Chapitre 9

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Quatre ans de mariage, quatre ans que je traine devant moi un ventre vide. Comment supporter de vivre avec une coépouse qui n’a même pas eu besoin de rentrer dans son mariage pour bénéficier de la grâce de Dieu et qui traine devant toi sa grossesse et bientôt elle sera mère ?

Aucune femme dans ma situation ne peut supporter ça et vivre la paix dans son cœur. Depuis que Beya m’a annoncé la nouvelle de sa grossesse, le silence, la frustration, les larmes, la jalousie et même la haine, c’est ce qui a été mon quotidien dans la maison de Djadjé.

Le jour que j’ai appris la nouvelle, j’ai été au téléphone avec Betty. Elle n’en revenait pas, tout comme moi, elle aussi croit que la grossesse n’est pas de Djadjé. C’est trop facile surtout que notre mari n’a qu’une seule chose en tête, avoir un héritier. A quoi va-t-il faire attention ?

Le lendemain, je suis allée verser quelques larmes chez ma copine, elle m’a remonté le moral. Si Beya est rentrée dans la maison de Djadjé avec la grossesse d’une autre personne, ensemble on va le découvrir. Beya a un peu confiance en elle, elle va creuser de son côté.  

Le jour que mon mari est rentré de son voyage, en m’annonçant la nouvelle, je voyais ses yeux qui brillaient avec un sourire coquin sur les lèvres. Il est heureux et sûrement fière de sa femme qui va lui donner une enfant, il va être père.

Jusque-là, tout ce que j’ai fait concernant Beya va à la contre des principes du mariage. C’est moi qui me suis laissée influencer, je n’aurais jamais dû faciliter la rentrée de Beya dans mon foyer. Je devrais rester neutre, sans un mot et attendre le bon vouloir de Dieu. Il est temps que j’arrête tout et me consacre à mon foyer.

C’est toute déterminé que je suis arrivée devant la boutique de Betty après la descente. Je la trouve en train de faire son marché, ce n’est pas la première fois que je passe la voir avant de rentrer. Je prends place dans le silence, elle est sortie s’assoir à côté.

Betty (les doigts croisés): Alors, ça a été à ton stage ?

Moi : (mains sur mon sac) : Oui bien et toi ? Un peu de marcher ?

Betty (découragée): Oh tu sais, tantôt ça va tantôt c’est la cata.

Moi (souriant): Au moins c’est mieux que rester à la maison non ?

Betty (hochant la tête): nettement oui. Alors raconte, ce quoi le souci, je ne te sens pas trop.

Moi (sérieuse): Laisse tomber.

Betty (perdue): Quoi, je laisse tomber quoi ?

Moi (la regardant dans les yeux): L’histoire avec ma coépouse, les recherches sur sa grossesse, franchement je veux que tu arrêtes tout.

Betty (étonnée): Tu es sérieuse là ?

Moi (sûre): Très sérieuse Betty, je ne veux plus rien savoir de tout ça.

Betty (insistante) : Et si on a raison comme ce fut la première fois ? Et si la grossesse n’est vraiment pas de ton mari ?

Moi (en attachant mon foulard): Ça c’est Beya et Djadjé que ça regarde, ils vont élever l’enfant d’un autre, moi ce n’est plus mon problème. Oublie tout, ne fais plus rien dans ce sens parce que je ne te suis pas sur ce coup.

Betty (la bouche tirée): D’accord, pas la peine de te fâcher. C’est ta coépouse, c’est ton mari, c’est ton foyer. Si tu ne veux plus rien savoir, c’est ton choix et je le respecte. C’est promis, je ne ferai plus rien.

Moi (rassurée): Merci de me comprendre parce qu’avec tout ça, je stresse trop, je vais finir par perdre la tête si je ne me focalise pas sur une seule chose.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant