Pov AerinJ'observais avec crainte le seigneur d'Imladris attrapait une plume et un papier sans m'adresser un mot. Durant de longues minutes, seul le frottement de la plume sur la feuille raisonna. Il plia ensuite le parchemin et le glissa dans une enveloppe qu'il scella du seau de royaume. Enfin, il se tourna vers moi et m'observa quelques secondes avec impassibilité
Elrond : vous avez ainsi accepté de souffrir, sacrifiant votre bonheur afin d'éviter que les vies d'innocents soient prises ?
Aerin : je préfère souffrir seule, même si cette séparation me déchire au plus profond de moi. Je refuse que l'on meurt pour moi...
Elrond : j'ai toujours su que vous étiez une personne remarquable Aerin ! Courageuse, impétueuse, passionnée... A tel point qu'il semblerait que ayez su toucher le cœur le plus froid d'Arda.Je l'observais avec surprise, assimilant ses paroles avec espoir.
Elrond : je vais envoyer une missive à Vertbois-Le-Grand afin de prévenir le roi Thranduil de votre présence ici.
Surprise, je restais silence, réalisant avec peine les paroles du père d'Arwen.
Aerin : je... Hannon le (je vous remercie), hîr (seigneur) Elrond !
Elrond : ne me remerciez pas ! Je n'ai pas à me dresser entre deux êtres si le consentement est mutuel. Sachez cependant que l'avenir ne sera pas simple pour vous. Tous n'accepteront pas votre union, il vous faudra être forte pour supporter les rancœurs et les critiques. En êtes-vous consciente ?
Aerin : rien ne peut être plus difficile qu'être séparé de l'être aimé. Je supporterais n'importe quelle épreuve pour lui.Elrond acquiesça avant d'appeler Lindir, son plus proche conseiller. Il lui tendit la missive et lui demanda de la faire parvenir urgemment au roi Thranduil. Je remerciais à nouveau Elrond avant de regagner mes quartiers, soulagée mais surtout impatiente de revoir le souverain sinda.
Les jours qui suivirent furent les plus longs de mon existence car l'attente fut insupportable. Trois semaines s'écoulèrent. Trois semaines durant lesquelles je tentais de me changer les idées en passant mon temps en compagnie d'Arwen et de ses frères, Elladan et Elrohir, qui venaient de revenir à Imladris.
Le soleil brillait sur la cité alors que l'après-midi était déjà bien avancée. Je m'étais installée sur un fauteuil en bois sur un des immenses balcons qui surplombaient la cité. La vue qui s'offrait à moi faisait systématiquement chavirer mon cœur. J'aimais m'installer ici pour méditer et me reposer.
Je crus déceler une certaine agitation dans les ruelles en contre-bas. Je me redressais donc et m'avançais pour observer les rues avec attention mais je ne vis cependant rien d'anormal et me retournais pour m'asseoir à nouveau.Pov Thranduil
Lorsque j'avais accepté à contre-cœur qu'Aldarion et les siens quittent Vertbois-Le-Grand, j'avais également accepté malgré moi de ne plus revoir Aerin. Ça avait été une véritable épreuve et j'avais dû me faire violence pour ne pas envoyer mes troupes à leur poursuite.
J'étais conscient qu'il y avait peu de chance pour que je puisse à nouveau poser les yeux sur la princesse d'Eryn Vorn et, face à cette terrible et cruelle réalité, je m'étais enfermé sur moi-même, gérant le royaume avec plus de fermeté qu'à l'accoutumée.
Je m'étais plongé dans mon travail de souverain pour oublier ma peine et ma tristesse, mais ça n'avait pas eu grand effet. Les jours s'étaient ainsi lentement enchaînés, tous plus ennuyeux les uns que les autres.
Mais un messager de Fondcombe passa les portes du royaume avec une lettre d'Elrond. Je l'avais ouverte avec peu d'entrain mais la lecture des premières lignes raviva en moi cette flamme qui ne brûlait plus depuis le départ de l'elfe aux cheveux de feu.
J'avais immédiatement convoqué Voronwe afin qu'il prépare notre départ pour Imladris, dès le lendemain. La route jusqu'au royaume d'Elrond s'était déroulée sans encombre aucune et lorsque nous franchîmes les portes de la cité cachée, nous fûmes accueillis par le seigneur des lieux.Elrond : Mae govannen (bienvenu) Thranduil!
Thranduil : Mae govannen Elrond!Je m'approchais de lui et nous échangeâmes une poignée de main.
Elrond : avez-vous fait bon voyage, Mellon nin (mon ami) ?
Thranduil : nous n'avons rencontré aucun désagrément, les terres sont calmes.Il m'invita à le suivre jusqu'au cœur d'un jardin suspendu où nous nous installâmes. Un thé nous fut servit et nous échangeâmes quelques banalités.
Elrond : nous n'allons pas tergiverser, Mellon nin. Aerin m'a tout raconté, j'aimerais cependant avoir votre version.
Thranduil : ne comptez pas sur moi pour vous raconter chaque détail des dernières semaines passées auprès d'elle. Sachez cependant que mon amour pour elle est pur et profond. Je vous suis redevable, Mellon nin ! Tant pour l'avoir libéré de l'emprise d'Aldarion que pour vos actions passées et les nombreuses fois où vous lui êtes venu en aide ! Sans vous, je ne sais quel supplice lui aurait fait subir son père.Elrond observa un long silence avant de se relever de son siège pour s'approcher de moi. Je l' imitais alors et observais avec attention le visage impassible du maître des lieux.
Elrond : bien ! Je souhaite simplement m'assurer de votre sincérité envers Aerin. Je la considère comme une seconde fille, et je ne permettrais aucun faux pas de votre part, hîr Thranduil.
Je lui jetais un regard noir. Était-il réellement en train de me menacer comme si j'étais un jeune ellon sans expérience ?
Thranduil : malgré tout le respect que je vous dois, hîr Elrond, je suis tout à fait conscient de ce que je fais ! Je ne la ferais jamais souffrir consciemment et je n'ai pas de menace à recevoir de votre part !
Un sourire amusé apparut sur son visage et je compris alors qu'il s'agissait d'une mise à l'épreuve.
Elrond : je retrouve là l'impulsivité de votre jeunesse, Mellon nin !
Thranduil : il suffit ! Cessez de vous jouer de moi ! Où est-elle ?Il m'indiqua les hauteurs du palais et je lui tournais alors le dos avant de quitter les lieux pour me diriger vers l'objet de mes tourments. J'arpentais de nombreuses ruelles et escaliers avant d'atteindre les hauteurs de la cité. Je pénétrais alors sur un immense balcon surplombant la vallée cachée.
Je n'avais cependant que faire de la beauté des lieux. Car mes yeux se posèrent sur l'elleth aux cheveux de feu. Elle se tenait près de la rembarde et observait avec attention les ruelles de la cité. Elle portait une robe vaporeuse bleue et ses longs cheveux, finement tressés, ondulaient au rythme de la légère brise printanière. Elle se tourna alors et je crus lire un instant de la déception dans ses yeux azurs. Déception qui disparue bien rapidement pour laisser place à la surprise lorsqu'elle me remarqua.
Thranduil : Im gelir ceni ad lín, meleth nin (je suis heureux de vous revoir, mon amour).
Elle ferma les yeux et j'en profitais pour m'approcher silencieusement d'elle. Elle les rouvrit cependant bien vite lorsqu'elle sentie ma présence.
Aerin : hîr nin... (mon seigneur)
Je posais délicatement ma main sur sa joue, me délectant alors du frisson qui lui échappa à ce premier contact. J'attrapais son visage entre mes mains en me penchant vers elle, happant ensuite ses lèvres en un tendre baiser.
Thranduil : Manen nalyë? (comment allez-vous ?)
Aerin : Im maer (je vais bien). Grâce au seigneur Elrond.J'attrapais sa main et y déposais un baiser, incapable de détacher mon attention de ces hypnotisantes pupilles.
Thranduil : Le no an-uir nîn? (serez-vous mienne pour toujours)
Aerin : an-uir (pour l'éternité)
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La Princesse et le Roi des Elfes - (ThranduilXOc) (En cours de réécriture)
FanfictionAerin, princesse du royaume elfique d'Eryn Vorn, croise la route de Thorin Écu-de-Chêne et de sa compagnie. Étant à Imladris pour affaire, elle décide, sans en informer les siens, d'aider les nains à reconquérir Erebor. Entre danger, colère, amour...