La Triste Réalité

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Pov Aerin

Il faisait bien trop frais à mon goût lorsque j'ouvrais les yeux le lendemain. Les braises du feu que j'avais allumé luisaient faiblement et n'allaient pas tarder à s'éteindre alors que l'aube se levait à peine. Je fouillais dans ma sacoche de selle et y trouvais une cape en feutre. Je remerciais intérieurement le seigneur Elrond qui avait insisté pour me la donner lorsque nous avions quitté Fondcombe et l'enfilais puis rangeais la couverture. Après avoir harnaché Elwe, je me remis en selle et nous reprîmes notre route. 
J'étais consciente que je n'avais pas pris le chemin le plus rapide, qui consistait à traverser le Long Lac. En le contournant, il me faudrait plusieurs jours pour rallier Erebor. Si je ne rencontrais aucun contre temps, j'estimais que sept jours seraient nécessaires, en allant à bonne allure. Je me mis donc en route, ne m'arrêtant que pour nous reposer et nous nourrir des fruits de la pêche et de la chasse. J'avais assisté, impuissante, au réveil de Smaug et à la destruction de Lacville ce qui m'avait poussé à augmenter a cadence. Il me fallut exactement six jours pour atteindre l'ancienne ville en ruine de Dale. 

Lorsque j'entrais dans la cité détruite, je fis face à la misère du peuple de Lacville qui y avait trouvé refuge. De nombreux blessés jonchés les rues pavées. Je mis pieds à terre et m'adressa au premier passant à ma portée, une dame âgée, portant un panier de fruits abimés.

Aerin : veuillez m'excuser, y a-t-il un chef à qui je puisse m'adresser ?
Dame : c'est Bard qui nous a mené ici, il doit être près du clocher.
Aerin : je vous remercie.

Je saluais la vieille dame et me dirigeais vers le clocher, Elwe dans mes traces. Je pénétrais la place où se trouvait une chapelle en ruine, dont le seul vestige intacte était le clocher indiqué par la veille dame. Je remarquais alors un groupe de trois hommes qui conversaient vivement. Au bruit des sabots battant les pavés, ils se tournèrent dans ma direction. L'un d'eux s'approcha de moi, un homme d'une quarantaine d'année, aux cheveux bruns et à la barbe de plusieurs semaines.

... : bonjour, je peux vous aider ?
Aerin : bonjour, oui. Je suis à la recherche d'un dénommé Bard.
Bard : c'est moi-même ! Vous êtes messagère du roi Thranduil ?
Aerin : non, je viens d'Eryn Vorn. J'essaie de rattraper une troupe de nains, menée par Thorin Écu-de-Chêne.

A l'entente du nom du nain, l'homme se crispa.

Aerin : les avez-vous croisé ?
Bard : nous les avons croisé, bien malheureusement ! Les nains ont pénétré Erebor et ont réveillé le dragon. Nous avons été attaqués par leur faute, les pertes dans nos rangs sont nombreuses et nous avons dû abandonner les plus faibles en route.

J'eus le souffle coupé en entendant son récit et je ne pu empêcher un frisson de me parcourir l'échine à la simple évocation du dragon.

Aerin : le dragon, où est-il ? Qu'est-il devenu ?
Bard : je l'ai transpercé d'une flèche. Il n'est plus un danger à présent. Mais nous n'avons plus d'habitations, notre ville a été détruite et je ne sais combien de temps nous pourrons tenir avec le peu de vivres que nous avons pu emporter.
Aerin : je suis navrée...
Bard : pourquoi cherchez-vous la compagnie de Thorin Écu-de-Chêne ?
Aerin : il est trop tard, je voulais éviter cette catastrophe... Je les accompagnais mais nos chemins se sont séparés. Si seulement j'étais arrivée plus tôt, j'aurais pu empêcher cela, tous ces morts, cette misère...
Bard : ce n'est en rien votre faute.
Aerin : si vous me permettez, je peux vous apporter mon aide et soigner vos blessés. C'est le moins que je puisse faire !
Bard : bien sûr, toute aide est précieuse et bienvenue. Comment vous appelez-vous ?
Aerin : Aerin.
Bard : bien, merci Aerin!

Je le saluais poliment et m'attelais rapidement à apporter des soins aux nombreux blessés. La nuit commençait à s'abattre sur la cité lorsque Bard vint à ma rencontre. Je terminais alors d'appliquer un baume fait de plantes médicinales sur la plaie d'un jeune homme.

Bard : prenez un peu de repos, vous nous avez suffisamment aidé pour aujourd'hui. Venez, nous n'avons pas beaucoup de vivres, mais vous accepterez un peu de bouillon préparé par les femmes du village.

J'acquiesçais et suivis l'homme à travers les rues en ruines de Dale. Nous arrivâmes rapidement à la place du village où s'étaient réunis l'ensemble des villageois.

... : Papa! Papa !

Je remarquais alors trois enfants s'approcher de Bard, et je vis alors le visage fermé de l'homme s'illuminer. Le plus jeune, une fillette de seulement dix ans, s'accrocha à la taille de son père avant de tourner son regard vers moi.

... : qui est-ce papa ?
Bard : les enfants, je vous présente Aerin. Elle nous a aidé à soigner beaucoup de monde aujourd'hui ! Aerin, voici mes enfants : Tilda, Sigrid et Bain.

Je m'inclinais respectueusement, main sur le cœur, en guise de salutations.

Tilda : vous êtes une elfe ?
Aerin : eh bien, oui.
Sigrid : vous êtes différente de l'elfe que nous avons rencontré avant l'attaque...
Aerin : vous avez rencontré une autre elfe ?
Bain : oui, elle s'appelait Tauriel je crois.

Tauriel ? Que faisait-elle à Dale ? Je ne pu poser plus de questions que la plus jeune me prit la main pour me mener au lieu où était servi le dîner. De nombreux regards curieux se posèrent sur moi, mais j'en fis rapidement abstraction. Je m'installais sur les marches de la chapelle en compagnie de Bard et ses enfants avec lesquels je discutais un long moment. Ils avaient vécu d'horribles événements et j'étais à la fois en colère et désolée de ne pas avoir pu empêcher ce massacre. Bien heureusement, Bard avait fait preuve d'un grand courage pour sauver les siens, abattre un dragon n'était pas une mince affaire.

Je passa ma nuit contre le flanc d'Elwe, ma fidèle couverture de feutre pour réconfort. Les deux jours suivants furent rythmés par les soins que j'apportais aux blessés. Les blessures les plus graves nécessitaient plus de temps et de traitement et je montrais aux femmes comment réaliser certaines pommade à base d'ingrédients simples, qu'elles pouvaient aisément trouvé dans la nature.

Au troisième jour, alors que le soleil se levait à peine sur la cité en ruine, j'entendis de l'agitation dans les rues de Dale. Interloquée, je délaissais le baume que je confectionnais pour descendre dans les ruelles de la cité. Rapidement j'arrivais sur la place du village où tous s'étaient réunis autour de soldats elfiques.
Je reconnus immédiatement leur armure dorée, il s'agissait bien là de l'armée de Thranduil. J'échangeais un regard avec Bard et le suivis dans les rues de Dale. J'aurais dû me douter que je recroiserais le chemin du souverain sylvestre tôt ou tard. Avec appréhension, je stoppais mon avancée au sommet d'un escalier de pierres alors que Bard s'avançait à l'entrée du roi sinda. Il arriva alors, vêtu de son armure argentée, dégageant plus de prestance qu'à l'accoutumée, si cela fusse possible.

Que faisait-il à Dale ?

La Princesse et le Roi des Elfes - (ThranduilXOc) (En cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant