| Chapitre 3 |

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Wendy

Ça fait maintenant une heure qu'il m'a enfermé dans cette pièce inconnue. Je n'ai plus mes repères habituels surtout que je ne suis pas dans mon pays natal. Je connais le Canada avec un mur qui nous sépare, c'est-à-dire avec internet. J'ai fait beaucoup de recherche avant de rejoindre Leslie, mais il n'y a rien de pire que de se faire kidnapper dans un pays qui est méconnu pour toi.

Je me suis toujours reposé sur mes connaissances de base. Mais maintenant ça ne peut plus continuer. Il me fera du mal, je le sais, alors il faut que je puisse m'en aller. Je ferai tout, jusqu'à même mettre ma vie en danger s'il le faut.

J'ai à peine le temps de plus m'emprisonner dans mes pensées que cet homme entre calmement dans la chambre, il me scrute comme si j'étais la créature la plus répugnante qu'il est vu. Il hausse un sourcil puis il se retourne en direction du couloir. Le fait d'avoir laissé la porte ouverte sonne comme une invitation à le suivre.

— Tu es mio possesso donc obéit. (ma possession)

Je suis déboussolé. Est-il malade ?

Je n'ai pas compris et je ne préfère pas comprendre, mais son murmure, mon Dieu, il est si terrorisant que je me suis arrêté stoïque pendant un moment.

C'est toujours mieux que de rester seule dans la chambre donc je me remet à le suivre dans cette forteresse. Ces tatouages sont nombreux, peut-être une trentaine sur son dos, qui est d'autant plus si bien sculpté par ses muscles que ça peut se voir que pendant toutes ces années, il les a renforcés.

— Regarde ailleurs.

Je réajuste mes vêtements en continuant de l'ignorer. Il cherche de l'attention et il n'en aura pas. Comment peut-on arracher de sa vie une personne aussi facilement ? Dans les deux cas possibles, la mort et le kidnapping. Il a gâché la vie de cette fille, aussi normalement, mon Dieu, je ne comprends pas. C'est horrible. Il n'a donc pas de remord ?

—Tu as tués une personne.

J'essaye de contrôler ma voix, pour qu'elle soit le plus assurée possible, mais je doute que ça soit vraiment utile. Quand je repense à cette fille innocente qui voulait juste s'éloigner du diable en personne, j'en ai des hauts le cœur. J'espère sincèrement qu'ils se souviendront d'elle, pour qu'elle est des funérailles dignes.

— Je suis au courant, dit-il amusé.

Son sourire sournois augmente encore plus ma colère. Il n'a pas le droit ! D'être aussi décontracté, d'être aussi souriant et bien. Il ne peut pas ressentir cela en ayant pris la vie d'un être vivant.

— Les rumeurs sont donc vraies.

— C'est un mensonge quand on dit qu'il ne faut pas les écouter. Elles auront toujours une part de vérité. Même si on les déforme dans la plupart.

— Les tiennes sont-elles déformées ?

— Non, pas à ma connaissance.

Je pince l'intérieur de ma bouche pour éviter de l'insulter de tous les noms possibles. Il est abominable.

— On dormira ensemble ce soir. Je te préfère dans ma ligne de mire.

Je vais finir par exploser c'est certain. Trop tard...

— NON mais ça va pas ! Je dort pas avec un inconnu qui plus est un homme qui tue sans pression !

À l'aube de la rédemption : Les frères VallejoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant