47 / HEATHER

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  Plus rien n'a de sens dans ma vie. Je pensais repartir de bon pied après avoir subi la pire trahison, et puis je retombe au plus bas après avoir cru vivre un truc vraiment beau avec Eden. Quelle conne. Si je n'étais pas venue à Paris, rien de tout ça ne serait arrivé. Je serai restée à Londres dans ma petite vie minable, à ne parler à personne et à ne rien vivre. Je me demande sincèrement ce qui est le mieux.

  Ma mère m'a finalement répondu. Elle est rentrée dans un centre de désintoxication puis suit actuellement des réunions avec d'autres addicts. Elle ne voulait pas m'en parler avant d'en avoir réellement fini, mais mon mail l'a touché, elle veut absolument que je vienne la voir. Je ne sais pas si je suis prête à faire ce pas là. Néanmoins, elle a vraiment l'air mieux dans sa tête et dans son corps, j'imagine que lui rendre visite l'aiderait à avancer encore.
J'en touche deux mots à mon père qui lui, n'a pas l'air ravi que je reprenne contact avec elle.

- Tu fais ce que tu veux Heath, t'es grande, mais ta mère a beaucoup de problèmes et je ne suis pas sûre qu'elle guérisse un jour. Quand on commence à se droguer et à être violent, c'est rare de s'en sortir, ou en tout cas de tenir. Tu lui pardonnes si tu veux, mais je n'oublierai jamais les marques qu'elle nous a laissées.

- Je sais, papa...

  Juste avant de quitter Londres, ma mère, comme d'habitude, avait consommé (en plus de la cocaïne) une trop grosse dose de LSD, elle a halluciné pendant trois jours. Avec mon père, on ne savait pas quoi faire, dès la première journée on a appelé l'hôpital qui l'a amené aux urgences. Quand elle est rentrée, elle était folle de rage qu'on l'ait emmené là-bas, alors elle a agressé mon père à coups de poings et de pieds. J'ai voulu m'interposer, mais elle m'a attrapé par les cheveux puis tiré jusqu'à l'extérieur de la maison pour que je ne gêne pas. Elle a ensuite fermé la porte à clé, je ne pouvais rien faire. J'ai appelé la police qui a retrouvé mon père inconscient au sol et ma mère complètement défoncé dans leur lit. Après ça on a fui. J'ai laissé un mot sur sa table de chevet avec ma promesse. Je n'ai eu ensuite que quelques nouvelles, mais je n'y avais jamais répondu.
Partir un week-end ne me fera pas de mal. J'achète donc un aller-retour pour Londres puis préviens ma mère de mon arrivée. Je lève les yeux vers le ciel, remerciant Dieu de me permettre cette petite escapade pour passer à autre chose et peut-être renouer avec ma mère.

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