Djadjé est sorti de la chambre, dès qu’il a vu Beya que je viens de balancer contre le mur sous mes pieds, il a d’abord mis les deux mains sur la bouche avant de courir en l’appelant et venir se jeter à côté d’elle.
J’ai dû esquiver deux pas en arrière pour l’éviter de me renverser. Il appelle Beya en la retournant, elle a du sang sur le corps, je ne sais pas d’où ça sort. Devant la scène, j’ai même pris peur. Qu’est-ce que je viens de faire ? Est-ce qu’elle est morte ?
Sans plus perdre du temps, Djadjé soulève sa femme inconsciente et se précipite vers sa voiture. En moins d’une minute, il est revenu en courant dans la chambre pour ressortir avec son fils dans les bras. J’ai ensuite entendu le bruit du moteur de sa voiture s’éloigner de la maison.
Depuis qu’il est sorti pour porter secours à Beya, il ne m’a pas adressé un seul mot. Même me faire la morale, il ne l’a pas fait. Je suis là à ne plus savoir quoi faire, si cette fille meurt, qu’est-ce qui va m’arriver ?
Quelles preuves j’ai pour plaider mon innocence ? N’est-ce pas que je l’ai tué par jalousie ? Elle m’a déjà accusé d’avoir essayé de tuer son enfant, maintenant c’est elle que j’envoie directement à l’hôpital, qui va me croire ?
Je n’ai plus la tête à réfléchir, je sors de la maison, je n’ai même pas pu prendre ma moto. J’arrête un taxi, je ne discute pas le prix, je donne le nom du quartier et indique l’endroit. Dieu merci, le taximan connaît, ça m’évitera de toujours l’indiquer.
Assise sur le siège arrière, main sous le menton, je pense à ce qui m’attend. Est-ce qu’il faut que je me cache ? Faut-il que je quitte la ville ? Sincèrement je n’en savais plus où j’en étais. Perdue dans mes pensées, le taxi est venu se garer devant la boutique de Betty.
J’ai sorti avec peine mon portefeuille dans mon sac à main pour régler le trajet avant de descendre du taxi. C’est au même moment que Betty est sortie de sa boutique avec une serpillère en main. Elle nettoyait le sol.
Betty (surprise): Ryma
Moi (en larmes): Bonjour Betty.
Betty (en s’approchant): Qu’est-ce que… Tu pleures ?
Moi (les lèvres tremblantes) : Aide-moi s’il te plaît, je viens de tuer Beya.
Betty (criant) : Quoi ???
Moi (dans mes pleurs): Je ne sais pas comment c’est arrivé, elle n’a pas cessé de me provoquer depuis hier et ce matin aussi. Tout est allé si vite et j’ai perdu le contrôle.
Betty (en me prenant par le bras): Ok, d’accord, viens dans la boutique.
Elle me fait entrer dans la boutique et me fait assoir sur une de ses chaises. Si ce n’est pas elle, je ne vois pas qui d’autre peut m’aider. Si Beya meurt et que je me retrouve en prison, seule sur Betty que je peux compter.
Elle a laissé tomber tout ce qu’elle faisait pour prendre place à côté. Elle a réussi à me calmer ensuite me demander ce qui s’est exactement passé. J’ai finit par retrouver mes esprits en lui expliquant les faits dans les détails.
Betty (main sur la bouche): Seigneur Jésus… Donc tu ne sais pas où ton mari l’a amené ?
Moi (la tête baissée): Je n’en ai aucune idée, c’est après leur départ que je suis directement venue ici.
Betty (en prenant son téléphone): D’accord, je vais essayer de le joindre.
Elle sort son téléphone et compose le numéro de mon mari. Après plusieurs tentatives, aucune réponse.
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RIVALITE ENTRE COEPOUSE
RomansaÀ travers ces chapitres, nous vivrons avec cette famille africaine les réalités du foyer polygame, ainsi que les intrigues entre deux femmes qui partagent le même homme. Bonne lecture 😊!