Chapitre 6

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Les jours passent et on chemine vers la fin du premier mois de mariage de Beya. Elle a repris son travail, moi, avec mon âge, si je ce n’est pas mon tour, je sors le matin pour déposer mes dossiers un peu dans les cliniques et centres de santé. Je passe souvent chez Betty, je piétine pour avoir un stage.

Avec les préparatifs du mariage, notre cher époux n’a pas eu le temps de voyager ces derniers temps. La concurrence est de taille, il faut qu’il parte quelque temps pour revenir faire le ravitaillement de ses boutiques.

On est le 20ème jour, c’est trois jours avant que notre mari nous a informé de son voyage. Ça a coïncidé avec la fin de mon tour, la veille de son voyage, c’est dans la chambre de Beya qu’il a passé la nuit.

On a été triste de le voir partir, généralement il part pour une à deux semaines mais là avec le creux dans ses boutiques, on ne sait pas combien de temps il va partir. On sera toutes seules, qui va rester à la maison et pour regarder qui ?

Beya va à son travail, moi je fais le tour de la ville mais je rentre tôt. On se partage les tâches, on fait la cuisine à tour de rôle, on n’a pas besoin de beaucoup préparer vu qu’on est que deux. Quand on se retrouve à la maison, on parle de tout et de rien.

Depuis un certain temps, je n’arrive pas à mettre un nom sur ce que je remarque. Depuis le jour que je suis rentrée dans la chambre de beya et qu’elle m’a parlé de son travail, je l’ai trouvé fuyante devant les fourneaux.

C’est sûrement le comportement de la petite fille qui ne supporte pas la fumée ni même les odeurs nauséabonds du repas non cuit. Plus les jours passent et plus elle montre d’autres signes qui m’ont alertés.

La première fois, elle est rentrée très tôt du travail. J’ai été surprise, je n’ai pas eu le temps de demander, c’est elle-même qui m’a dit qu’il n’y a rien à faire à l’atelier et sa patronne les a libéré. Un atelier de couture où il n’y a rien à faire.

La deuxième fois quand elle est rentrée plutôt que prévu, j’ai été curieuse de savoir s’il n’y a pas encore de travail à l’atelier. Elle m’a répondu brièvement avant de rejoindre sa chambre. Ça m’a beaucoup inquiété

Il est possible qu’elle ait perdu son boulot mais fait semblant de toujours le faire. Ce même soir je voulais en parler avec Djadjé que quelque chose ne va pas avec Beya mais quelles preuves j’ai ? Je suis restée neutre.

Si elle n’est pas de tour et qu’elle rentre de son travail où je ne sais d’où, elle reste enfermée dans sa chambre. Elle reste très rarement dans le salon, elle ne sort de sa chambre que lorsqu’elle entend notre mari arrivé.

C’est compressible, peut-être qu’elle fait aussi sa jalousie ou elle regrette d’avoir accepté ce mariage mais elle va s’y habituer avec le temps. Depuis qu’elle est là, il n’y a pas eu le moindre problème que ce soit avec moi ou avec notre mari. 

Deux jours après le départ de notre mari, pendant qu’on prenait le diner ensemble, elle n’est pas du tout enthousiaste. Ça se lit sur son visage et sur sa manière de manger.

Moi : Est-ce que ça va ?

Beya : Eh… oui, oui ça va.

Moi : Il ne me semble pas. Depuis des jours tu es renfermée, tu  parle moins et tu es comme nerveuse. Ton tonton t’a fait quelque chose ?

Beya : Non rien, c’est juste que je rentre fatiguer du travail.

Moi : Justement, en parlant de ton travail, tu sais qu’il n’y a aucune honte de le dire si tu ne veux plus continuer ou si tu ne le fais plus.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant