Mon fils ma bataille

Chapitre 27

Il était plus de sept heures du matin. Drago et Narcissa étaient dans le salon en train de prendre leur petit déjeuner. Le silence reignait dans la pièce ; seuls les cliquetis des couverts dans les assiettes venaient donner un semblant de vie à ce moment. Mais rien n'aurait pu leur donner plus de vie que le cri déchirant qui s'éleva du hall. Le jeune homme bondit aussitôt de sa chaise en reconnaissant la voix de son fils et se rasséréna lorsqu'il entendit également celle d'Hermione.

_ Arrête de pleurer, Ewan, ça ne changera rien, déclara Hermione alors qu'ils entraient à leur tour dans le salon.

_ Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Drago en se rasseyant.

_ Maman elle a dit... que... que tu restes pas jouer avec... moi, hoqueta le petit garçon en larmes.

_ Il travaille, Ewan, il ne peut pas, répéta sa mère pour le énième fois.

Les pleurs d'Ewan redoublèrent et il se jeta dans les bras de Narcissa qui le berça avec un air amusé.

_ Alors ? demanda Hermione avec malice. Tu penses que sa journée d'hier lui a plu ?

Le jeune homme afficha un grand sourire que même avec toute la volonté du monde, il n'aurait pu dissimuler sous son habituel regard impénétrable. Il était trop heureux pour ça.

La petite famille déjeuna dans le calme, Ewan bouda un moment mais les pâtisseries dès le matin ne pouvaient pas le garder fâché bien longtemps. Lorsque ce fut fini, Drago partit travailler. Toute la journée, il ne pensa qu'à celle de la veille et à ces moments partagés avec la jeune femme et leur fils. Quelque chose s'était déclenché en lui. Il avait toujours reproché à Ewan de ne pas le considérer comme son père mais il se rendait compte qu'il n'avait jamais réellement éprouvé le sentiment d'en être un. Oui, à présent il serait un père pour cet enfant.

Toute la journée, il ne pensa qu'à son retour au manoir, se créant toutes sortes de scénari où il y aurait Ewan qui lui sauterait au cou. Vers six heures, il franchit les grilles du manoir et gravit les escaliers du péron avant de pousser doucement la porte. Personne n'était là pour lui sauter dans les bras. Il ne put s'empêcher d'être furieux contre lui-même. A quoi bon tous ces rêves enfantins et niais ! Qu'avait-il espéré ? A l'instant, il se sentait terriblement stupide... et déçu. Lorsqu'ils passèrent à table, il resta silencieux, comme à son habitude mais son air préoccupé n'échappa pas à sa mère. Quand elle lui demanda ce qui le tourmentait, il se força à lui sourire pour la rassurer mais son visage était crispé et son regard lointain. A la fin du dîner, il partit s'installer dans le salon et prit un livre pour se divertir l'esprit. Sa mère était montée se coucher et Hermione était allée border son fils. Au bout d'un moment, elle redescendit. Il la fixa du coin de l'oeil et fut surpris de la voir enfiler son manteau et prendre sa baguette.

_ Qu'est-ce que tu fais ? interrogea le jeune homme en posant son livre sur la table basse. Et d'où tu sors cette baguette ?

_ Comme tu le vois, je sors. Quant à la baguette, c'est la mienne, je suis passée la récupérer chez moi il y a quelques jours quand je suis sortie avec ta mère.

_ Oui, je le vois bien que tu sors mais où tu vas ?

Visiblement, la présence de la baguette l'interpellait moins que la vision d'Hermione s'apprêtant à sortir.

_ Je vais travailler, répondit-elle le plus simplement du monde.

Lorsque Hermione tourna les yeux vers le jeune homme, elle fit un effort pour ne pas éclater de rire devant son expression qui ressemblait un celle d'un poisson rouge dans un bocal.

_ Tu peux répéter ? Je crois que j'ai mal entendu, lâcha-t-il.

_ Je vais travailler. Je suis retournée chez Fleury et Bott et il se trouve qu'ils m'ont trouvée un remplaçant. Ce n'est pas étonnant vu le temps que j'ai passé séquestrée ici. Mais la fille qu'ils ont embauchée chez le Dragon d'Or a présenté sa démission la semaine dernière. Je n'ai donc eu aucun mal pour reprendre mon poste là-bas.