Chapitre 44

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Hermione n'était pas réapparue de toute la journée. Elle avait prétexté une violente migraine et n'avait pas bougé de sa chambre plongée dans le noir. A 20h, la faim l'avait rappelée à l'ordre mais elle avait préféré l'ignorer et avait filé sous la douche pour se changer les idées.

L'eau brûlante ruisselait sur son dos, ses cheveux lui tombaient de chaque côté du visage et elle avait fermé les yeux. Les deux mains plaquées contre le carrelage froid, elle laissait les gouttes d'eau marteler doucement sa tête dans l'espoir de déclencher une véritable migraine. Stupide ! elle le savait ! Des nuages de fumées s'élevaient à l'intérieur de la douche. Sa respiration était difficile, comme si quelque chose d'invisible venait obstruer sa bouche en ne laissant passer qu'une infime partie d'air. Elle n'en était pas gênée : cela l'obligeait à respirer lentement et à rester concentrée. Elle percevait le liquide qui se déplaçait sur son corps, traçant des sillons sur sa peau engourdie par la température de l'eau. C'était apaisant : ses pensées étaient embrumées, vaporeuses, floues et donc indolores.

Elle finit néanmoins par devoir émerger. Elle s'emmitoufla dans son peignoir éponge, sécha ses cheveux d'un coup de baguette magique, et s'installa devant sa coiffeuse après avoir jeté un oeil sur le feu qui crépitait dans la cheminée. Elle regarda le visage qui se reflétait dans la glace, un visage qu'elle ne connaissait pas. Ses yeux étaient rouges, des cernes se dessinaient dessous, ses lèvres étaient violettes et son teint cireux. Déprimer ne lui réussissait décidément pas. Et pourtant... Le réveil avait été si parfait... Elle prit la brosse posée devant elle et entreprit de dénouer sa tignasse à présent sèche. Lorsqu'elle jeta un autre regard vers le réveil, il était 21h. Elle décida alors d'ignorer les grondements de son ventre et partit farfouiller dans son armoire à la recherche d'une chemise de nuit. En l'ouvrant, elle aperçut le paquet rouge contenant la nuisette que Narcissa lui avait offerte. Elle soupira, l'enfila tout en se dirigeant vers la glace en pied pour voir à quoi elle ressemblait. Jolie, féminine, attirante. Ca résumait plutôt bien l'image que lui donnait le tissus noir collé à ses formes parfaites.

Elle détourna les yeux et s'affala sur son lit, éteignant les chandelles qui éclairaient la pièce au passage. Elle fixa la paroi qui donnait sur la baie vitrée. Elle regardait les ombres des flammes qui dansaient sur le mur et s'abîma dans leur contemplation. Elle n'entendit même pas la porte de sa chambre s'ouvrir puis se refermer. C'est lorsqu'une main entra en contact avec son bras qu'elle réalisa, étouffant un cri. Elle se redressa d'un bond et chercha le visage de l'intrus. Elle ne le voyait pas très bien mais les reflets dorés que le feu donnait à ses cheveux la renseignèrent vite. Elle retint son souffle, incapable de dire quoi que ce soit. Il s'assit sur le rebord de son lit et la regarda. Enfin, c'est ce qu'elle supposa puisqu'elle ne pouvait voir ni ses traits, ni ses yeux clairs.

_ J'avais peur que tu dormes déjà, murmura Drago.

_Pourquoi es-tu là ? demanda-t-elle sur la défensive.

_ Tu veux que je m'en aille ?

_ Non, je veux que tu répondes à ma question.

Un court silence les enveloppa mais il poursuivit.

_ Ta réaction, tout à l'heure, était démesurée. Tu n'avais pas à avoir honte.

_ Je n'avais pas honte, mentit-elle.

_ Alors pourquoi t'es-tu enfuie ? Pourquoi avoir fait croire à tout le monde que tu avais une migraine ?

Elle ne répondit pas.

_ Combien de temps espères-tu rester cachée ici en prétextant des maux de tête pour ne pas avoir à me voir ?

_ Ce n'est pas ça !

Mon fils ma bataille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant