Mon fils ma bataille

Chapitre 45

_ Prêtes mesdemoiselles ? interrogea Mrs Weasley en passant la tête par l'entrebâillement de la porte.

_ Presque, répondirent-elles d'une même voix. Encore cinq minutes.

_ Je vais avertir le maître de cérémonie, les informa Molly. A tout à l'heure mes chéries.

Les trois jeunes femmes n'eurent pas le temps de répondre ; elle avait déjà refermé la porte.

_ J'ai un de ces tracs !

_ Tu m'étonnes !

Elles se plantèrent devant la vaste glace en pied pour admirer le résultats. Elles étaient superbes et les robes étaient magnifiques : blanche pour la mariée, un mauve un peu délavé pour les demoiselles d'honneur. Elles lançaient des sourires aux reflets qu'elle voyaient dans le miroir mais l'appréhension était toujours là.

_ Allez ! On y va ! Ce n'est pas si terrible après tout !

_ Non, répondit Luna, tu vas seulement t'avancer vers l'homme avec lequel tu vas passer le reste de ta vie et te marier.

_ Merci, répondit l'intéressée en grinçant des dents, je me sens beaucoup mieux.

Elles éclatèrent de rire et cela détendit un peu l'atmosphère bien pesante. Elles s'enlacèrent, le temps était suspendu, puis elles se dirigèrent vers la lourde porte en chêne qu'elles passèrent en silence.

_ On y va, déclara Ginny en soufflant un bon coup.

_ Dès que tu entends ta musique, tu y vas ! rappela Luna.

_ Ou-oui.

_ Te tracasse pas, l'encouragea son autre demoiselle d'honneur. C'est pas si terrible.

Elles s'éloignèrent et la mariée resta seule, les battements de son coeur redoublant à l'intérieur de sa poitrine. Faisait-elle le bon choix ? Elle en était certaine ! Alors pourquoi cette peur qui la tenaillait. Il était l'homme de sa vie, elle en était certaine alors que craignait-elle ?

" Qu'il ne soit pas devant l'autel, répondit une petite voix à l'intérieur de sa tête. Ou bien qu'il dise non."

_ Ma chérie ! Si tu savais comme je suis heureux pour toi !

_ Papa, murmura-t-elle.

Il la serra dans ses bras en prenant garde de ne pas la décoiffer ou froisser sa robe. C'est le chant nuptial qui vint briser leur étreinte.

_ Tu es prête ?

_ Je crois, répondit-elle.

_ Ca va bien se passer, la rassura son père.

Il lui présenta son bras et posa sa main sur celle de sa fille. Elle inspira et expira à plusieurs reprises, tentant de calmer le rythme effréné de sa respiration. Elle passa enfin l'arcade et les invités, levés, avaient leur regard rivés sur elle. Des pétales de roses jonchaient sur le tapis rouge et elle se concentrait sur ses pas, comptant les temps à l'intérieur de sa tête. Les demoiselles d'honneur attendaient, souriantes sur les marches qui menaient à l'autel. De l'autre côté, les témoins du marié s'y trouvaient également. Mais son regard se fixa sur l'homme mince et élancé vêtu d'un costume blanc. Il était tellement beau... Le coeur de la jeune femme cogna plus fort dans sa poitrine. Il la dévisageait, ses yeux glissant sur sa robe et s'attardant sur ses traits qu'elle devinait figés. Son père l'embrassa devant l'autel mais elle le sentit à peine. Elle ne pouvait se détourner du visage rayonnant de son futur époux qui la contemplait avec émerveillement. Elle releva les pans de sa robe et s'avança.

_ Tu es magnifique, murmura-t-il en se penchant légèrement vers elle.

Le rouge lui monta aux joues et le sourire du jeune homme s'élargit encore.

_ Toi aussi, répondit-elle, la voix enrouée.

Le maître de cérémonie commença à parler mais elle n'écoutait pas. Elle ne parvenait pas à détacher son regard de l'homme qui se trouvait à ses côtés.

_ Tu as peur ? chuchota-t-il tandis que l'homme devant eux poursuivait son discours.

_ Un peu.

_ Si tu ne te sens pas prête on peut attendre encore. Je ne t'en voudrais pas, je t'assure.

_ Tu m'aimes ? demanda-t-elle d'une voix à peine audible.

Il tourna la tête et la transperça de son regard envoûtant.

_ Plus que tout, souffla-t-il.

Elle sourit et se redressa pour faire face au maître de cérémonie.

_ Alors je n'ai aucune raison de remettre ce mariage à plus tard. Tu es l'homme de ma vie, Drago Malefoy.

Hermione, splendide dans sa longue robe blanche, dansait dans les bras de Drago. Toute la soirée, elle n'avait cessé de changer de cavalier, de sourire, de parler avec les invités. Elle avait dû se contrôler pour ne pas hurler "rendez-moi mon mari !" Mon Mari... C'était tellement étrange de dire ça. Mon mari... Mon époux... Mon amour... Oui, c'était l'amour de sa vie, elle n'en doutait plus.

_ Tu sais que pendant un moment j'ai cru que tu allais refuser de m'épouser ? fit Drago avec un sourire charmeur.

_ J'avais un peu peur, admit-elle en rougissant.

Il déposa un baiser léger sur la joue d'Hermione puis l'observa à nouveau.

_ Moi aussi quand je t'ai vue si pâle et tendue.

_ Je craignais que tu ne te ravises au dernier moment, avoua-t-elle.

_ Non. Tu es ce que j'ai le plus ardemment désiré. Ce que j'aime le plus au monde. Je veux t'avoir à mes côté à jamais.

Elle posa sa tête sur l'épaule du jeune homme qui la serra un peu plus fort contre lui. L'un contre l'autre, ils dansèrent, tendrement enlacés, comme s'il n'y avait qu'eux sur cette piste de danse.

_ Tu me donneras des enfants ? demanda-t-il au bout d'un moment.

Elle rit et se recula pour pouvoir le regarder.

_ Il me semblait que tu en avais déjà un.

Ils tournèrent la tête vers Ewan qui était sur les genoux d'Harry qui parlait calmement avec Ron et les deux témoins de Drago, Blaise et Joe.

_ J'ai manqué tellement de choses avec Ewan. Et puis j'avais envie d'un maison pleine d'enfants qui...

_ Je te taquinais, dit-elle. Bien sûr que je te donnerai d'autres enfants.

_ Quand ?

Son visage était neutre, ses yeux, sérieux.

_ Dès qu'on sera partis d'ici, répondit Hermione.

Il pencha son visage vers elle et leurs lèvres s'unirent avec douceur. L'avenir serait merveilleux !