60 / EDEN

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  Quel con ! Heather ne répond à aucun de mes messages. Ben non plus d'ailleurs. Je ne peux même pas mettre la faute sur Lola, elle aurait tout balancé à un moment ou un autre. J'ai joué au con, j'assume. Ce que j'aurais dû faire il y a bien longtemps.
Même Ninja me fait la morale. Et elle a bien raison.

- T'as joué avec le feu, maintenant tu te brûles. Tu aurais dû être honnête avec tout le monde. Si tu avais dis un peu plus tôt à Ben que tu avais trahi ta promesse, il aurait sûrement réagi autrement. Mais pour Heather, ce n'est jamais facile de dire à quelqu'un qu'on s'est joué de lui, surtout quand on tombe amoureux par la suite.

Elle ne cherche même pas à être réconfortante.

- Je sais... Je ne sais même pas si j'ai le droit de m'excuser après tout ce que je leur ai fait. Il vaut mieux que je disparaisse de leur vie. En tout cas, de celle d'Heather. Elle ne me mérite pas et moi non plus. Je n'ai fait que lui gâcher la vie. J'ai tout détruit autour d'elle.

- Mon chéri, tu as le droit de t'excuser, c'est même obligatoire dans ta situation. Ce qui s'ensuit n'est plus de ton ressort, leur pardon n'appartient qu'à eux.

Son regard est plein de compassion. Elle ne me laissera jamais tomber, même si je suis le pire type au monde. Elle trouvera toujours un moyen pour m'aider.
  Je me sens vide de toutes émotions. Ninja me serre dans ses bras et me caresse les cheveux comme le faisait Heather.

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  Je dois être honnête avec elle et avec moi-même. Je m'assieds devant son immeuble et attends impatiemment qu'elle en sorte. J'ai déjà tenté hier, mais elle est restée enfermée chez elle.
  La porte du hall s'ouvre, une odeur familière remonte à mes narines, mon sang ne fait qu'un tour. Je suis finalement paralysé à l'idée de me retrouver face à elle.

- Eden ?

  Cette voix masculine fait redescendre la pression. Cette voix que je ne connais que peu, me réconforte légèrement. Je me relève pour être à sa hauteur, les larmes commencent à me monter aux yeux. Je retrouve dans son regard, celui d'Heather, et vois la peine que j'ai infligée à sa fille.

- Ne reste pas là... Elle sait que tu es en bas depuis hier. Elle ne descendra pas. Elle ne veut plus te voir.

  J'ai l'impression de me prendre un coup de poignard en plein cœur. Elle sait que je l'attends, mais même me demander de partir elle ne peut le faire.

- En fait, je suis plutôt content que ce soit vous qui soyez là, Monsieur Bellamy. Est-ce que vous pourriez lui donner ça pour moi ? Qu'elle me pardonne ou non, ce n'est plus vraiment ce que j'attends, mais je veux juste qu'elle lise ceci. Je vous en supplie, dites-le lui.

  Je lui tends l'enveloppe, il l'attrape du bout des doigts et m'esquisse un léger sourire.

- Je vais essayer.

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