47.

187 19 1
                                    

Samuel enfila son blouson avant de vérifier qu'il avait bel et bien ses clés sur lui.

Il balaya du regard la pièce s'étendant devant ses yeux.  Il régnait un telle sérénité dans cette maison qu'il lui semblait difficile de réaliser qu'en dehors de leur cocon, leur monde était sens dessus dessous.

Il pouvait voir Cassandra d'où il était.

Elle était dans la cuisine portant un de ses T-shirts en guise de pyjama, une tasse de café fumant entre les mains.

Cinq jours qu'ils n'avaient pas quitté cette maison et Samuel savait pertinemment qu'il était temps de retourner à la civilisation et affronter ce qui les attendaient.

Il allait en ville chercher de la nourriture pour la journée mais demain matin, à l'aube, ils devaient rentrer à la maison.

Cinq jours.

Cinq jours qui avaient un goût de paradis. De rêve éveillé.

Cinq jours de tendresse, de rire, de conversation jusqu'à pas d'heure, de série Télé enroulé dans un plaid, de bains moussants en buvant un verre de vin dans l'eau chaude, de dessin au fusain en regardant la jeune fille bouquiner un livre.

Un songe dont la simple pensée du réveil lui donnait envie de vomir.

Elle avait l'air concentré, lisant un article du journal local, ses cheveux relevés sur sa tête en un chignon négligé.

Il essaya d'imprimer dans un coin de sa tête ce sentiment de plénitude avant de défaire son regard d'elle.

Il connaissait sa force de caractère, son entêtement et sa loyauté.

Elle était courageuse et forte, il le savait. Il espérait seulement que tout cela n'allait pas fondre comme neige au soleil sous la pression et la peur.

En posant sa main sur la poignée de la porte, il pu sentir une pointe d'angoisse pincer son cœur. Il avait peur que sa bulle de bonheur éclate aussi vite qu'elle c'était créée, emportant avec elle son rayon de soleil.
Ne lui laissant que la froid glacial de la solitude.

- A tout à l'heure, lui cria la jeune fille sans même le regarder alors qu'il franchissait la porte pour de bon.

Le soleil était déjà levé, lui laissant une vue absolument superbe sur les couleurs de la nature. Orange, jaune, marron.

Il s'arrêta un instant avant d'enfourcher sa moto. Cassandra lui avait proposé de prendre sa voiture mais il en était hors de question. Il détestait tout simplement conduite une autre voiture sur la sienne.

Ses yeux parcoururent un instant les feuilles au sol qui craquaient sous ses pas, la cime des arbres se découvrant petit à petit.

Si il se sortait de toute la merde dans laquelle il c'était mis, il se promit à cet instant de leur trouver un chez eux exactement comme celui-ci.

Un havre de paix où il n'aurait à se soucier de rien d'autre que du contenu du repas qu'ils allaient manger le soir même.

Il pu sentir une sensation de bien-être irradié de sa poitrine quand il alluma le moteur. Les tremblements du moteur se répercutèrent dans les muscles de ses bras et il sourit malgré lui alors que le bolide l'emportait déjà.

Il sentit le vent pousser contre son corps alors  qu'il augmenta en vitesse, s'engageant sur la route nationale menant au village le plus proche.

La forêt était majestueuse, ses arbres se perdant dans le ciel d'un bleu intense.

Il faisait froid. un froid sec qui lui piquait les mains et le visage.

Un froid satisfaisant et revigorant.

Tales of their lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant