Tales of their life

6.

Sa tête lui faisait un mal de chien, il n'y avait pas une semaine sans migraine. La fatigue et le stress avaient eu raison de sa santé. Il y avait l'impression d'être un vieillard de 100 ans, incapable de quoi que se soit.

Il mit dans sa bouche deux pilules qu'il avala sans grand mal. Il était avachi dans son fauteuil, parcourant la pièce des yeux, les sourcils froncés par la douleur.

Ils avaient été réunis en urgence par Jack pour parler d'un accident qui avait eu lieu il y a quelques jours de cela.

Samuel était avec Greg, s'entraînant ensemble, n'ayant même pas eu le temps de prendre une douche avant d'avoir à se précipiter ici.

- Sam', hurla son oncle en tapant du poing sur la table en bois, renversant au passage le verre du jeune homme

- Ça te tuerait d'être un minimum attentif ! Reprit le plus âgé sur un ton enragé.

Samuel leva ses yeux dans sa direction, un air de défis sur le visage.

- Je suis attentif putain... j'ai pas perdu une miette de ce que tu viens de dire, répondit le jeune homme entre ses dents.

Il était tellement énervé que Sa mâchoire se contractait toute seule, faisant ses dents s'entrechoquer.
S'il y a bien une chose qui le rendait dingue c'était de devoir se taire et baisser la tête, et clairement c'est ce que lui demander Jack. Encore et encore.

Se faire rabaisser en Publique n'était pas spécialement appréciable, et garder son calme lui demandait beaucoup d'énergie.

Il le traitait comme un gosse, lui faisant payer encore et toujours le fait qu'un jour il avait osé tourner le dos à cet "héritage familial" qu'est cette bande.

Son oncle se redressa, le toisant du regard quelques secondes avant de reprendre son discours. Dans quelques minutes un vote allait avoir lieu, un vote durant lequel la meute allait décider si oui ou non, ils allaient refaire le portrait d'un membre d'un groupe adversaire.

S'il y avait bien quelque chose d'important et de sacré au sein de leur groupe c'était la valeur de la loyauté, du respect et du courage.

Personne ne pouvait, au grand jamais, laisser quelqu'un manquer de respect à un membre ou sa famille et c'est ce qui c'était passé avec la cible de ce vote. Il avait agressé la femme d'un des membres et cela n'était pas envisageable d'être non puni.

Samuel se redressa un petit peu en regardant les mains s'élever pour autoriser le sale quart d'heure qu'allait subir l'imprudent qui avait osé s'en prendre à l'un d'eux.

- Soit efficace, lui dit Jack avant faire glisser vers lui un papier avec une adresse griffonnée à la va-vite.

Il allait donc être celui qui allait devoir lui faire regretter son geste.

- T'ai-je une seule fois donner matière à douter de mon efficacité ?
- Tu as encore plein de choses à prouver petit...

Samuel laissa échapper un rire dénué de joie, regardant tous les autres quitter la pièce.

- Pour encore combien de temps, je vais devoir rester là à te regarder me manquer de respect quand...

- Te manquer de respect ? Mais j'espère que tu plaisantes ! Tu t'es barré je te signale, la confiance s'est rompu, la seule raison pourquoi tu es là, et je ne te mets pas la raclée du siècle chaque semaine pour que ça rentre dans ton petit crâne, c'est le respect que j'ai pour ton père.

Samuel poussa son oncle tellement fort que ce dernier butta sur le bureau derrière lui.

- Oui, le même père qui se retournerait dans sa tombe s'il me voyait ici et maintenant... Le même père qui adorerait ce que tu es en train d'en faire de ces putains de loups.... Il ne nous aurait jamais fais faire le tiers du merdier dans lequel tu nous envoies... Tu crois que je suis totalement con?! Que je vois pas les magouilles dans lesquels tu mets les gars?! Mais qu'est-ce-que tu fous bordel !
- Je fais ce qu'il faut faire pour qu'on survive, et estime-toi heureux que je ne te demande rien d'autre que des petites taches subsidiaires... Si tu n'apprends pas à fermer ta gueule je pourrais te demander beaucoup plus que de simplement effrayer certains moutons égarés ou rappeler à certains où est leur loyauté. Tu as de la chance, estime-toi heureux... Et rappelles toi où est ta place.