Impossible de rester assis et enfermé entre quatre murs aujourd'hui. Alors pour oublier, je rentre chez moi et pars me perdre à bord de mon skate. J'arpente les villes aux alentours et j'essaye de regagner la sensation de liberté que ça me procurait avant. Mais, rien n'y fait. Je suis accablé par tout ce qu'il se passe à l'intérieur de mon cerveau.
La remarque d'Ayden est venue s'accumuler au tas de reproches qui me pesaient déjà. Je pourrais l'ignorer mais je n'y parviens pas parce qu'il y a une part de vérité dans la colère de mon ami. Ces dernières semaines, je pars à la dérive et je regrette d'entrainer mes proches en chemin. Ce n'est pas mon but, ça ne l'a jamais été. Ni quand j'ai commencé à vendre mes pilules, ni quand j'ai indirectement envoyé Nashoba à l'hôpital. Encore moins quand j'ai soutenu Nora dans sa décision. J'essaye de faire ce qui me semble le plus juste sur le moment, c'est tout. Il faut croire que je me trompe pas mal.
Il est un peu plus de 14 heures et je suis garé sur le parking du lycée de Kaya à l'attendre depuis dix bonnes minutes. Quand je la repère enfin, entourée d'un groupe de filles qui discutent vivement, mon cœur se gonfle d'un sentiment indescriptible. Je ne sais si ça s'approche plus de la joie que de la peine. Parce que le sourire ravissant qui s'accroche à ses lèvres me fait sentir chanceux mais aussi parce que je sais que je vais le lui retirer. Je déteste ça.
Appuyé sur mon capot, je lui fais de grands signes de bras pour qu'elle me remarque. Elle ne m'attendait pas à me voir mais ça semble la réjouir, malgré tout. Impatiente, elle trottine vers moi puis se réfugie aussitôt dans mes bras. Les siens se nouent autour de ma nuque avec un désespoir palpable. Je fuyais tellement la situation que je n'ai pas été présent pour la soutenir en dehors de nos longues discussions par messages.
— Tu m'as manqué, souffle-t-elle contre mon cou.
Je veux répondre, lui dire qu'elle aussi, mais les mots se bloquent dans ma gorge. Toutefois, elle n'en tient même pas compte.
— Merci de me faire la surprise ! On peut rester ensemble ?
— Si t'as rien de prévu, c'est que je veux oui, souris-je. Tu veux faire quelque chose en particulier ?
Elle secoue la tête, les yeux toujours pétillants de plaisir. Sans me contrôler, je passe une main le long de son épaule pour dégager sa queue de cheval qui s'y impose et remonte vers son visage tandis que mon regard parcourt ses moindres traits. Je me penche lentement dans sa direction, avec la folle envie de la couvrir de baisers quand elle me repousse à contre cœur.
— Doucement, me prévient-elle avant de préciser. Pas ici...
— Pourquoi, t'as honte ?
— Non mais mes cousines risqueraient de me voir et crois-moi, aucun de nous deux ne veut ça.
Son air affolé et légèrement exagéré m'arrache un rire. Ça ne doit pas être si terrible. Mais, je le respecte. D'un bras, je l'attire davantage contre moi pour au moins profiter d'un câlin.
— Alors, on devrait aller dans un endroit où tes cousines n'y sont pas... proposé-je à voix basse.
— Chez toi, par exemple ? entre-t-elle dans mon jeu.
— Par exemple.
L'entendre glousser me fait rire à mon tour. Le froid hivernal nous oblige très vite à mettre un terme à notre étreinte mais nous sommes tout aussi bien accueillis par ma voiture et son chauffage de qualité. Kaya laisse échapper un soupir de soulagement en se laissant tomber contre le siège conducteur. Ses yeux sont marqués de fatigue et son teint est pâle, ce qui me pousse à poser des questions sur son frère.
VOUS LISEZ
On My Way
Teen FictionDe nature farceuse, Nills croit immédiatement être victime d'un canular lorsqu'il reçoit un appel étrange, la nuit d'Halloween. Un cri strident puis soudain, des bruits sourds, des souffles saccadés et d'autres hurlements à couper le souffle. Le je...