Chapitre 16: Humiliation

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Dédié à khadijaB98

Parce qu'attendre devenait dur, je vous poste ce chapitre ce soir.
Sur ce, bonne lecture❤
1554 mots (un exploit)

Djamilatou

J'avais fini par me trouver un boulot en plein centre ville de Dakar.
Je peux vous dire que pour passer de docteur à serveuse, la chute est fracassante. Et encore ce n'est qu'un euphémisme. ( Nene_ebene7 😂)
Et présentement j'y étais.

- Occupe toi de la table cinq. Y'a du nouveau.

- D'accord, j'y vais.

Je sortais de la cuisine et me dirigeais vers la fameuse table. J'aurai préféré ne jamais la revoir, ou plutôt devrais-je dire les revoir. Mais elles, elles ne m'avaient pas encore vue. Je tentais de garder un visage impassible, ne voulant laisser paraître aucune de mes émotions.

Je me raclais la gorge et leur dis:

- Vous désirez?

- Oh mais qui voilà! La cancéreuse a finit par devenir une serveuse. Que c'est triste vous trouvez pas les copines dit-elle en rigolant.
Alors ça fait quoi de perdre son homme? En même temps je le comprends tu n'es pas une vraie  femme. D'autant plus qu'il a trouvé un bien meilleur partie que toi c'est à dire ta meilleure amie.

Ses dires avaient l'effet d'un coup de poignard.
Après tout elle n'avait pas tord, je n'étais pas une vraie femme.

Je prenais sur moi pour ne pas lui répondre et encore un moins lui offrir un séjour longue durée à l'hôpital. J'avais besoin de ce boulot, je ne souhaitais pas être renvoyée.
Je ne savais pas ce qui me faisait le plus mal, voir Fatima m'humilier et me rire au nez en compagnie de ses amies ou voir celle qu'autrefois je considérais comme ma soeur les rejoindre et faire pareil.

On ne se parlait plus... mais était ce une raison?
Comme quoi, je m'attachais aux mauvaises personnes.

Et comme si ça ne suffisait pas, elle en rajoutait une couche.

- J'espère quand même que tu t'en sors hein Djamila. Et puis c'est là qu'est ta place, au bas de l'échelle. Tu étais destinée à servir pas autre chose chérie.

Je n'aurai pas dû craquer, en tout cas pas devant elles. Je sentais les larmes dévaler mes joues mais je sentais aussi les regards braqués sur moi. Elle avait réussi. Comment étais-je censée rester impassible face à tout cela?
Je serai prête à parier que certaines diront que non j'aurai pas dû pleurer et encore moins devant elle. Face à certaines situations, il est impossible de garder son calme.

- Mais non enfin pleure pas encore j'ai pas encore fini. Aïssata ne t'a pas encore dit comment passait-elle du bon temps avec Latyr. Dis lui Aïssata.

Je ne sentais plus les membres de mon corps, j'étais comme paralysée. Ma vue se troublait, les bruits autour de moi même les plus insignifiants semblaient s'amplifier. J'étais comme dans un état second. Mes jambes avaient fini par me lâcher, je m'écroulais au sol sous leurs yeux.
J'avais eu le temps de l'entendre me dire "incapable" avant que mes paupières ne deviennent lourdes.

Quelques heures plus tard

Je me réveillais dans une chambre qui n'était pas la mienne. Je ne mettais pas longtemps avant de comprendre que j'étais hospitalisée. Je soupirais et fermais les yeux avant d'encore les réouvrir. Je prenais de moins en moins goût à la vie. Les problèmes s'enchaînaient, je n'avais plus de répit.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant