
La robe que j'aurai dû porter dans quelques semaines. La robe qui symboliserait notre union. Celle que je rêvais de porter depuis des lustres. Celle que j'aurai aimé porter, ce jour là à l'église ou à la mairie,peu importe du moment que j'étais en compagnie de l'homme que j'aimais, de celui avec qui je passerais les restants de mes jours. Je ne la porterai peut-être jamais tout compte fait.
Tous me traitent de naïve, mais j'aimerai bien les voir un jour se faire duper sans pouvoir rien n'y faire, sans avoir l'ombre d'un doute. On ne choisit pas d'être naïf. Certaines circonstances tel que l'amour nous pousse à nous voiler la face. À ne pas savoir et pouvoir distinguer le vrai du faux face à certaines situations. En amour, on n'est plus maître de soi. On ne vit en grande partie que pour l'être aimé. Qui oserait démentir cela?
Je prenais mon sac et sortais de la maison sans oublier de serrer très fort ma mère dans mes bras. La vieillesse commençait à s'emparer d'elle, je ne pouvais pas me permettre de rajouter mes soucis; elle était tout pour moi. Chaque fois que je sortais, J'avais toujours peur. J'avais la boule au ventre. Peur de la retrouver sans vie en rentrant. Maintenant que je n'avais plus de boulot, c'était l'occasion pour moi de profiter un maximum d'elle.
Une trentaine de minutes plus tard je me retrouvais dans cet hôpital. Je saluais la femme à l'accueil et prenais l'ascenseur. Je m'étais retrouvée plantée devant la porte de son bureau. Je finissais par me décider à toquer faisant abstraction de la gêne que je ressentais et rentrais après son approbation.
- Bonjour...
- Bonjour! Asseyez vous dit-il en me souriant.
Il ne pouvait donc jamais s'arrêter de sourire.
Je sortais de mes pensées quand il prit la parole.
- Alors comment vous sentez vous depuis?
- Beaucoup mieux.
Et c'était ainsi toute la séance. Outre mon traitement, j'avais eu droit à une série de questions.
Quelques minutes plus tard, je me levais. Le rendez-vous tirait à sa fin.
- Je vous raccompagne en bas.
Le temps qu'on arrive dans le hall, j'envoyais un message à ma mère lui demandant si tout se passait bien pour elle.
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Djamilatou: Blessure sucrée
Разное"J'avais la vive impression de vivre au ralenti. De ne plus être maître de moi même. Comme si mon esprit ne répondait plus. J'étais comme déconnectée de ce monde. Je subissais une routine. J'errais sur terre sans grande conviction. Je...