Mon fils ma bataille

Chapitre 10

Lorsque Hermione rouvrit les yeux, elle était assise face au lit dans lequel se trouvait Drago. Elle voulut se lever mais son corps refusait de lui obéir. Elle baissa les yeux et aperçut ses membres solidement attachés à la chaise.

_ Alors, tu vas faire quoi maintenant ?

Hermione tourna la tête en direction du lit où Drago, confortablement adossé sur les oreillers, la regardait en souriant méchamment.

_ Qu'est-ce que...

_ Tu ne t'attendais pas à ça, n'est-ce pas Granger ?

_ Mais... comment as-tu... Tu ne pouvais pas bouger... ta blessure...

_ Oh mais je n'ai pas bougé, quelqu'un m'a aidé à garder mon otage près de moi.

_ Mais comment ? Tu n'avais pas de baguette pour désactiver le bouclier et tu as dit que personne ne pouvait le traverser.

_ J'ai dit qu'aucun humain ne pouvait le traverser, répondit-il énigmatique.

Hermione resta sans voix en entendant les propos énoncés par le jeune homme. Au bout de quelques secondes une petite voix rompit le silence.

_ Monsieur désire-t-il quelque chose ?

Dans l'entrebâillement de la porte se trouvait une petite créature à la peau grise et aux yeux globuleux.

_ Tyra ? murmura Hermione.

L'elfe de maison fit comme si elle n'avait rien entendu et garda ses grands yeux fixés sur Drago.

_ J'ai faim, lâcha-t-il, amène moi à manger.

_ Tyra s'en occupe tout de suite, maître, couina l'elfe en reculant le nez au ras du sol.

_ Je crois que les règles du jeu ont changé, Granger, déclara-t-il avec un air satisfait.

Hermione, dépitée, se laissa retomber contre le dossier de sa chaise et ferma les yeux. Elle venait de laisser passer son unique chance de s'enfuir.

Deux jours étaient passés, Drago n'avait toujours pas de nouvelles du Seigneur des Ténèbres mais il avait ordonné à Tyra de lui transmettre un message. Entre les deux adolescents, l'ambiance était toujours aussi tendue. Ils ne cessaient de se disputer. Hermione ne supportait plus d'être enfermée et Drago passait ses nerfs sur elle pour tromper l'ennui. Sans compter que maintenant qu'il était guéri, il l'avait détachée mais il la suivait comme son ombre, craignant qu'elle ne tente une nouvelle fois de s'échapper.

Une nuit, alors que Drago avait, par mégarde, oublié de verrouiller la porte de chambre de la jeune fille, celle-ci en profita pour se glisser dehors. C'était l'occasion où jamais ! Bientôt, elle serait enfin libre et pourrait aller retrouver ses amis. Comment avait-il pu penser qu'elle n'aurait pas prévu une solution au cas où le jeune homme serait parvenu à récupérer sa baguette !? "Quel crétin !" songea Hermione en se dirigeant vers la cuisine, le seul endroit de la maison où elle était sûre qu'il n'irait pas fouiner. Elle attrapa un petit pot en terre-cuite dissimulé dans un placard et se dépêcha de gagner la véranda. Elle la déverrouilla et se glissa dans le jardin, marchant d'un pas décidé vers le ruisseau. Elle était presque parvenue au bouclier lorsqu'elle aperçut une lumière s'allumer à l'intérieur de la maison. Son sang se glaça. Elle se précipita vers le bouclier et posa le pot en terre-cuite dans l'eau entre deux pierres. Il ne fallait surtout pas qu'il le trouve ! Elle courut ensuite dans le sens inverse tout en ôtant sa chemise de nuit qu'elle jeta dans l'herbe avant de s'enfoncer dans l'eau fraîche du ruisseau. C'était sa seule chance ! Le dos tourné vers la maison, le coeur battant la chamade, elle retenait son souffle, espérant que son plan ne tomberait pas à l'eau.