On My Way

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Le lendemain matin, ce n'est pas mon réveil qui me tire du sommeil, mais des tapotements constants contre ma vitre. D'abord, timides puis déchaînés. Me lever me demande un réel combat intérieur, tant la chaleur de ma couette est confortable, mais j'y parviens au bout de plusieurs minutes.

Je pars directement ouvrir la fenêtre de ma chambre me retrouvant nez à nez avec une Nora fâchée et un vent frais qui me glace les tétons. Je les cache immédiatement, d'humeur taquine - comme toujours.

- Regarde pas mes pec', voyeuse ! lancé-je.

Ça marche aussitôt parce que la moue sérieuse de mon amie se tord en un sourire.

- Va t'habiller alors, on est en retard ! réplique-t-elle malgré tout. Je t'attends à la voiture, avec ton Mocha bien chaud.

- Chaque nouvelle journée me permet de t'aimer un peu plus, 'Lagher !

Hilare, elle s'éloigne sans gober un seul de mes mots. Je garde aussi un sourire niais en rejoignant la salle de bain. Quand je rejoins Nora à sa voiture, dix minutes sont déjà passées. Nous sommes définitivement en retard. Mais contrairement à elle, ce n'est pas ce qui me préoccupe. Perturbé par d'autres idées, j'attends une bonne partie du trajet avant de lui demander.

- Où est Ayden ? demandé-je.

- Il est malade depuis cette nuit, il a préféré rester se reposer.

- Quel vieillard, me moqué-je, la fête l'a mis K.O. ! C'est que toi et moi aujourd'hui, alors. J'aurais dû bien m'habiller pour l'occasion.

Elle secoue la tête, toute sourire. Ses cheveux attachés en une queue de cheval haute dégagent son visage rayonnant. Dans ces moments, il m'arrive d'apercevoir la Nora de 11 ans que j'ai connue, celle qui débordait de joie. Je la récupère, par petit bout, comme on tire doucement sur un fil de pelote de laine pour en défaire les nœuds.

- T'es très bien habillé, me rassura-t-elle. Et sinon, ce...

- C'est tout ce que je voulais entendre, tu peux arrêter de parler.

Feignant l'indifférence, je garde la tête tournée vers la vitre, mais entends ses râles à la fois agacés et amusés.

- OK, t'iras tout seul à ton match de ce soir.

Je laisse échapper une plainte exagérée et l'observe à nouveau.

1. J'avais complètement oublié mon match de hockey. 2. Sans Ayden, je dois trouver un autre chauffeur. 3. En fait non, plus besoin, je l'ai trouvé...

- Merci de m'accompagner, Nono. Je te payerai ton repas !

- J'ai dit que je t'amenais plus.

- Quoi ? Je ne comprends vraiment pas ce que tu dis, souris-je.

Elle se gare à peine sur la première place de parking disponible que j'ouvre la portière et me précipite dehors. Mon sac dans une main et mon Mocha dans une autre, je marche d'un pas pressé. C'est la vie de lycéen retardataire que j'ai décidé de mener.

- Pourquoi tu cours ? s'écrie-t-elle sur mes pas. Je vais te retrouver en classe, dans même pas cinq minutes.

Je m'arrête un moment pour me retourner vers elle, espiègle.

- Nora, tu sais... Si tu parlais pas autant, on serait pas si souvent en retard.

À en juger son regard, elle m'a déjà assassiné une dizaine de fois dans sa tête. Elle accélère le pas et marche près de moi. Assez proche pour que je l'entende marmonner :