Dédié à leaveanna
Djamilatou
Quelques jours plus tard
C'était le jour des examens. Je me retrouvais devant l'hôpital accompagnée d'Aïssata. Parce que oui, encore une fois on se retrouvait ensemble. On finit par rentrer dans l'habitacle, saluant la réceptionniste.
- Bonjour, on est là pour le bilan de santé.
- Salle 38.
Quelle froideur! Je comprendrais jamais certaines personnes.
On était les premières à arriver c'était encore mieux. On serait rapidement prise en charge. Avant la série de test, nous devions remplir un formulaire.Le Bilan de santé regroupait un certain nombre d'examens. Nous avions droit à un prélèvement sanguin, un examen gynécologique pour la recherche de cancer dont celui du sein ou encore des tests visuels ou auditifs.
Suite à cela, une consultation avec un médecin est réalisée et dans certains cas, il pourra être décidé de pratiquer des examens supplémentaires.
Une heure plus tard, on avait pu finir.
- Vous recevrez vos résultats dans une semaine dit le médecin.
- Merci, au revoir.
- Au revoir.
On finit par sortir de l'hôpital. Je me posais sur un banc un peu plus loin à l'ombre, accompagnée de mon amie.
- Qu'est ce qu'on fait là?
- On bronze dis-je en roulant des yeux.
- Je savais pas qu'on pouvait bronzer sous un arbre. Ça c'est une découverte me dit-elle en souriant.
Je soupirais. Je n'étais entourée de que personnes loin d'être normales.
- T'es trop bête toi. J'attends Latyr dis-je en roulant des yeux
- Bah tu peux pas l'attendre chez toi?
- À ton avis pourquoi je suis là alors? dis-je en soupirant
- Désolée je lis pas dans les pensées
Non mais plus sérieusement c'est pour quoi?- On devait aller chez la décoratrice aujourd'hui, on avait pris rendez-vous.
Je fis abstraction de sa réponse et sortis mon téléphone pour l'appeler.
Je finis par tomber sur la boîte vocale.
Je soupirais, il redevenait injoignable comme la semaine passée.
Les minutes passaient, bientôt une heure que j'étais assise sur ce banc à attendre qu'il vienne, qu'il me donne un signe de vie, mais rien. C'était le néant.
Mon amie finit par prendre la parole, et j'aurais peut être préféré qu'elle se taise.- Tu devrais rentrer, il viendra pas et tu le sais. Et puis je commence à avoir faim moi me dit-elle
Elle avait tord. Je sais qu'il viendrait, elle veut juste que je rentre. Et puis je sais qu'il n'oserait pas louper les préparatifs de notre mariage.
- Djamila...
Je lui fis face.
- Tais toi. C'est bon je rentre tu peux être contente, tu vas enfin pouvoir te remplir l'estomac dis-je en me levant.
Cela ne servirait à rien de continuer à parler, je rentrais chez moi. Je ne sais pas si je devais être choquée du fait qu'il ne vienne pas aux préparatifs de notre mariage ou du fait que ma soit disante amie semblait prendre son parti.
Ça avait beau être son ami, je ne comprenais toujours pas. Etait-elle réellement celle que je considérais comme ma soeur?
Peut-être que je dramatisais, que je me faisais des idées mais tout cela n'expliquait en rien pourquoi m'avait il posée un lapin pour un jour aussi important.Je n'aurai jamais pensé que cela arriverait.
Je n'avais pas la foi à attendre le bus, je finis par arrêter un taxi. Après avoir discuté le prix, je montais. Je regardais le paysage défiler à travers la vitre, essayant de faire abstraction de ce que je ressentais présentement.Les questions fusaient dans ma tête.
Je ne pouvais plus me retenir, j'avais craqué à l'intérieur même de cette voiture. Les larmes dévalaient mes joues,je ne pouvais plus les retenir. J'avais besoin de me libérer d'un poids,j'essayais de me calmer mais en vain. J'arrivais presque à oublier que je n'étais pas seule avant que celui-ci ne prenne la parole.
- Madame vous allez bien? Me dit-il en regardant dans le rétroviseur.
Quelle question! C'était assez clair pourtant.
- C'est rien ne vous inquiétez pas dis-je en tentant un sourire.
Je devais plus ressembler à un clown qu'à autre chose, avec les larmes qui coulaient.
Je pris un mouchoir et essuyais mes joues. J'en avais marre de tout ça.Qu'il ait un imprévu je pouvais comprendre mais qu'il ne me prévienne pas, Ça je ne pouvais pas comprendre.
- Vous êtes arrivée.
- Merci!
Je lui payais son argent et descendis du taxi. Une fois à l'intérieur de la maison, je me déchaussais et montais dans ma chambre.
À peine la tête posée sur mon oreiller, que j'entendais déjà sonner à la porte. Si ça c'est pas de la sorcellerie...
Je ne voulais qu'une chose qu'on me laisse tranquille. D'autant plus que je n'attendais personne et d'ailleurs ma mère était en voyage.La sonnerie se fit plus insistante. Je finis par descendre et ouvrais la porte prête à faire la morale à cette personne.
- J'ai envie de dormir c'est si compliqué à comprendre?
- Djamilat-
- Je t'ai invité? Non pas que je sache donc débarrasse le plancher je suis fatiguée là.
- Écoute moi s'il te plaît.
- Quoi? Tu veux quoi? Que je t'écoute? Non j'ai pas le temps. C'est pas toi qui a passé une heure de temps assise sur un banc à attendre que ton soit disant fiancé vienne te chercher. C'est pas toi qui a le coeur en miettes en ce moment. C'est encore moins à toi qu'on a posé deux lapins d'affilée. C'est pas toi qui t'endors tous les soirs en espérant recevoir ne serait ce qu'un message de la part de ton fiancé. C'est pas toi qui t'endors en larmes en réalisant que tout ce que ton fiancé trouve de mieux à faire c'est de t'ignorer et de te parler froidement. Donc débarrasse le plancher j'ai vraiment sommeil. Tu viendras me voir quand j'aurai rattrapé mes nuits de sommeil. Sur ce bonne journée Latyr.
Avant même qu'il ne puisse répondre je fermais la porte. Je pouvais enfin dormir.
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Je n'aurai pas dû me voiler la face.
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Djamilatou: Blessure sucrée
Diversos"J'avais la vive impression de vivre au ralenti. De ne plus être maître de moi même. Comme si mon esprit ne répondait plus. J'étais comme déconnectée de ce monde. Je subissais une routine. J'errais sur terre sans grande conviction. Je...