Chapitre 47

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Mon bébé est condamné à mourir les heures qui suivent sans le sang de Kader qui est son vrai père. Qu’est-ce qui va se passer si jamais Djadjé découvre la vérité ? Je serai couverte de honte et il va certainement me mettre dans la rue moi et mon fils.

Dans mon état actuel, que vais-je faire ? Que vais-je devenir dans cette vie avec un ou deux enfants dans les bras ? Mieux vaut mon bébé qui est mourant que nous deux dans la rue. Je me relève avec peine, je regarde mon bébé, mes larmes coulent.

Je m’avance en titubant tout en supportant la douleur de son accouchement. Devant le petit chariot dans lequel mon bébé est couché, je saisis entre mes doigts le file qui le relie au moniteur et qui contrôle le battement de son petit cœur.

Je ferme les yeux, mon cœur va sortir de ma poitrine. Je plie le fil avant de tirer sur le tube de l’oxygène. Mes mains tremblent, je serre les dents, ma main a arrêté de trembler lorsque les bips se sont transformés en un seul son aigu.

J’ouvre les yeux, il n’y a qu’une ligne continue sur l’écran du moniteur « Je te demande pardon mon bébé, c’est mieux ainsi. Je t’évite la souffrance sans fin de ce bas monde, ton petit âme d’ange reposera en paix »

Mon bébé n’avait plus de force, en moins d’une minute son âme avait déjà quitté le monde des vivants. Il n’a pas souffert, j’ai abrégé ses souffrances. Quelle femme dans sa cruauté peut aller jusqu’à ôter la vie à son propre enfant ? Mais que feriez-vous à ma place ?

Mon enfant ne vit plus, le son du moniteur sonne comme une alarme, je n’ai pas le temps de retourner sur le lit. C’est juste assis comme si je venais de me relever que j’ai poussé un grand cri.

Le docteur est rentré en courant, ça ne s’annonce pas bien. On va le perdre, si ce n’est même pas déjà fait.

Moi : Docteur, mon bébé, mon bébé, qu’est-ce que mon bébé a ? Sauve-le, sauve mon fils s’il vous plaît. Faites le prélèvement sur moi, je suis prête à mourir à la place de mon fils. S’il vous plaît docteur, faites quelque chose.

Sans m’écouter, le docteur s’est fait aider par un autre, très vite ils sont sortis avec mon bébé. Il ne vit plus, son petit cœur ne supporte pas la réanimation. Djadjé n’est pas encore arrivé, je vais le tenir pour responsable si mon fils meurt.

Je me débats, je ne fais pas attention a mon bras ni aux points de suture suite à ma césarienne. Je me suis laissé tomber par terre, j’ai très mal mais je roule sur le sol dans tous les sens. Il a fallu deux infirmières plus un médecin pour me maintenir sur place.

Djadjé et ma grande sœur sont revenus me trouver entre les mains des agents de la santé. Je saigne au niveau de mon bas-ventre ainsi qu’au bras, je ne retournerai pas sur le lit sans avoir vu mon bébé.

Djadjé est ressorti après avoir appris la nouvelle, je ne sais pas s’il a eu le temps de bien comprendre, moi je suis en larmes et inconsolable. Je viens d’avoir mon bébé dans les difficultés, je ne peux pas le perdre aussi facilement. Même Dieu ne voudra pas que ça arrive.

Avec tout le temps que Djadjé met pour revenir, la peur commence à prendre le dessus. Et si mon bébé a résisté ? Et s’ils sont compatibles et qu'il est en train de donner son sang à notre bébé ?

C’est en pleurant que j’ai demandé à ma sœur d’aller se renseigner. Elle est tout de suite sortie, pas plus de deux minutes elle est revenue en larmes. Le petit n’a pas pu supporter, il a rendu l’âme. Mon Dieu, pourquoi moi ? Pourquoi mon fils qui n’a rien demandé à personne.

Je suis la seule à comprendre et je suis la seule à supporter cette douleur d’avoir ôté la vie à mon propre enfant. Je pleure, je me lamente contre le sol, les occupants de la petite pièce qui ont du mal à me retenir, je verse mon sang un peu partout dans la salle.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant