Kosei x Sen

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Sonne le clairon.

Cette cloche qui, le reste de la journée, est comme une sensation de coude cogné sur un bord de table. Mais qui, à un horaire précis, dix-sept heures pile d'une fin de vendredi, est libérateur pour chaque élève et leur cartables.

Libérateur car résonne alors, le vent frais de la fin de semaine, les odeurs quittant les salles, les brouhaha incessants de la cantine et les couleurs jaunâtres de ces murs qui ne demandent qu'une deuxième couche.

La foule qui les entraîne lorsque les portes s'ouvrent à la volée, le portail de métal qui grince sous les gonds mal huilés.

Parmi cette foule, ce raffut de semelles contre le gravier, des froufrous des sacs contre des corps bousculés, se fend dans un chemin qu'il connaissait bien, un jeune garçon au nez rond.

La tête baissée sur le bout de ses chaussures, un livre épais sous le bras, il se dirige d'un pas las vers un casier qui lui plaît.

Ce n'était pas n'importe lequel. Il s'agissait du casier. Celui qui, malgré sa volonté, était le centre des rumeurs, ragots et attention du moment. Celui de l'élève le plus observé, de face ou à la dérobée. Celui qui attire l'œil, celui dont on entend parler. Raison pour laquelle notre jeune homme attendait que le monde soit à son point culminant pour y déposer le prochain chapitre de son plan.

Un bout de papier plié en deux. Quatre malheureuses lignes d'encre noire, des mots dont les yeux ne cessent de vouloir les boire.

"Une rose pâle comme on en voit rarement,
Simple et épurée. À mon cœur cet envieux,
À ces péchés de voir cette perle de diamant,
Imaginer qu'un jour, toi et moi, juste à deux."

Pas de signature, pas d'indice. Juste ces quatre lignes qui de nul part jaillissent.

Son papier déposé, notre garçon tourne les pieds, et part en courant presque, tout juste sauvé sans le vouloir, par cette fille sur ses hauts talons.

Le casier est délaissé, et lui peu soupirer. Relâcher l'air qu'il retenait prisonnier, les battements de cœur qui ne cessaient d'accélérer.

Depuis le début du mois, depuis cette saugrenue idée, il avait décidé de prendre les devants. Depuis tout ce temps, la même classe, la même pensée. S'apercevant rapidement, que dans une belle chute il était tombé. Amoureux d'un homme qui ne le regarderait sûrement jamais.

Alors usant de ce qu'il savait faire de mieux, il s'était lancé dans ce grand projet. Si lui ne viendrait pas le voir, alors il irait vers lui.

Petit mot par petit mot, il avait senti que son amour se prêtait au jeu. Ne pouvant lui répondre, et éviter de tout confondre, il avait trouvé une idée de faire élever sa voix.

Un bout de papier dans le casier, pour une affiche demandant "pourquoi".

Une affiche demandant "qui".

Une affiche demandant "où alors".

Une affiche répondant "moi aussi".

Mais "moi aussi" à quoi ? Avait-il compris ? Deviné qui sous ces traces de papier ?

Il n'avait rien dit, rien répondu de plus. Il se contentait de déambuler un peu, sourire heureux et yeux rivés sur un bout de papier plié en deux.

Dans le doute, l'auteur de ces missives avait fait comprendre que la prochaine serait la dernière. La fin de cette ère sans récidive.

"Au sommet du monde, ce pic gravé ;
Aux heures colorées de la tombée de la nuit,
Laisse-moi t'y retrouver.
Je te dirais enfin qui je suis."

En cette fin d'année, ce début d'été, les chaleurs saisonnières survenaient et ses lèvres, prisonnières de sa joie qui émanait. Partout, pour tout.

L'idée fracassante de découvrir sous les mots d'encre noir, celui qui lui écrivait et le faisait chavirer un peu plus sans se voir. Qui l'eut cru ? Qu'il se mette un jour à boire d'un aussi bon vin, celui qui fait naître en son sein, un amour jamais vu.

Comme un marin saoul qui perd le contrôle, la barre de son bateau lui échappe mais lui se laisse porter à la dérive.

Lorsqu'ils s'y retrouvèrent, comme convenu, à cet horaire, baignant dans du jaune et du rose, ils n'avaient besoin de mot en plus.

L'auteur tournait le dos au soleil, le vent berçant ses mèches de cheveux teint de châtain ; plongeait ses yeux dans ceux de son destinataire, arrivé à destination. Un sourire flânant aux lèvres, il se sentait tout léger.

Le sommet du monde pour certain, le sien qui se trouvait tout près.

Il n'avait qu'à tendre la main pour replacer une mèche de cheveux bruns derrière cette oreille percée d'étoiles.

Toutes aussi brillantes que celles qui dominaient le soir au-dessus de leur tête. Celles qui s'embêtent à arriver avant les autres, et celles à qui il faut leur dire "reste".

Comme un peintre avec sa toile.
Il vaut mieux compter nos étoiles
Avant qu'elles ne disparaissent,
Comme elles le font sans cesse.

•••••••••

Bonjour ! Comment allez-vous ?

Dernier jour de cours avant les vacances yeaaah ! Un One Shot pour fêter ça !

Je vais manger des crêpes chez mes grands-parents aujourd'hui ! J'en ai truquée une pour faire une blague à mon papi héhé il me l'avait fait une fois quand j'étais petite et c'est l'heure de ma vengeance ! ಠ‿ಠ

Vous avez prévu quoi pour les vacances ?

Des bisous, Koala.

My hero academia /OS multiship\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant