Chapitre 4

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Du noir, toujours du noir. Il n'y avait rien d'autre. Que du noir. Pas même un rayon de soleil pour venir éclairer les ténèbres qui l'encerclaient. Non, toujours du noir. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était là. Quelques fois, il arrivait que Mrs Malefoy ou Drago lui-même viennent lui apporter à manger ou à boire mais aujourd'hui, elle ne toucha même pas à son assiette. Elle avait trop mal pour bouger.
Lorsque Drago entra dans la chambre, il trouva Hermione recroquevillée dans un coin, adossée contre le mur, le menton sur les genoux.

_ Debout, Granger !

La jeune fille ne bougea pas, elle semblait endormie. Drago s'avança lentement vers elle, sa baguette toujours pointée sur Hermione pour parer à toute éventualité. Il était tout à fait conscient que cela pouvait être un piège.

_ Granger ? répéta-t-il en tendant un bras vers elle.

La main du jeune homme se rapprochait de plus en plus de l'épaule de la jeune fille et avant qu'il ait pu la toucher, elle se dégagea violemment en faisant un moulinet avec son bras, venant percuter l'avant-bras de Drago.

_ Ne me touche pas, ordonna-t-elle avec colère.

_ Allez, debout ! répéta-t-il en soupirant. Ne m'oblige pas à te forcer.

Mais Hermione ne bougea pas, contraignant le jeune homme à utiliser le sortilège de l'impérium pour qu'elle obéisse. Elle se leva tel un automate et fit quelques pas vers la porte avant de s'écrouler sur le sol. Drago fut surpris, étant soumise au sortilège impardonnable, elle n'aurait pas dû tomber sauf s'il le lui avait ordonné. Il s'approcha d'elle et son regard fut attiré par une large tache sombre sur son pull. Délicatement, il souleva le tissu et leva sa baguette pour voir plus distinctement.

_ Mère, venez vite ! hurla Drago sans bouger.

Quelques secondes plus tard, il entendit des pas précipités monter les escaliers et Narcissa Malefoy apparut dans l'entrebâillement de la porte.

_ Elle est blessée, l'informa Drago.

_ C'est infecté, déclara Mrs Malefoy en examinant la plaie. Aide-moi à la porter, on va la soigner.

_ Ce ne serait pas mieux de l'attendre ? lui demanda-t-il. Il sera furieux s'il apprend que nous avons désobéi ses ordres.

_ S'il veut que son plan fonctionne, il faut qu'elle reste en vie. Un otage mort ne lui sera d'aucun secours.



Le chant d'un oiseau. Oui, c'était le chant d'un oiseau qui avait tirée Hermione du sommeil. C'était le chant d'un oiseau perché de l'autre côté de la fenêtre qui l'avait tirée du matelas moelleux et des draps tièdes dans lesquels elle était endormie. Elle ouvrit un œil, puis l'autre. La lumière qui filtrait dans la pièce était douce et dorée. Hermione s'étira lentement, tel un chat, avant de ressentir à nouveau une vive douleur lui lacérer l'abdomen. Elle porta la main sur son ventre et sentit un large bandage qui lui recouvrait pratiquement tout le buste. C'est à ce moment que tous ses souvenirs lui revinrent en mémoire ; l'anniversaire de Harry, les Mangemorts, Voldemort. Non, elle n'avait pas rêvé. Le bien être qui l'avait envahie lorsqu'elle s'était éveillée n'était qu'un rêve, elle était toujours prisonnière, elle était toujours blessée et... en sous-vêtements par-dessus le marché.

Elle releva vivement la tête à la recherche de ses vêtements et c'est à ce moment là qu'elle aperçut Drago endormi dans un fauteuil à quelques mètres d'elle. Elle resta figée par la surprise puis elle se décida enfin à sortir du lit. Mais elle ne parvint pas à rester debout, le sortilège qui l'avait atteinte pendant l'anniversaire du Survivant l'avait trop affaiblie pour qu'elle puisse marcher correctement. Elle se recroquevilla sur le sol et rampa jusqu'aux pieds du Serpentard, tentant de faire le moins de bruit possible, avec l'intention de lui prendre sa baguette et de retourner enfin chez elle. Elle parcourut la distance qui la séparait de lui et tendit lentement la main pour saisir la baguette qui dépassait de la robe du jeune homme. Il ne lui manquait plus que quelques centimètres pour pouvoir attraper l'objet lorsqu'il bougea dans son sommeil. La jeune fille se stoppa net, priant de toutes ses forces pour qu'il ne se réveille pas. Elle attendit un peu, le bras toujours suspendu dans les airs, et le regard fixé sur le jeune homme puis d'un geste décidé, elle tendit son bras pour saisir la baguette. Au même instant, il y eut une détonation et Hermione ressentit comme une décharge électrique qui fit dévier sa main.

_ Aïe !

Au même instant, Drago se réveilla en sursaut.

_ N'y touchez pas, miss, elle n'est pas à vous, couina une petite voix.

La jeune fille, toujours au sol, regardait avec stupéfaction l'elfe de maison qui venait de l'attaquer. Elle fut tirée de sa contemplation par Drago qui venait de se lever et qui fit quelques pas pour s'éloigner de la jeune fille. Il brandit sa baguette vers elle tandis qu'il reprenait peu à peu ses esprits. Au bout d'un instant, il lui jeta un regard ironique.

_ Tu voulais filer en douce, Granger ? lui demanda-t-il avec un sourire en coin.

Elle ne répondit pas et le fusilla du regard, lui exprimant ainsi toute la haine qu'il pouvait lui inspirer. Si seulement elle avait pu prendre la baguette à temps !

_ Debout ! ordonna-t-il d'une voix dure. Lève-toi !

Hermione essaya de s'exécuter mais elle n'y parvint pas.

_ Aide-la ! lâcha Drago à l'intention de l'elfe. Je ne veux pas me salir en touchant cette sale Sang-de-Bourbe.

Pendant que l'elfe aidait Hermione à regagner son lit, Drago s'avança vers la porte pour quitter la pièce.

_ Laisse-moi partir Malefoy ! lâcha Hermione.

Sans crier gare, le jeune homme explosa de rire, déstabilisant la jeune fille qui ne comprenait pas la raison de cette hilarité.

_ Et tu crois que je vais le faire juste parce que tu me le demandes ! s'exclama-t-il. Tu dérailles, Granger !

Hermione se tut et lui lança un regard assassin. Oh oui elle le haïssait, elle le haïssait plus que tout. Drago lui lança un regard dédaigneux avant de sortir de la chambre.

La jeune fille continua à fixer la porte en bois brut bien qu'il n'y ait absolument rien à regarder. Elle était totalement désespérée. Jamais ses amis ne sauraient où la trouver, jamais elle ne pourrait s'enfuir avec tous ces Mangemorts. Alors qu'elle se creusait la tête pour trouver le moyen de sortir de là, elle se sentit observée. Elle tourna la tête et rencontra deux grands yeux globuleux : ceux de l'elfe. Hermione avait complètement oublié sa présence.

_ Comment t'appelles-tu ? lui demanda gentiment Hermione.

_ Tyra n'a pas le droit de parler aux prisonniers, répondit l'elfe de sa petite voix aiguë.

_ Personne n'en saura rien, je te le promets.

L'elfe ne répondit pas et fixa la jeune fille avec méfiance.

_ Ca fait longtemps que tu sers les Malefoy ? l'interrogea-t-elle.

_ Si Tyra fait semblant de ne pas entendre la Sang-de-Bourbe, peut-être finira-t-elle par laisser Tyra tranquille, déclara l'elfe en détournant les yeux au plafond pour ne plus voir Hermione.

_ Alors même les elfes de maison sont méprisants à l'égard des nés-moldus dans cette maison ! s'exclama la jeune fille.

_ Tyra n'entend rien ! s'écria l'elfe d'une voix stridente en plaquant ses mains squelettiques sur ses oreilles tout en secouant négativement la tête. Non, Tyra n'entend rien du tout !

Hermione soupira et laissa sa tête retomber sur l'oreiller. Elle laissa son esprit vagabonder et au bout d'un moment, elle finit par s'endormir, épuisée.

Mon fils ma bataille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant