Abysses et silence ; pause

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Jimin a pris des clés à la réception. Il a monté sa malle et sa sacoche pour les poser au coin d'une petite console où repose une télévision de taille raisonnable, suffisamment pour la regarder depuis le lit double sans pour autant être un élément primordial de la pièce. Depuis les grandes fenêtres l'on peut distinguer le jardin des plantes en contrebas, Jimin avait donc tiré les rideaux de tulles blancs pour se couper de la lumière progressivement. Plus tard il tirerait le second rideau de velours épais pour occulter totalement et se plonger dans la pénombre. A l'instant il préférait s'assoir sur le bout du lit, les deux mains à plat sur ses genoux.


Jimin ne comprenait pas. Son esprit tentait vainement de créer quelques connexions, quelques idées logiques mais le brouillard qui l'envahissait empêchait toute pensée cohérente. Bien sûr Jimin n'en était pas non plus coupé de la réalité. La preuve en est que son corps avait fait tourner la clef dans le contact et passé les vitesses. Il s'était saisi de sa malle et avait même formulé une phrase complète pour réserver cette chambre. Néanmoins les temps de son trajet était flou et il ne se souvenait pas de la figure du réceptionniste – d'ailleurs, n'était-ce pas une femme ? Il n'avait pas mis de musique tout le long des heures où il avait conduit, pourtant il n'oubliait jamais et ce quel que soit le temps de transport. Pour trois minutes Jimin songeait toujours à démarrer un album. Il lui avait fallu au moins trois heures pour revenir et malgré ça elles étaient passées si rapidement qu'il n'en avait pas le moindre souvenir, sans pour autant avoir l'impression qu'elles aient été rapides. Tout était opaque et il aurait pu secouer la tête et frotter ses yeux, tout serait rester tel quel. Ses oreilles étaient bouchées, sa tête lourde, sa bouche pâteuse, ses mouvements lents comme s'il portait un gilet et des chaussures de plomb.


Jimin se sentait sombrer dans des abysses terrifiants. Pire, il se sentait mourir en sachant que son corps resterait bien vivant, assis sur le bord de ce lit, à attendre que son esprit ressurgisse pour peu qu'il le fasse un jour.



Yoongi buvait son café noir le matin, sans cela il ne pouvait pas démarrer sa journée en de bonnes conditions. Parfois il lui arrivait de dessiner, mais toujours après avoir fini sa tasse. Il mangeait avec un goût prononcé pour les bonnes choses mais un appétit toujours un peu ridicule, préférant sans doute les bons alcools. Néanmoins, maintenant qu'il s'attardait sur ce point, Jimin réalisait que bien qu'il les aimât, Yoongi n'en abusait jamais. Sauf peut-être la nuit qu'il avait passée avec Hoseok et celle qu'il avait partagée avec Namjoon et où lui avait préféré se retirer.

Jimin place sa tête dans ses mains.


Son cœur battait pour cet homme.




Il n'y avait là rien à voir avec son amour pour Hyuna et pourtant le nombre de ressemblance entre les deux étaient quelques aiguilles de plus pour son cœur meurtrit. Jimin s'imaginait parfaitement, et c'était là le problème, se lever quelques jours encore dans ses bras. S'il n'avait pas cette barrière morale et tant d'admiration pour sa future femme, sûrement qu'il aurait eu plaisir à sentir le corps tiède et menu de Yoongi dans son dos. Son sexe dur contre ses fesses et ses bras autour de sa taille. Il aurait apprécié sa bouche de velours au creux de son oreille, juste sur le commencement de sa nuque. Puis ses grands doigts virtuoses tandis qu'il tracerait des dessins abstraits sur son dos nu.

𝑽𝒐𝒊𝒔𝒊𝒏𝒔  |YoonMin| ★Où les histoires vivent. Découvrez maintenant