Chapitre 17

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J’ai un peu pleuré devant mes tests de grossesse mais j’ai été débordée de joie. Quatre bonnes années à supporter les regards des autres femmes sur moi, supporter les coups de la vie et même accepté une coépouse par la force des choses.

Il n’y a que Dieu pour essuyer les larmes de toute femme dans ma situation. Son temps n’est pas celui des hommes, je suivais mon traitement malgré moi, je n’avais plus aucun espoir mais en Dieu, rien n’est impossible. Il rend toujours possible l’impossible.

Je voulais annoncer à ma coépouse en première la nouvelle de ma grossesse mais je me suis rendue compte que ce serait une erreur. Elle est dans cette maison pour la même raison que moi, c’est à notre mari que je dois le dire en premier.

Lui qui m’a soutenu les trois premières années, je peux bien l’en vouloir de ne pas être patient avec moi mais pourquoi encore ? Il a pris une autre femme et moi je suis enceinte, c’est tout ce que je souhaitais et mon vœu s’est réalisé.

Il a été content et très surpris le soir que je lui ai annoncé la nouvelle. Il voulait que je l’accompagne dans la chambre de Beya pour l’annoncer la bonne nouvelle aussi mais j’ai préféré qu’on attend au petit déjeuner.

Vous savez déjà comment ma coépouse a pris la nouvelle, je croyais qu’elle allait être plus ou moins jalouse mais elle m’a manifesté sa joie et son soutient. Elle est contente pour moi, quoi de plus normal vu que j’ai toujours été là pour elle pendant sa période de grossesse.

Je suis aux anges, et pour bien vivre, il faut vivre cacher. Mise à part les membres de ma famille et mon chef de service, j’ai caché la nouvelle au reste du monde. Cette grossesse je vais la cacher jusqu’à ce que mon ventre pousse devant moi.

J’ai dépassé les deux mois, vu que la situation est devenue un peu tendue entre Betty et moi pour une raison que j’ignore, j’ai préféré ne rien lui dire. Elle est venue chez nous plus de trois fois mais j’ai gardé la bouche fermée.

Entre temps, je suis passée voir la vieille qui m’a donné le traitement. Je peux oublier tout le monde sauf elle, je dirais que c’est elle mon deuxième Dieu. Elle n’est pas surprise, elle a toujours eu confiance et je ne suis pas la seule. Certaines ont fait plus de dix ans mais grâce à Dieu et à ses plantes, ces femmes ont donné la vie.

Ça me démange la bouche de lui demander à quoi ça sert le bout de bois enveloppé dans le tissu qu’elle m’a donné la dernière fois mais j’ai eu les lèvres lourdes. Je croyais qu’elle allait revenir là-dessus mais elle ne l’a pas fait. Tout compte fait, j’avais ça sur moi ce jour-là.

Je suis repartie de chez elle en la remerciant avec un petit cadeau, je reviendrai lui montrer le ou les bébés une fois que j’aurai accouché. Elle m’a souhaité vivement que ce soit des jumeaux, ça sera une pierre deux coups.

Quelle immense joie d’être une femme comme les autres. Le temps ne passe pas vite, chaque jour je suis pressée d’aller au travail et pressée de rentrer chez moi pour me mettre à l’aise et me caresser le ventre.

A la maison, tout est grâce comme on a tendance de le dire. Avec ma coépouse on s’entend très bien, elle a son bébé, dans huit mois, moi aussi je vais avoir le mien. J’ai même pris la liberté de surveiller mon alimentation, on ne sait jamais.

Ce soir-là, pendant le dîner, j’ai rappelé à Beya la date de l’anniversaire de son mariage. Je croyais qu’elle le savait mais apparemment non. On a taquiné notre mari et en fin de compte, on a eu le feu vert pour organiser une petite fête.

Elle a invité quelques proches, c’est juste pour signifier la journée. Depuis que je suis rentrée, j’ai été devant les marmites jusqu’à ce que le repas soit prêt. Les invitées ont commencé à venir, c’est à ce moment que je me suis rendue sous la douche.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant