⌜ NOCIF ⌟ ᴺᵃᵐᵍᶤᵀᵃᵉ

1.

Lundi 3 avril :
01h38 :

– Je te laisse alors. Tu es sûr que tu ne veux pas rester ce soir ?

– Non, je préfère rentrer.

– Bon ok, mais préviens-moi quand tu es arrivé chez toi.

– Oui...ne t'en fais pas.

Je sors de son appartement, il est tard et la nuit est tombée depuis un long moment déjà. C'est justement en pleine nuit que je me sens complètement à l'aise, que je me sens... bien. Il fait un peu froid ce soir, il y a comme une brise fraiche et mes cheveux bougent au rythme du vent.

Je marche dans les rues de Séoul, les écouteurs enfoncés loin dans mes oreilles. La seule chose qui éclaire le trottoir est la lumière plombante des lampadaires. Il est tard et les rues sont presque désertes ce soir : c'est grâce à ça que je me sens dans mon élément. En règle générale, je ne suis pas fan de la foule alors être seul dans la rue me convient.

Je ne mets pas longtemps à rentrer chez moi. Je prends directement ma douche puis je me couche, mais je n'oublie pas de mettre mon réveil pour demain. Juste après, je tombe de fatigue sans même m'en rendre compte.

****

Mardi 4 avril :
6h30 :

Je me lève en grognant comme à mon habitude. Foutu réveil !! Je sors de mon lit au galop et je me prépare assez vite. Je regarde dans mes placards à la recherche d'un truc pour calmer ma faim mais je ne trouve pas grand-chose. Ils sont désespérément vides. Je décide de manger un yaourt nature, je ferme les yeux sur sa date de péremption.

Après avoir avalé mon petit-déjeuner, je sors de chez moi. Je rentre dans le wagon du métro et c'est aussi silencieux que d'habitude. La plupart des gens regardent leur portable, s'occupent comme ils peuvent. Moi, je ne déroge pas à cette règle.

Jimin m'a déjà envoyé un nombre incalculable de message, me demandant où j'étais. Il est déjà en panique, il ne changera donc jamais.

J'arrive enfin à ma station, je descends du métro et je marche jusqu'à l'université. Jimin est devant le bâtiment de la fac, il m'attend. Quand il me voit, il fronce les sourcils.

Je vais encore me faire engueuler.

– Qu'est-ce que tu branlais pour être aussi en retard ?

– Je ne suis pas en retard, c'est toi qui es en avance.

– Pour moi tu es quand même en retard, connard.

Il vient malgré tout passer son bras en travers de mes épaules ce qui me tend un peu. Il commence à me parler d'un sujet complètement différent et on s'avance vers le bâtiment.

– Je ne sais pas si je t'ai raconté ce qui s'est passé avec ma coloc aujourd'hui-

Je n'écoute pas vraiment ce qu'il me dit ; ce n'est pas très intéressant de toute façon.

– C'est fou quand même tu ne trouves pas ?

– Ouais carrément.

En même temps que je fais semblant d'avoir un avis, j'enlève son bras pesant de mes épaules. Il est déçu et reprend la parole :

– Tu n'as pas eu de mal à rentrer hier soir sinon ?

– Non, du tout.

– Tu aurais vraiment dû rester chez moi.

Vraiment pas.

– Non !! Je préfère mon appartement.

– Le mien est vachement mieux.