My hero academia /OS multiship\

Eijiro x Denki

Il se réveilla dans un sursaut d'effroi. Une nouvelle nuit encore, passée dans ce cauchemar. Un rêve dont il ne parvenait à se défaire. C'était comme s'il en était prisonnier de ces chaînes impossible à retirer et qu'il le coulait au fond des abysses froides des océans.

Toujours la même scène, toujours les mêmes mots. Toujours le même sang glaçant les os et la boue qui s'engouffre dans ses bottes, mouillant ses pieds, l'enfonçant dans le sol tel des sables mouvants.

Il y voyait un corps allongé, inerte. Comme mort. Son visage était tâché de rouge, arraché très probablement. Ses cheveux coupés courts, recouvert de terre. Il se voyait l'appeler, sa voix se craquelant sur les derniers mots, coupée par des sanglots. Il voyait son bras écrasé et entendait les bruits. Trop réels pour être qu'une simple illusion, réalité inconsciente.

Ce qui le marquait surtout, c'était cette phrase, semblant le brûler jusqu'à la moelle, ne faisant qu'amplifier l'incohérence de ses propres et la puissance de ses pleurs.

"Sors de ma tête."

Il se réveillait à chaque fois à ce moment là. Sortant de ce songe au goût amer. Il savait ce qu'il se passait par la suite.

Il était trois heures du matin mais il ne put se rendormir, certainement trop apeuré. Alors il décidait de rester là, allongé dans ses draps qu'il tenait fermement dans ses mains aux jointures blanches de tout serrer trop fortement. Il fixait son plafond à la recherche de trace. Mais rien. Mise à part quelques tâches de sang qui lui sautaient au yeux, sa conscience le rabâchant encore sur les images de son rêve.

Son réveil ne servait plus à rien. Il s'était habitué à se lever bien avant qu'il ne sonne. Il prenait même une douche le matin, ce qu'il ne faisait jamais avant puisqu'il n'en avait pas le temps, préférant rester le plus possible dans son lit à dormir.

Ces changements avaient perturbé ses parents qui ne pensait jamais voir un jour leur fils aussi matinal. Ils ne savaient pas pour ses rêves. Il n'avait jamais rien dit.

Sa journée se déroula dans une atmosphère pensante. Il s'était retenu de dormir en plein cours, au risque de se faire réprimander par M. Aizawa, qui ne tenait pas à faire la police à longueur de temps.

Vers midi, on lui avait proposé d'aller manger avec un groupe de sa classe mais au grand étonnement de tous, il refusa.

Sa tête lui faisait mal, tournait sans vouloir s'arrêter et cela était insoutenable. Il avait pensé à aller à l'infirmerie et il avait reçu le droit de se reposer un moment. Mais il n'avait pas trouvé le sommeil, se contentant de rester allongé. Au moins, sa tête tournait un peu moins quand il ne marchait pas.

- C'est calme ici, dit une voix qui le fit sursauter.

Il n'avait entendu personne entrer et personne n'était là lorsqu'il est arrivé. Sourcils froncés, il tourna la tête vers ce son, et découvrit à son plus grand étonnement un jeune homme de son âge étendu sur le lit à côté du sien. Il avait un bras en écharpe, maintenu par un linge qui était loin d'être propre et un bout de bois de fortune. Son vêtement était déchiré et son expression, malgré le fait qu'elle soit quelque peu dissimulée sous une mèche de cheveux bruns, faisait peine à voir. Un peu partout sur sa peau, des coupures plus ou moins profondes zébrait de trait la chair.

- Ce n'est pas aussi calme chez moi, continua l'inconnu. Il y a tout le temps du bruit. Même lorsqu'on dort, il y a tout pour nous le rappeler.

- Rappeler quoi ?

L'inconnu bascula la tête vers lui, ses yeux rouges vidés de toutes nuances.

- L'enfer.

Doucement, il se tourna pour tender la main, celle valide. Il grimaça au mouvement et d'un accord commun à son idée, l'autre se redressa pour la serrer et le retenir de faire un geste de plus qui pourrait le blesser.