Le jeune homme venait de quitter la pièce et marchait dans le couloir, un sourire satisfait dessiné sur les lèvres.
_ Ne sois pas aussi cruel, Drago, lâcha Mrs Malefoy d'un ton sec.
Le jeune homme leva les yeux et aperçut sa mère, immobile, en haut des escaliers. Il lui passa devant et commença à descendre vers le rez-de-chaussée, sa mère sur les talons.
_ Que voulez-vous dire ? questionna-t-il en fronçant les sourcils.
_ Tu viens de prendre son fils à cette femme...
_ C'est également le mien, la coupa-t-il.
_ Mais c'est elle qui s'en est occupé pendant toutes ces années, rétorqua Narcissa Malefoy.
_ Elle ne peut s'en prendre qu'à elle, c'est elle qui m'a caché son existence ! vociféra-t-il en débouchant dans le hall.
_ Parce que tu aurais eu le courage de t'en occuper si tu avais appris à 18 ans que tu étais père, peut-être ?
Drago lui fit face, une expression de totale incompréhension sur le visage, et ne répondit rien. Il ne comprenait pas le changement d'humeur de sa mère.
_ Tu crois que j'ignore les sentiments qui t'animent mon fils ? Si tu veux de cet enfant c'est uniquement parce que c'est un garçon, si ça avait été une fille tu t'en serais complètement désintéressé.
_ C'est un Sang-de-Bourbe, mère, dit-il avec dégoût comme si cela pouvait prouver qu'il fallait du courage pour accepter cet enfant.
_ Alors pourquoi veux-tu cet enfant s'il te répugne à ce point ? Pourquoi l'avoir enlevé à sa mère si tu le laisses toute la journée dans une grande chambre sombre sans lui témoigner la moindre attention ?
_ Vous m'avez dit de prendre mes responsabilités ! D'assumer mes actes ! se défendit-il avec véhémence.
_ D'aider financièrement sa mère et de la soutenir ! De procurer une bonne éducation à ton fils et de le reconnaître, pas d'anéantir cette femme pour le simple plaisir de la voir souffrir ! Si tu ne t'occupes pas de cet enfant alors contente-toi simplement de partager les dépenses avec sa mère et rend-le lui. C'est inutile de les tourmenter pour rien.
Ils restèrent là à se dévisager en silence. Drago était dévoré par la frustration et la colère qui était d'autant plus grande que sa mère avait tout à fait raison. Depuis l'arrivée d'Ewan il y avait presque deux jours, il ne lui avait pas consacré une seule minute ; c'était Narcissa qui était allée régulièrement le voir et qui lui avait apporté à manger. Furieux, il sortit du salon par la porte qui menait vers le hall puis il regagna sa chambre et s'y enferma.
Drago inspira à fond et s'enfonça dans l'eau pour s'immerger complètement. Les yeux fermés, il écoutait son cœur battre et résonner à l'intérieur de sa tête, troublant le silence qui régnait. Au bout d'un moment, Drago décida de refaire surface ; il traversa l'épaisse couche de mousse qui flottait à la surface de l'eau et essuya son visage avant de laisser l'air entrer dans ses poumons. Il ferma à nouveau les yeux et laissa retomber sa tête sur la serviette moelleuse qu'il avait posée sur le rebord de la baignoire. Tout autour de lui, des bougies flambaient, dégageant une agréable odeur de fleur d'oranger qui remplissait toute la pièce. Le carrelage blanc et les murs d'un orange un peu laiteux donnaient une ambiance très relaxante et accueillante à la salle de bain. L'évier qui se trouvait à quelques mètres de la douche était en émail blanc et un grand miroir de forme ovale le surplombait. Deux petites banquettes se trouvaient sous chacune des deux larges fenêtres hautes de plusieurs mètres.
Drago, toujours assis dans son bain, se redressa et attrapa le peignoir qui était posé sur une chaise juste à côté de lui et dans lequel il s'emmitoufla. Il se sécha rapidement les cheveux avant de regagner sa chambre. La chambre communiquait avec la salle de bain grâce à une petite arcade à laquelle pendait, pour seule séparation entre les deux pièces, un rideau relevé sur le côté pour permettre un passage plus aisé. Dans la chambre, un mur sur deux était chocolat tandis que l'autre était blanc, mêlant ainsi lumière et ténèbres grâce à un mariage parfait entre les deux couleurs. La chambre pouvait presque être décomposée en deux niveaux : le premier était la pièce dans laquelle on entrait lorsqu'on arrivait du couloir et le second était l'alcôve surélevée dans le fond à gauche. Le premier niveau comportait de multiples fenêtres qui s'élevaient sur plusieurs mètres et permettaient au soleil d'inonder la pièce. A gauche, une banquette avait été placée sous la fenêtre et une petite table ronde en fer forgé et au plateau de verre se trouvait devant. Au milieu, on pouvait voir une table ronde en bois brut autour de laquelle étaient disposés quatre sièges de la même couleur. Derrière, on apercevait un grand canapé orienté vers une large cheminée, une table basse posée sur un tapis installée entre les deux. Le mur de droite était presque entièrement occupé par un long placard excepté le fond où se trouvait l'arcade qui menait à la salle de bain. Le deuxième niveau était l'alcôve, un renfoncement dans le mur où avait été placé un lit à baldaquin. Pour passer du premier au second niveau il fallait gravir trois petites marches qui permettaient néanmoins une séparation entre le coucher et le reste de la pièce. Le lit à baldaquin était en bois brut et une demie douzaine d'oreillers, tantôt blancs, tantôt marrons, ornait le haut du lit. Tous les rideaux de la chambre, y compris ceux du baldaquin, étaient chocolats, rappelant ainsi la couleur du couvre lit. Sur la droite, toujours dans l'alcôve, se trouvait une grande porte-fenêtre qui permettait d'accéder à un balcon sur lequel se trouvait un siège tourné vers le parc du manoir et une méridienne en fer forgé située à l'opposé du siège.
