Chapitre 31

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Le lendemain de mon retour du village, je suis sortie dire bonjour à mon mari devant son petit déjeuner. Qu’est-ce que ça apporte à Djadjé de me demander comment ça s’est passé mon voyage ? Même les nouvelles du village, il ne m’a rien demandé.

Les jours suivants, Djadjé a carrément déménagé dans la chambre de sa femme. Il a trouvé le bon prétexte, sa femme est malade et il va se dire qu’il passe la nuit avec elle pour s’occuper de son garçon.

Depuis mon retour du village, je suis comme passée à autre chose surtout que j’ai été voir la vieille pour lui parler de mon voyage. Si j’ai pu faire ce qui me semble juste, que le bon Dieu me protège.

Djadjé dans sa bulle, il ne voit en Beya que la petite fille innocente mais je l’en veut pas, c’est la maman de son héritier. Un chien ne change pas sa manière de s’assoir, si je prends en considération tout ce que Beya dit dans cette maison, je vais finir par la tuer.

Dans son état, il est impossible pour elle d’aller au travail. Un tailleur à besoin de ses deux bras pour coudre, Beya a une dans un plâtre, comment elle va travailler ? La petite est coincée à la maison et elle est devenue plus hystérique.

Chaque matin je me mets en valeur pour sortir, le soir en rentrant je trimballe avec moi des sachets même si souvent il n’y a pas grande chose dedans. Il suffit que je décroche un appel de Betty, vous la connaissez.

Mes éclats de rire dans ma chambre et souvent dans le salon, mes petits plats que je fais dans la maison, le trait rouge que j’ai mis sur elle et son charmant époux, c’est tout ça qui ronge la petite Beya dans cette maison. Que j’ai quelque chose à foutre ?

Avec le retour de Betty, ma vie s’est un peu pimenté et se résume à peu de choses. Mon foyer, mes visites chez copine et mon travail. Je n’ai plus le temps de me casser la tête, je ne suis pas la seule femme qui souffre dans son foyer.

En parlant de travail, on est à la fin du mois. Madame va toucher son salaire, ça va encore faire du bruit à la maison. Que je suis sans travail pour vivre dans la précarité ? Voir la couleur de l’argent de Djadjé relève d’un mystère.

Quand on était que deux, il me donnait une certaine somme chaque fin du mois. Avec l’arrivée de Beya, il a commencé à me fermer sa main. Il m’a carrément coupé cette somme qu’il me donnait depuis le jour qu’on a eu cette dispute au sujet de ma grossesse mais Dieu merci, j’ai un travail.

J’ai été à la banque faire un petit retrait mais ce n’est pas tout. Depuis que je travaille comme sage-femme j’ai toujours été de garde quand dans la journée. A 08h je suis au service pour descendre à 17h.

On est en début du mois, mon chef de service m’a fait savoir que je ferai désormais la rotation. Il y a un manque de personnels surtout que les stagiaires doivent reprendre les cours. Je serai souvent de garde la nuit.

Déjà que je ne suis plus la femme de Djadjé et que je passe mes nuits toute seule, cette décision ne pouvait pas tomber mieux. Il faut voir le bon côté des choses, on dirait que Dieu veut m’éviter la solitude nocturne.

Malgré tout ce que Djadjé me fait subir dans sa maison, il reste tout de même mon mari. L’informer du changement qui opère dans mon emploi de temps est la moindre des choses mais en matière de communication avec lui, ça dégénère toujours.

Dans ses propos, monsieur trouve autre chose à dire. Il va jusqu’à vouloir me traiter de femme infidèle que veut user de cette stratégie pour lui rendre jaloux. Je peux dormir où, quand et avec qui je veux, sinon partir si je veux est la meilleure option.

Je n’ai plus rien dit, la jalousie dont il me parle se manifeste d’une autre façon. C’est lui qui a deux femmes, c’est lui qui a couché avec Beya avant qu’elle n’entre dans son foyer et c’est lui qui veut me faire la morale sur l’infidélité.

RIVALITE ENTRE COEPOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant