Clémentine savoura son bonheur de se réveiller dans les bras de Maxime. Il était tôt, il dormait encore, nu comme un ver, et elle s'extirpa du lit avec précaution pour ne pas le déranger. Elle enfila un peignoir léger et prépara du café frais, un sourire béat accroché aux lèvres.
La nuit avait été parfaite.
Maxime s'était endormi juste après lui avoir confié qu'il resterait jusqu'au matin. Toute la vie, même, avait-il ajouté, amoureux. Elle l'avait espéré mais n'avait pas osé lui demander, craignant le moment où il quitterait son lit pour en rejoindre un autre. Elle était restée longtemps à caresser son visage reposé sur son sein. Jusqu'à ce qu'elle s'endorme à son tour.
Elle versa le café fumant dans deux tasses et retourna dans sa chambre. Maxime, étalé sur le dos, gardait les yeux fermés mais esquissa un sourire. Le drap froissé négligemment enroulé autour de sa taille, il était aussi sexy que la veille dans son tee-shirt de sport. Clémentine posa les tasses sur la table de chevet et laissa glisser son peignoir, puis retrouva sa place sur le lit, et la peau de Maxime contre la sienne.
— Bonjour, mon amour ! chuchota-t-elle dans son oreille.
Il ouvrit enfin les yeux, et Clémentine souhaita que tous les matins du monde ressemblent à celui-ci.
L'odeur du café atteignit les narines de Maxime et il s'éveilla tout à fait. Il s'assit en gardant Clémentine contre lui.
— J'ai tellement bien dormi ! s'exclama-t-il après avoir bu une gorgée. Ton lit et tes bras sont drôlement confortables ! Fais attention, je pourrais m'y habituer !
Clémentine garda le silence et but à son tour. Elle ne voulait pas gâcher la beauté du moment mais...
— Et du coup... Ça y est ? Tu as rompu avec Ophélie ?
Maxime soupira.
— C'est comp...
— Oh, non ! Par pitié ne me dis pas que c'est compliqué !
Elle était déçue. Mais surtout elle ne comprenait pas. Qu'espérait-il sauver de sa relation avec Ophélie en agissant comme il le faisait avec elle ?
— J'ai du mal à saisir, Max, avoua-t-elle. Que tu aies besoin de réfléchir, d'accord, c'est pour cela que je voulais que tu prennes du temps. Mais alors, pourquoi venir me chercher ? Pourquoi cette nuit ? Si ce n'étaient que des belles paroles...
Maxime la fit taire d'un baiser.
— Chut. Je t'aime. N'en doute jamais. Crois-moi, je sais ce que je veux. Je te veux.
— D'accord, je te crois, dit Clémentine avec un sourire timide, mais toujours plongée dans l'incompréhension.
Maxime continua à se justifier. A se confier, même.
— Dès l'instant où Ophélie nous a surpris je lui ai dit que c'était fini. Mais elle a du mal à l'intégrer, elle refuse de l'entendre et agit comme si de rien n'était...
— C'est toujours difficile, une rupture...
— Je ne sais pas trop comment aborder les choses, je veux à tout prix éviter qu'elle se braque. Je n'ose pas lui en reparler.
— On dirait que tu as peur d'elle ! remarqua Clémentine en riant.
Maxime grimaça. Les yeux de Clémentine s'agrandirent.
— Tu as peur d'elle, vraiment ?
— J'ai des inquiétudes, oui, avoua Maxime. A propos de Clémence. Si on se quitte fâchés, je crains qu'Oph s'en aille avec elle. Elle m'a laissé entendre qu'elle pourrait déménager à Paris. Je me battrai pour ma fille, mais je n'ai vraiment pas envie qu'on en arrive là.
Clémentine ne se moquait plus du tout.
— Je suis navrée, je ne savais pas... Ça serait horrible de faire ça ! Tu crois qu'elle en est capable ?
— Franchement ? Non. Je pense qu'elle a dit des choses sous le coup de la colère, et de la surprise aussi. C'est pour ça que j'ai préféré laisser passer l'orage. Mais quoiqu'il en soit je ne suis pas prêt à prendre le moindre risque.
— Evidemment. J'imagine que tu ne lui as pas dit que tu étais avec moi cette nuit ?
— Non. Elle s'en doute probablement. Mais je refuse qu'elle me prenne en otage comme ça !
— Qu'est-ce que je peux faire ? demanda Clémentine.
Maxime retrouva le sourire. Sa main glissa sous le drap le long de la cuisse de Clémentine. Il ponctua ses mots par de doux baisers sur la peau chaude de son ventre.
— Continue de m'aimer comme tu m'as aimé cette nuit.
Un millier d'interrogations encombraient encore les méninges de Clémentine, mais elle savoura l'agréable parenthèse que Maxime lui offrait et où les mots n'avaient pas leur place.
Toutefois lorsqu'ils furent douchés et habillés, elle le tourmenta de nouveau, pendant qu'ils partageaient un petit déjeuner frugal.
— Comment tu vois les choses, après avoir parlé à Ophélie ?
Maxime rit jaune.
— Tu veux dire dans l'hypothèse où je ne suis pas obligé de m'installer à l'autre bout de la France pour rester avec ma fille ?
Clémentine leva les yeux au ciel. Encore chamboulée par l'évidence de leur nuit ensemble, elle ne voulait pas croire que cet état d'osmose qu'ils avaient expérimenté entre les draps pourrait leur échapper. Elle croqua dans une douce pomme rouge en le défiant de renoncer à ce bonheur qui leur tendait les bras :
— Tu n'es pas assez optimiste ! On a eu assez de bâtons dans nos roues, je suis persuadée que cette fois-ci on a une bonne étoile au-dessus de nos têtes et que tout va bien se passer !
— Puisses-tu dire vrai ! implora Maxime. Mais j'avoue que j'ai du mal à imaginer les choses autrement que compliquées. Bref, c'est moi qui pars donc je vais laisser l'appart à Ophélie mais sans boulot je vais sûrement galérer pour trouver autre chose, les loyers sont tellement chers ici ! Surtout que je ne peux pas me permettre de prendre n'importe quoi, je veux que Clémence soit bien.
Il joua avec des miettes échappées de sa tartine en essayant de chasser de son esprit des images de sa fille enfermée par sa faute dans un minuscule appartement à la limite de l'insalubrité. Clémentine fronça les sourcils.
— Je suis surprise que tu aies l'intention de rester à Montpellier ! Je pensais que tu sauterais sur l'occasion pour rentrer à Sète !
— Euh... Oui, j'aimerais bien c'est sûr. Mais...
Le rouge qui montait aux joues de Maxime trahit sa gêne. Clémentine ouvrit de grands yeux.
— Oh ! Tu resterais à cause de moi ?
— Je ne dirais pas « à cause », mais oui, je n'ai pas l'intention de partir alors qu'on vient de se retrouver.
Clémentine entrelaça ses doigts à ceux de Maxime.
— Je ne vais pas te demander de te sacrifier pour moi, ça ne t'a pas franchement réussi jusqu'à présent ! Et puis ne t'inquiète pas, je n'ai pas du tout dans l'idée qu'on se voie peu pour autant ! Mais c'est primordial pour toi, pour nous, que tu sois heureux. Je n'imagine pas qu'il puisse en être autrement. Et puis, Sète ce n'est pas le bout du monde, je pourrais très bien faire la route !
— Attends... Tu envisagerais de déménager là-bas avec moi ? Quitter cet appart ? demanda Maxime d'une voix confuse.
— Euh... Je n'ai pas exactement dit cela. Mais je me débrouillerai. Mon job aujourd'hui c'est principalement de la gestion et de l'administratif. J'aime l'ambiance de la salle, c'est pour ça que je vais souvent y travailler, mais je pourrais tout aussi bien le faire ailleurs, du moment que j'ai mon ordinateur, mon téléphone et une connexion Internet !
Maxime avala le reste de sa tartine regonflé à bloc. Leur avenir était plein d'incertitudes mais il était convaincu d'une chose : il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'il soit merveilleux.
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Effet boomerang (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)
FanfictionAprès une idylle passionnée mais éphémère, les vies de Clémentine et Maxime ont pris des trajectoires différentes. Elle s'est construite une brillante carrière d'entrepreneuse. Lui, après des mois d'errance, a trouvé du réconfort auprès de sa famill...