Le jeune homme se dirigea vers sa penderie et en sortit une tenue propre qu'il enfila immédiatement. Tout en boutonnant sa chemise, il quitta sa chambre et s'engouffra dans le couloir. Ce furent les pleurs étouffés d'un enfant qui le stoppèrent dans son élan. Tout à coup, toutes les paroles de sa mère lui revinrent à l'esprit. Il resta plusieurs minutes planté devant cette porte, hésitant, ne sachant s'il devait l'ouvrir ou bien passer son chemin. Finalement, il tourna le bouton de porte et entra. Il découvrit Ewan, recroquevillé sur lui-même, ses petits poings plaqués contre ses yeux et le corps secoué de tremblements. Lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir il leva ses yeux tout embués vers Drago et ses pleurs redoublèrent lorsqu'il reconnut le jeune homme. Ce dernier referma la porte et s'approcha lentement du petit garçon pour ne pas l'effrayer. Une odeur âcre flottait dans les airs.
_ Va t'en ! s'écria Ewan d'une voix tremblante.
_ Pourquoi pleures-tu ? lui demanda Drago d'une voix douce.
_ Je veux ma maman, hoqueta l'enfant.
_ Tu la reverras bientôt, Ewan.
_ Quand ?
_ Je ne sais pas, répondit-il d'un ton calme.
Un lourd silence s'abattit sur les deux individus qui se fixèrent pendant un long moment sans rien dire. Les larmes du petit garçon s'atténuèrent et Drago resta là à le contempler. Il n'en revenait toujours pas : lui, Drago Malefoy, avait un fils.
_ J'ai fait pipi, couina l'enfant les larmes aux yeux.
Le jeune homme sut alors d'où venait cette odeur qu'il sentait. Il fit une grimace de dégoût et s'éloigna de quelques pas.
_ Ce n'est pas grave, déclara une voix douce, on va aller te laver, d'accord ?
Drago se retourna et aperçut sa mère dans l'embrasure de la porte. Ewan acquiesça et se releva, l'air penaud. Mrs Malefoy tendit la main au petit garçon qui la saisit avec soulagement et tous deux s'éloignèrent bientôt suivi par le jeune homme. Une fois dans la salle de bain, Narcissa commença à déshabiller l'enfant sous le regard incrédule de Drago.
_ Tyra peut le faire à votre place, déclara-t-il.
_ Ca ne me dérange pas de m'en occuper. Ca ne devrait pas te déranger non plus, mon fils, répondit-elle avec un regard sous-entendu.
Elle l'installa dans le bain rempli d'eau savonneuse et Ewan commença à jouer avec les bulles sous le regard attendri de Narcissa qui affichait un beau sourire.
_ Tu étais exactement pareil à son âge, murmura-t-elle. J'ai l'impression d'avoir fait un saut de vingt ans en arrière.
Drago ne répondait rien. Assis sur un siège en osier, il observait ce petit bout d'homme qui souriait à sa mère.
_ Tu veux bien le surveiller pendant que je vais lui chercher des vêtements ? questionna Mrs Malefoy.
Le jeune homme acquiesça et une fois que sa mère fut sortie de la pièce, il rapprocha son siège et se plaça tout près de la baignoire. Ewan le regardait, un peu effrayé.
_ Je veux des jouets pour le bain, marmonna-t-il d'une voix à peine audible.
_ Yen a pas ici, répondit-il d'un ton dur. Et tu es trop grand pour jouer.
Le petit garçon se renfrogna et se mit à bouder tout en tournant le dos au jeune homme. Cela lui arracha un sourire et il reconnut bien là le caractère des Malefoy. Drago sortit sa baguette et la pointa vers l'eau du bain. Tout à coup, de petits jets d'eau sortirent du bain pour retomber au beau milieu de la mousse, dessinant des arcs de cercles autour d'Ewan qui se mit à glousser en essayant d'attraper le liquide entre ses doigts. Lorsque tout redevint calme, le petit garçon se tourna vers le sorcier, les yeux brillants d'excitation, et il lui dit de sa petite voix d'enfant :
_ Encore !
Drago sourit à ce petit mot prononcé avec tant d'innocence et de légèreté. A nouveau, il pointa sa baguette vers le bain et des filets d'eau vinrent danser autour de l'enfant, tourbillonnant, sautant, virevoltant dans les airs pour parfois éclater dans leur envol en une multitude de gouttelettes qui venaient s'écraser sur la tête d'Ewan qui riait aux éclats. Le jeune homme se mit à rire avec lui sans savoir qu'une belle femme blonde souriait en les observant par la fente de la porte.
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Mon fils ma bataille
Romance. A l'age de 17 ans hermione tombe enceinte de drago,( ils ce séparent) et 5 ans plus tard drago revoit hermione et son enfant qui lui ressemble énormément ? Va t'il assumer un sang mêler ? 1/08/2010 #1 Dramione 22/12/2020 #1 drago 11/02/2021 #1 dr...