Chapitre 32

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Le lendemain, ils se levèrent tard. Il sautèrent le petit déjeuner et Drago décida d'inviter sa petite famille à déjeuner en ville. Ils se rendirent donc dans un joli restaurant du Chemin de Traverse. Narcissa discutait joyeusement avec Hermione pendant que Drago aidait son fils à couper sa viande. Cette dernière fit comme si de rien n'était mais elle ne manquait pas de remarquer tous ces gestes attentionnés que le jeune homme avait à l'égard de l'enfant. Il avait tellement changé... Elle ne s'en était pas aperçu immédiatement. La haine inspirée par sa séquestrations et les conflits perpétuels l'avait empêchée de se rendre compte de toutes ces manifestations de bonté que Drago ne parvenait plus à dissimuler. Elle se surprenait parfois à le trouver attendrissant.

Il avait été réticent dans les débuts mais, à présent, il mettait une telle bonne volonté pour que leurs rapports soient le plus agréable possible qu'elle ne pouvait continuer à lui en vouloir de l'avoir privée de sa liberté. Et encore aujourd'hui, malgré ces potions qu'il leur faisait prendre, elle ne parvenait plus à le détester. A force de vivre avec lui, de l'observer, elle avait fini par comprendre que c'était la peur qui l'avait poussé à agir ainsi. Il avait craint de perdre Ewan. Même s'il avait prétexté sa réputation, elle savait que ça n'avait été qu'une excuse. La véritable raison à tout cela c'est qu'il avait profondément désiré cet enfant à l'instant même où il avait compris qui il était. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Quelqu'un qui attachait une si grande importance au sang ne pouvait rester indifférent devant la puissance du lien qui unissait un père à son fils. C'était son sang qui coulait dans ses veines, c'était sa chair qui recouvrait sa peau, c'était son blond qui recouvrait sa tête et ses yeux qui le regardaient avec tant d'innocence. En réalité, il n'avait su résister à ce fragile être qu'il savait être sien.

Alors non, elle ne pouvait plus lui en vouloir. Il avait voulu se protéger, garder une certaine contenance, montrer qu'il contrôlait la situation. Il avait désiré être un Malefoy pur et dur et il avait agi comme son père. Mal. Mais c'était tout ce qu'il avait connu. Et comment aurait-elle pu continuer à lui reprocher des choses alors qu'il se montrait tellement gentil avec son fils ? Comment lui reprocher quoi que ce soit alors qu'elle voyait ce magnifique sourire se dessiner sur les lèvres d'Ewan lorsque Drago posait sa main sur son épaule, saisissait sa main pour traverser la rue bondée de voitures moldues et shootait dans un bête ballon simplement pour le distraite et partager un moment avec son enfant ?

Lorsque le repas fut terminé, Narcissa s'éclipsa, les laissant tous les deux - ce qu'elle avait pris pour habitude depuis un certain temps. Ewan supplia ses parents pour aller faire un tour dans le parc et ces derniers cédèrent devant la bouille d'ange de ce petit bout de chou. Ils quittèrent donc le Chemin de Traverse et émergèrent dans l'une des rues de Londres. Sur les trottoirs, les gens se bousculaient aux entrées des magasins tandis que d'autres, captivés par leur conversation téléphonique, fonçaient dans la foule sans se soucier de qui se trouverait sur leur chemin. Drago, les sourcils froncés, ne cessait de grogner à chaque fois que l'un d'eux osait le pousser. Instinctivement, il posa sa main sur la nuque de son fils et le rapprocha de lui, formant un rempart entre Ewan et tous ces géants qui marchaient, aveugles et sourds. Il ne cessait de jeter des regards par dessus son épaule pour vérifier qu'Hermione les suivait toujours et s'arrêtait pour attendre la jeune femme lorsqu'elle était retardée par quelques passants qui lui avaient bloqué le passage par mégarde.

Au bout d'un moment, il arrivèrent enfin à l'entrée du parc. Les allées étaient très fréquentées. Apparemment, personne n'avait résisté à l'appel de cette belle journée ensoleillée qui rompait la monotone grisaille de ce début de Décembre.

_ Ne t'éloigne pas trop, Ewan, lui recommanda sa mère.

_ D'accord, Maman ! répondit-il sans rechigner.

Mon fils ma bataille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant