Maxime regagna son domicile un peu plus tard dans la matinée. Il avait accompagné Clémentine à la salle, où il avait pu récupérer ses affaires abandonnées la veille dans les vestiaires. Quand il ressortit, l'hôtesse à l'accueil était arrivée, et il s'était contenté d'un clin d'œil à Clémentine en quittant les lieux.
Leur secret ne tiendrait pas longtemps. Quelqu'un d'un peu plus attentif que Marina aurait remarqué le rouge subitement monté aux joues de Clémentine. Mais Maxime devait encore parler à Ophélie une bonne fois pour toutes avant d'officialiser leur relation.
Il ne s'était pas attendu à la trouver assise en silence sur le canapé du salon. Son brushing était parfait, son pantalon coupe cigarette impeccablement repassé, son sac hors-norme – avec son déjeuner, son tube de rouge à lèvres, son ordinateur portable et Dieu seul savait quoi d'autre – prêt pour la journée et posé à côté d'elle.
Mais elle n'était pas au bureau. Maxime sentit une bouffée de chaleur l'envahir. Était-ce l'appréhension ou l'excitation qui le submergeait ?
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, les mains moites.
Il s'assit sur le fauteuil sous la fenêtre.
— Je t'attendais. Je n'ai pas dormi de la nuit. Tu aurais pu répondre à mes messages, tout de même.
— Tu sais très bien où j'étais, Oph.
Ophélie hocha la tête plusieurs fois. Maxime en profita pour ouvrir son cœur. C'était le moment.
— Il faut qu'on parle de Clémence. Il va falloir lui annoncer qu'on se sépare.
— Et l'autre, ça ne la dérange pas que tu aies une fille ?
Maxime réalisa qu'avec Clémentine ils n'avaient même pas abordé le sujet. Aurait-il dû lui poser la question ? Il essaya d'imaginer que sa fille puisse poser un quelconque problème à Clémentine mais dans son esprit se formaient pêle-mêle des images de ses deux Clem nouant une complicité unique. Il réprima un sourire.
— Bien sûr que non, affirma-t-il.
Son cœur se mit à battre plus fort dans sa poitrine et sa voix se brisa quand il reprit :
— Tu peux m'en vouloir tant que tu voudras, je comprends ta colère, mais je ne mérite pas que tu me l'enlèves. J'ai besoin d'elle, et elle a besoin de moi. Et quoiqu'il arrive, elle reste notre princesse, à tous les deux. J'aimerais qu'elle nous voie heureux. J'aimerais que tu sois heureuse, Oph.
Ophélie se leva et se posta devant la fenêtre. L'odeur musquée de son parfum enivra Maxime. Elle lui manquerait. Il tendit le bras et lui serra le poignet. Elle baissa les yeux vers lui.
— Tu es un super papa, Max, dit-elle. J'ai juste...
Des larmes perlaient aux coins de ses yeux. Maxime se mit debout également et l'encercla de ses bras.
— Chut, ça va aller.
— Donc tu vas lui présenter Clémence officiellement ?
— A Clémentine ? Oui bien sûr, inévitablement.
— C'est sérieux, alors.
Ce n'était pas une question. Maxime répondit tout de même d'un « oui » aussi simple et sincère que l'était son amour pour Clémentine.
Ophélie se montra curieuse. Ça lui coûtait, parce qu'elle aurait préféré ne jamais avoir à se soucier de la femme qui telle une trombe marine douchait âprement la vie qu'elle s'était bâtie, mais il fallait qu'elle sache, pour Clémence.
— Tu vas emménager avec elle ?
— Euh... Non. Enfin, pas dans l'immédiat, on va prendre notre temps, je crois. Clémence est, et restera ma priorité. Mais j'envisage de retourner à Sète, confia Maxime.
Il avait conscience qu'une garde alternée une semaine sur deux était inenvisageable s'il s'éloignait, et si Ophélie décidait de se battre pour la garde, il préférerait rester à Montpellier. Mais il tentait le tout pour le tout.
— Je pensais bien, avoua-t-elle. Tu vas retourner travailler avec ton père ?
— Pas si tu n'es pas d'accord, je ne lui ai encore rien dit. Mais j'aimerais bien essayer, oui. Peut-être cet été.
— Avec ta mère qui sera en vacances et qui pourra s'occuper de Clémence si besoin, je vois.
— Voilà.
— Et à la rentrée, tu vas vouloir l'inscrire à l'école à Sète.
Maxime ne dit rien.
Ophélie laissa de nouveau son regard se perdre au-dehors, où l'horizon se bornait à l'immeuble gris de l'autre côté de la rue.
— Je ne veux pas qu'elle pense que je ne suis pas disposée à m'occuper d'elle, dit-elle d'une voix à peine audible.
— Ça n'arrivera pas, voyons !
— Avec les déplacements que je fais régulièrement pour le boulot ça serait compliqué pour moi de la gérer toute seule en semaine.
Maxime releva le menton d'Ophélie de son index pour l'obliger à le regarder.
— Ta carrière a toujours fait partie de nos vies. Clémence sait que tu l'aimes ! Tu n'as pas à choisir.
Ophélie s'écarta de Maxime et l'observa comme si elle découvrait qu'il avait changé. Elle glissa le revers de ses longs doigts manucurés contre sa joue. Il avait choisi, lui. Choisi de la suivre en dépit de ses propres désirs, et ça l'avait rendu malheureux. Ils n'étaient tout simplement pas fait l'un pour l'autre finalement, et Clémence était leur seule réussite.
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Effet boomerang (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)
FanfictionAprès une idylle passionnée mais éphémère, les vies de Clémentine et Maxime ont pris des trajectoires différentes. Elle s'est construite une brillante carrière d'entrepreneuse. Lui, après des mois d'errance, a trouvé du réconfort auprès de sa famill...