Chapitre 51

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Depuis la mort tragique de mon bébé, il n'y a pas une seule nuit où j'ai pu bien fermer l'œil. Il suffit que je me couche et que je ferme les yeux pour voir les petits yeux de mon enfant que me fixe. Il m'arrive de l'entendre pleurer dans le placard ou même sous mon lit.

Une nuit, pendant que j'étais dans mon lit, j'ai comme senti ses petits doigts toucher mes orteils. Je me révèle en sursaut, dans le noir, je vois de petits yeux comme ceux d'un serpent, j'ai sauté du lit en criant.

Dieu merci que Djadjé était là, il m'a calmé mais je n'ai plus retrouvé le peu de sommeil qui me prenait. Je sais ce qui se passe, je n'aurais jamais dû tuer mon bébé. Il est mort, pourquoi ne veut-il pas me laisser tranquille ? Pourquoi refuse-t-il de partir ?

Comme si ce que je vis ne suffisait pas, une plaie s'est formée autour de mon doigt. Le mal me ronge le côté, comment pourrais-je prendre soin de ma personne et de mon fils ? Avec tout ce que je vois, j'ai constamment peur.

Si je me sens en sécurité, je peux rester assise pendant des heures. J'ai souvent peur de me retrouver toute seule à la maison, je sors le matin pour ne rentrer que le soir. J'ai peur de me rendre sous la douche, c'est dans ma chambre que je me nettoie.

Personne ne se soucie de moi, même mon propre fils s'est retourné vers ma coépouse. Je ne sais pas ce qui a pris Ryma ce jour-là pour qu'elle sorte de la maison et venir s'assoir à côté de moi. Je l'ai ignoré mais elle a tout de même eu le courage de m'adresser la parole.

Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que je ne vois pas clair dans son jeu ? Si je vais mal à ce point c'est en grande partie de sa faute. Je ne lui ai pas caché la vérité, mieux vaux qu'elle soit prête parce que je ne vais pas la lâcher d'un pouce.

Elle est retournée dans sa chambre, j'ai aussi fait de même après avoir resté un moment à fixer la tombe de mon fils. Je m'allonge sur le lit, quelques instants seulement j'essaie de me tourner, j'ai senti mon bras sur le petit corps de mon enfant sur le lit.

Je l'ai bien touché, il était là juste couché à côté de moi mais lorsque j'ai levé la tête pour voir, il n'y a personne. Je saute du lit, je cligne des yeux, je le revois coucher dans les draps. C'est à partir de cet instant précis que j'ai commencé à ne plus avoir les idées claires.

Je ne sais pas ce que je faisais mais j'ai senti la présence de Ryma devant ma porte. J'entends les pleurs de mon fils mais ça ne me touche point. J'ai ensuite vu un petit groupe de personnes entrées dans ma chambre, je ne sais pas pourquoi ils sont là.

Mon cerveau a commencé à ressembler les informations que quelques temps après. Je suis assise sur mon lit avec des dames à mes côtés. Elles me parlent, je comprends ce qu'elles disent mais je ne peux pas ouvrir la bouche.

J'ai reconnu mon mari qui est venu dans ma chambre ainsi que ma sœur, c'est après que je me suis retrouvée à l'hôpital. J'ai retrouvé mes esprits, je suis à nouveau consciente de tout ce qui se passe autour de moi.

Ils m'ont fait un examen du cerveau, mon bras a été examiné. Je ne sais pas ce qu'ils ont dit à mon mari, c'est après qu'on est retourné à la maison. Ma grande sœur est rentrée avec mon fils, de quoi ont-ils peur?

C'est souvent difficile voire même impossible de confesser ses fautes mais je suis consciente qu'il faut que je le fasse. J'ai tué mon bébé de mes propres mains, déjà que je porte le secret de mon premier fils, si je garde ce nouveau secret sans rien dire, mon bébé ne me laissera jamais en paix.

Mon mal du bras, mon bébé que j'ai tué, on me l'avait dit depuis le début que Ryma ne doit jamais verser de sang dans son foyer sinon tout se retournera contre moi. Elle l'a fait et je crois que c'est tout ce que j'ai fait par le passé qui se retourne contre moi.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant