Chapitre 49

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Plus de deux minutes que je suis devant la porte de Beya sans savoir quoi faire. Elle ne me regarde pas, elle est occupée à chercher son enfant qu’elle a perdu. Son enfant en pleurs et au milieu de tout se bazarde, je ne sais pas ce qu’il le retient et l’empêche de se lever et courir vers moi.

Je ne vais pas prendre le risque de m’engager dans cette chambre à vouloir sauver son enfant, j’ai tiré d’un coup sec sur la porte pour la fermer. Je cours de nouveau dans ma chambre, je retrouve avec peine mon phone.

Tout ce qui s’est passé avec Beya m’a grandement ouvert les yeux sur sa personne et sur Djadjé que je ne vais pas tout de suite appeler. C’est le numéro de sa sœur que j’ai retrouvée dans mes contacts, c’est à elle que j’ai téléphonée.

C’est surprenant que je l’appelle mais c’est la situation qui me force la main. Sa petite sœur semble perdre la raison, elle cherche dans sa chambre son bébé qu’elle a perdu. Mieux vaut qu’elle arrive ici et très vite sinon elle va faire du mal à son autre fils.

Je n’ai pas le temps de tout expliquer à sa grande sœur, j’ai tout de suite raccroché avec elle, pour cette fois relancer le numéro de mon mari. Lui aussi ferait mieux de vite rappliquer s’il ne veut pas voir du sang devant lui quand il rentrera le soir.

Qu’est-ce que je pouvais faire ou dire d’autre ? Je tourne en rond dans le salon, la porte de ma chambre est bien fermée à clé. Une femme qui cherche son enfant, qui sait si elle va vouloir s’en prendre à mon bébé.

Le bruit dans sa chambre s’accentue, son fils dans ses pleurs, ces deux personnes mettent de temps à arriver. Je ne peux pas attendre plus longtemps, je suis sortie juste devant la porte pour appeler à l’aide. A une heure pareille de la journée, quel homme tu peux trouver chez lui ?

C’est nos trois voisines plus deux jeunes du quartier qui ont couru vers moi et m'ont suivis dans la maison. Je n’ai pas dit tout ce qui se passait, dire que Beya est devenue folle fera plus peur. Elle est juste devenue furieuse suite à la perte de son bébé.

Devant la scène, personne n’en revenait. Toute sa chambre est retournée, ses habits sont éparpillés partout sur le sol. Son matelas est sorti du lit, sa coiffeuse et tout ce qui s’y trouve dessus est par terre, c’est le chaos total.

Beya à la recherche de son fils, elle tourne sur elle-même, elle ne ressemble à rien. Déjà qu’elle était mal coiffée, personne ne peut la voir sans la qualifier de folle et je crois que c’est ce qu’elle est devenue pour de vrai.

Une de nos voisines a pris son courage à deux mains, elle a fait son entrée en l’appelant. Les autres ont suivi ainsi que les deux jeunes, moi je suis restée en retrait. Elle risque d’être agressive en me voyant, je me suis restée cacher derrière la porte.

Une des voisines parle et l’autre enchaine, ainsi de suite jusqu’à ce que je vois un des jeunes sortir avec son fils en pleurs. Seul le sort de ce petit innocent qui me préoccupait, maintenant il faut qu’ils arrivent à la faire entendre raison.

La grande sœur et notre mari ne sont toujours pas arrivés, comment une femme avec un bras invalide peut mettre tout le monde sur pied de la sorte ? Et si tout ça n’était que de la comédie ? Non mais sérieux, Beya est capable de tout, rien ne peut plus me surprend d’elle.

Le temps passe, je suis avec son fils dans le salon, je n’entends plus du bruit. Tout est un peu calme mis à part les voix des dames que j’entends depuis sa chambre. Un des jeunes est sorti me dire qu’elle s’est calmée, elle est assise sur le lit avec les voisines.

Je ne sais pas ce qu’elles vont croire mais moi j’ai déjà tiré ma conclusion. Beya ne peut pas se lever comme ça et vouloir retrouver son fils qu’elle a perdu depuis des jours. Son silence des jours passés en dit trop sur sa culpabilité. Et si c'était-elle même qui a tué son enfant ?

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant