Fuite

4.1K 191 23
                                    

Pov Aerin

Je ne comprenais pas la raison qui avait poussé le roi à me montrer ce lieu si secret. Et je trouvais légitime qu'il s'explique à ce sujet. Nous nous faisions à présent face, moi attendant une réponse à l'interrogation précédemment formulée.
Thranduil, lui, ne laissait paraître aucune émotion, durant de longues secondes il resta impassible. Une étrange atmosphère s'installa entre nous et je me sentais à présent d'une petitesse extrême face à la présence écrasante du roi du royaume sylvestre. Ce dernier initia alors un mouvement dans ma direction, rompant le silence.

Thranduil : je ne saurais vous répondre rin Aerin.

Je plongeais dans le regard du souverain et m'y perd malgré moi. Ce dernier, quand à lui, continuait de réduire l'espace nous séparant.

Thranduil : j'ignore ce qui me pousse à me livrer ainsi à vous. Ce dont je suis certain, c'est que je ne suis pas capable de prendre une décision raisonnable lorsque vous êtes près de moi.

J'assimilais ses paroles sans pour autant en comprendre le sens, incapable de réagir. L'objet de mes tourments, lui, était à présent proche à tel point que je pouvais sentir son souffle chaud contre mes lèvres. De plus petite taille, je relevais la tête vers lui alors qu'il avait baissé son regard orageux dans ma direction. Délicatement, il posa sa main sur ma joue et je me surpris à appuyer le contact, penchant la tête contre sa main. Je sentis alors sa main glisser pour retracer le contour de mon oreille et je ne pu empêcher un frisson de me parcourir délicieusement l'échine, ce qui le fit sourire. Lorsque ses doigts dévièrent sur mes lèvres en une douce caresse, je fermais les yeux. 
Un sursaut m'échappa et je me tendis lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes avant de me détendre pour me presser contre le souverain de Mirkwood. J'avais plongé dans un autre monde, incapable de contrôler mon esprit, ma raison et mes réactions.
Sa main se faufila à travers mes cheveux alors qu'il approfondissait notre échange et je dü m'agripper au bord de sa cape en soie pour ne pas perdre pied. Je me laissais complètement aller, n'ayant aucune résistance face à ce roi qui avait un contrôle total sur ma personne. Pourtant, une voix au fond de moi ne pouvait s'empêcher de me mettre en garde de ne pas succomber à mes sentiments. Elle me répétait que je ne devais pas céder, que ce que nous faisions n'était pas moral.
Alors, soudain la réalité s'imposa à moi, brutalement : Thranduil était veuf. Il avait déjà connu un premier mariage. Chez les eldar on ne se liait qu'une seule et unique fois, pour l'éternité. Nous n'avions qu'un seul et unique amour. De fait il m'apparut évident que le roi n'avait que faire de ma personne et que son attitude envers moi n'était qu'un simple amusement. C'était l'unique raison pour laquelle il ne voulait pas que je quitte son royaume : il avait trouvé un joué qui pourrait agrémenter ses journées royales et m'aurait à porter de main lorsque l'envie de s'amuser se ferait sentir. Je n'étais rien à ses yeux, un simple passe-temps pour combler ses nuits de solitude.
Je ne devais pas me laisser aller à mes pulsions. Retrouver la raison était primordial, vital ! Je repoussais brusquement le souverain et tentais de me dégager de son emprise en une veine tentative. Le sinda saisit mon bras avant de me rapprocher à nouveau de lui. Je pu alors lire, l'espace d'un infime instant, de l'incompréhension. Il pensait avoir gagné, que je lui serais à présent dévouée corps et âme. Mais non ! Je n'étais pas de ces elfines faciles.

Thranduil : Puis-je savoir ce qu'il vous prend ?
Aerin : Je vous ordonne de me lâcher !

Je réussis à grand-peine à me dégager de son emprise vigoureuse et reculais de deux pas, lui lançant un regard noir de colère.

Aerin : vous vous êtes bien amusé je suppose ?
Thranduil : je ne vous comprends pas Aerin ! Je ne joue pas !
Aerin : contrairement à ce que vous semblez penser je ne suis pas naïve, ni de ces elleths qui se jettent à vos pieds lorsque vous avez besoin d'assouvir vos désirs ! Je vois claire dans votre jeu ! Je ne serais pas votre passe-temps ! Trouvez-vous quelqu'un d'autre !
Thranduil : je ne vous permets pas d'interpréter mes actes Aerin ! Maintenant vous allez vous calmer et m'écouter !
Aerin : vous n'avez aucun ordre à me donner ! Vous n'avez aucune autorité sur moi ! Je suis la princesse d'Eryn Vorn, pas un de vos sujets !

Thranduil sembla choqué par la véhémence que j'avais employé et je décidais d'en profitais. Lui tournant le dos, je m'élançais dans la noirceur nocturne et dévalais la colline. C'était mon unique chance de m'échapper.
En jetant un regard en arrière, je devinais le roi était à mes trousses, il fallait donc que je sois plus agile et rapide que lui, que j'atteigne les frontières de son royaume. J'arrivais rapidement au bord de la rivière que je savais devoir suivre pour atteindre les rives du Long-Lac.

Thranduil : gardes ! Rattrapez-la !

Immédiatement, une escouade de gardes se précipita à ma poursuite.

Thranduil : ne lui faîtes aucun mal ! Mais ramenez-la !

L'adrénaline aidant, j'accélérais ma course, sautant de roche en roche avec agilité. J'arrivais au bord du lac rapidement où je cherchais désespérément une embarcation me permettant de quitter la terre ferme. Il n'y avait malheureusement rien qui puisse me venir en aide sur les rives.
J'observais alors derrière moi, et mon cœur rata un battement quand je vis une vingtaine d'elfes menés par Thranduil à seulement trois cent mètres de moi. C'était impossible, je ne pouvais pas échouer si près du but. Il me fallait fuir !
Soudain, j'entendis le bruit familier de sabots claquant sur le sol, venant du sud, et je tournais le regard en cette direction. L'espoir revint alors en moi et j'accueillis à mon plus grand bonheur Elwe, mon fidèle étalon. Ce dernier arriva au grand galop avant de s'arrêter à mes côtés dans un puissant hennissement. Je flattais rapidement son encolure avant de me hisser avec agilité sur son dos. 

Aerin : Rima (vas) Elwe! Sauve-moi de cet endroit !

D'une pression de talons je le lançais au galop vers le sud, et jetais un regard en arrière alors que les elfes sylvestres atteignaient à peine les rives. Mon regard croisa alors celui furieux et... Blessé de Thranduil. Mais je l'ignorais et reportais mon attention sur l'horizon sombre.

Pov Thranduil

J'accélérais ma course lorsque je vis un cheval noir comme la nuit se diriger au grand galop vers Aerin. Je ne voulais pas qu'elle m'échappe, elle s'était méprise sur mes intentions et je devais lui parler, c'était primordial.
Mais lorsque j'arrivais sur la rive, il était trop tard, elle s'élançait déjà vers le sud, et je ne pu empêcher un cris de rage de m'échapper. Un garde s'approcha de moi alors que je ne pouvais détacher mon regard de la silhouette aérienne de la princesse qui m'échappait au loin.

Garde : devons-nous la suivre, hîr nin (mon seigneur) ?
Thranduil : non, elle aura franchit les frontières du royaume avant que nous ne l'ayons rattrapé. 

Pov Aerin

J'arrêtais la course d'Elwe lorsque je fus sûre que nous soyons hors d'atteinte. J'étais toujours chamboulée par les récents événements mais j'étais également soulagée d'avoir pu m'enfuir.
La réalité me revint cependant en pleine face : je n'avais pas grand chose sur moi. Seulement les quelques affaires que j'avais laissé dans la sacoche de selle d'Elwe dont une couverture de feutre, une paire de dagues et des herbes médicinales. Je mis pieds à terre avant de délester Elwe de son harnachement, flattant au passage son encolure.

Aerin : hannon le, mellon nin (merci, mon ami)! Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi.

Il me répondit par un hennissement en frottant sa tête contre mon bras. Je détachais ensuite la couverture que je posais sur un tronc. Je m'attelais ensuite à ramasser quelques morceaux de bois et allumais un feu auprès duquel je m'installais en lâchant un long soupire. Elwe s'allongea à mes côtés et je réussis à m'endormir contre son flanc.

La Princesse et le Roi des Elfes - (ThranduilXOc) (En cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant