Leurs pas précipités résonnaient sur le carrelage des escaliers. On ne savait combien de temps il leur restait pour atteindre le parking des bus. La nuit était noire et seuls quelques petit lampadaires éclairaient leur route. Lorsqu'ils arrivèrent devant un bus, ils parvinrent à y entrer grâce à des connaissances de hacking d'une élève d'Emi.
- Je t'enguelerai quand on sera sauvé, la réprimanda Emi avant de compter ses élèves qui montaient dans le bus.
Shota fit de même et avant qu'il ne monte à son tour, il s'exclama, inquiet :
- Où est Denki ?
D'un coup, les têtes se tournèrent là où les yeux pouvait chercher la tête blonde du garçon. Mais rien.
- Je vais le chercher, déclara Shota d'une voix autoritaire.
Il ne laissa pas de temps aux autres de réagir qu'il était déjà répartit vers l'hôtel, là où les gens commençaient à affluer vers les terres. Le cœur d'Emi se mit à battre plus fort dans sa poitrine. La panique prenait peu à peu possession de son être, panique qu'elle tentait tant bien que mal, de camoufler.
Le temps passait à la vitesse de l'éclair. À quelques petits kilomètres, des cris retentirent. Et puis au loin, se dessinant dans l'ombre, l'adolescent égaré fit son apparition. Denki s'arrêta devant Emi, essoufflé. Il était seul.
- Où est Aizawa ? Il est parti te chercher !
Denki fronça les sourcils.
- Je n'sais pas ! J'étais aux toilettes lors du tremblement, je l'ai pas croisé par la suite !
Il y eut un temps de silence, temps qu'Emi utilisa pour comprendre ce que ce garçon lui disait. Elle leva la tête droit devant elle, fixant un point au loin, par dessus les arbres aux feuilles épaisses et la marée de gens, qui continuait de se ruer loin de la plage et de l'eau. Puis, elle reporta son attention sur le jeune homme.
- Monte dans le bus et partez, je vais le chercher.
Elle l'agrippa fermement Denki par le bras et le tira en avant, le forçant à entrer dans le bus, et, laissant ses jambes commander le reste de son corps sans prendre le temps de réfléchir à quoi ce que soit, elle s'élança vers l'hôtel, route bien trop fréquentée depuis moins d'une demie-heure.
Elle entra dans le bâtiment, sa voix portante résonnait sur les murs des couloirs vides. Il n'y avait personne. Au moins, le tremblement avait bel et bien réveillé tout le monde, et si cela n'avait pas fonctionné, le son de l'alarme alerte tsunami s'était déclenchée dans un grand fracas.
Elle examina le rez-de-chaussé en vitesse et s'apprêtait à grimper au premier étage lorsqu'elle entendit la voix de Shota l'appeler, lui demanda ce qu'elle faisait ici. Rapidement, elle lui décrivit la situation, et avant qu'ils ne reparte pour s'enfuir, un grondement se fit sentir.
D'un même mouvement, lentement, ils tournèrent la tête de concert, vers l'entrée vitrée du bâtiment. Les cris dehors se faisaient plus fort encore.
La vague venait de les rattraper.
Emi le savait, les portes de l'hôtel n'allait pas la retenir.
Shota s'empara vivement de sa main et la tira vers les escalier, tandis qu'elle restait figée face à ce mur d'eau qui jaillissait devant elle. Son corps refusait de bouger, totalement pétrifié par une peur et une panique soudaine.
Il fallait partir, elle le savait. Mais ses jambes restaient plantées sur le carrelage, comme ancrées dans du sable mouvant. Elle avait beau user de toutes ses forces pour sortir de ce sable : elle n'y parvenait pas. Son esprit se tournait en boucle la même chose, cette même pensée morbide qu'elle n'avait jamais imaginé auparavant. Celle que sa mort se dressait devant elle, faite d'eau et de sel.
Dans un grondement plus fort que les précédents, la vague brisa sans problème le verre qui la séparait de ces deux adultes. Elle arrivait, violente, rapide et muette. Elle ne faisait pas un bruit, l'eau glissait doucement, semblable à un fleuve qui se calmait après des jours de pluie torrentielles. Elle se déversa dans le hall, brisant les colonnes fragile, détruisant le bar et la vaisselle dans le restaurant, des bruits cristallins et brillants, comme des étoiles qui tomberaient sur le sol terrestre. Le courant était si vif, qu'il aurait pu faucher plus que du matériel, si Shota n'avait pas eu le réflexe de soulever Emi pour la conduire en hauteur.
Être secouée de toute part la sortie de sa transe. Elle se rendit trop tard qu'elle n'avait pas réagit, qu'elle avait perdu du temps inutilement. Shota grimpait les marches au plus vite, montant au moins au premier étage, ses bras autour de la taille d'Emi, espérant semer le cours d'eau dans son dos. Il n'était pas très rapide et bientôt, un froid trempa ses pieds, montant jusqu'aux chevilles. Il ne vit pas la dernière marche, et la manqua.
Leur corps, poussés par la force de la chute, tombèrent en avant, Shota essayant d'éviter un choc crânien. Emi ne le lâchait pas. Le bruit du courant et des débris qui se fracassaient les uns contre les autres, les rendait sourds.
Ils étaient tombés sur le parquet du premier étage, un peu au sec. L'électricité ne fonctionnait plus et d'un côté, Shota se sentir rassuré d'être plongé dans le noir. La vague faisait bien plus d'un mètre lorsqu'elle arrivait. Alors qu'elle continuait sa route droit devant elle, indifférente à ce qui pouvait bien se trouver devant elle, elle perdit en intensité. Shota soupira longuement, essoufflé bien qu'encore paniqué.
- On a eu de la chance, dit-il. On reste là en attendant quoi que soit. Surtout, tu ne fais rien sans moi.
Emi hocha la tête, les yeux rouges et les joues trempées. Elle tremblait, sans savoir de quoi. De froid ? De peur ? Elle n'en avait aucune idée, et ne savait pas si elle voulait vraiment le savoir. Sous le choc, sentir les bras de Shota passer autour de ses épaules la rassura un peu. Son esprit tournait à mille à l'heure, impossible d'y voir clair. Celui de Shota aussi.
Il pensait à ce voyage qui avait décidément tourné à la catastrophe, aux enfants qui, il l'espérait, ne les avait pas attendus pour partir. Il voulait les voir vivants, tous. Il espérait que tout se passait bien, qu'ils avaient autant de chance qu'eux.
Et puis il pensa à Emi, contre lui. Elle semblait terrifié et il la comprenait. Il se contentait de sa réconforter au mieux, la serrant un peu plus fort s'il le pouvait. Il était certain qu'il n'allait pas la laisser tomber après ça. Dans tout les cas, ils n'allaient pas sortir avant l'arrivée des secours.
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Bonjour ! Comment allez-vous ?
Qu'on se le dise très clairement, je ne sais pas quoi en penser de cette fin. C'était celle que j'avais prévu même si on va pas se mentir, j'ai beaucoup hésité à garder Shota en vie. Au moins, c'est quelque peu mignon ! J'espère en tout cas...
La vision du tsunami est quand même bien plus romancé que ce que je pensais. A la base, je voulais faire un petit quelque chose de réaliste, et j'ai essayé vers la fin mais je ne suis pas experte.
Aussi, me retrouver face à un ras-de-marrée c'est l'une de mes plus grandes peur. Et pourtant, j'adore l'océan ! Mais lààààà, c'est sans moi, je me casse ! Du coup, je me suis un peu basé sur ça.
Sur ce, je retourne en cours, deux heures de philo, c'est la plus grande joie ! (Et c'est pas ironique cette fois ! xD)
Des bisous, Koala.
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My hero academia /OS multiship\
Fiksi PenggemarUn petit bouquin comportant des One Shot courts et amusants (la plupart du temps) sur n'importe quel ship du manga My hero academia ! Commandes ouvertes si vous le désirez ! Bonne lecture !