SOMETIMES (you bet)

65 / EDEN

Ça me fait tellement bizarre de la revoir chez moi. En nous voyant passer la porte, Loïc se décompose, salue rapidement Heather puis disparaît dans sa chambre. Rien que pour ça, je l'aime bien. Je dépose mon manteau sur le canapé puis regarde Heather. Je ne sais absolument pas quoi dire, elle est aussi gênée que moi.

- Du coup... Tu as mes affaires ?

Ah oui évidemment, les affaires ! J'avais oublié. Je cours dans ma chambre en lui demandant de patienter sur le canapé.
J'attrape sur le bureau un livre qui lui appartient, soulève mon oreiller puis récupère un vieux tee-shirt à elle qui me servait de "doudou" pour m'endormir, surtout parce qu'il y avait encore son odeur dessus. Une paire de chaussures se cache sous mon lit, je regroupe tout ça puis les range dans un sac. Je ne voulais pas qu'elle voit que rien n'était préparé et que tout me servait encore. Je prends une grande inspiration et me fait à l'idée que je n'aurai plus rien à part ma mémoire pour me souvenir d'elle.
Heather attend toujours sur le canapé, mais cette fois elle a retiré son manteau.

- Tu comptes faire quoi maintenant ?

- Je ne sais pas... Ne rien changer. Je compte toujours aller à la fac à la rentrée prochaine et puis je vais déménager.

- Où ça ?

Son regard transperce le mien, de l'inquiétude s'affiche sur son visage.

- Chez Ninja. Je lui ai promis de m'installer là-bas. Elle ne voulait pas que je vende son appartement et j'avoue que c'est assez spacieux, je n'aurai rien à payer. Mais pas tout de suite, c'est beaucoup trop tôt...

Ses épaules se détendent, elle pensait sûrement que j'allais partir de Paris. Rien que de savoir qu'elle puisse s'inquiéter que je disparaisse de sa vue, me rassure. Elle se lève et se positionne devant la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine, le regard perdu dans le vide. Elle a changé. Elle est beaucoup plus belle, mais quelque chose en elle a disparu. Son visage est grave, les lèvres pincées et le teint un peu plus pâle que d'habitude. Sa robe lui donne une allure de femme, ses jambes sont élancées. J'aimerais qu'elle reste là plus longtemps pour pouvoir l'observer encore plus en détail.
Je me dirige vers la cuisine pour lui préparer un café et l'entends suivre mes pas. Je n'ose pas me retourner de peur de rêver, mais son odeur parvient à mes narines, je suis maintenant sûr qu'elle est là, juste derrière moi. Je m'arrête devant la machine à café et sens ses mains entourer mon torse. Des milliers de frissons me traversent le corps, mon souffle est court. Je ne comprends pas son geste, mais je ne veux pas qu'elle s'arrête, l'instant est beaucoup trop beau. J'ai tant rêvé qu'elle me touche encore une fois. Sa tête repose sur mon dos, elle ne bouge plus, ses doigts sont entrelacés sur mon ventre de sorte à ne pas lâcher son étreinte. J'effleure ses mains du bout des doigts et l'entends soupirer derrière moi. Elle me sert de plus en plus fort, bloquant presque ma respiration. Je crois sentir de légers tremblements et l'entends renifler. Je me retourne brutalement pour lui faire face. Son visage est trempé de larmes, ses yeux commencent à être rouges, je n'ai à peine le temps de l'observer qu'elle enfouit sa tête dans le creux de mon torse. Ses tremblements sont plus prononcés, elle grelotte presque.

- J'ai essayé, mais je n'y arrive pas, dit-elle d'un cri étouffé.

Je lui caresse les cheveux pour l'apaiser, mais rien n'y fait, elle tremble toujours autant. Je ne sais pas de quoi elle parle, mais je crois que ses larmes sont encore à cause de moi. Je m'en veux terriblement de la faire souffrir à ce point.

- Je suis désolée, tu viens de perdre ta seule famille et je ramène tout à moi...

J'attrape son menton et le soulève pour que nos yeux soient au même niveau. Je n'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche que ses lèvres se plaquent contre les miennes. Je ne veux pas comprendre le pourquoi du comment, alors je lui rend son baiser, je ne veux plus que nos lèvres se séparent, je désire seulement garder ce moment éternel.
Ses doigts se glissent dans mes cheveux et son corps se hisse contre le mien, j'attrape ses cuisses et les remonte au niveau de ma taille. Un léger glapissement s'échappe de sa gorge, ce qui m'excite encore plus. Je la porte jusque dans mon lit, mais au moment de franchir la porte de la chambre elle s'arrête net, me regarde et me chuchote :

- J'ai besoin de prendre une douche.

Mon sang ne fait qu'un tour, je la tiens toujours dans mes bras et me dirige donc vers la salle de bain. Pourvu que Loïc n'entende rien.
Son dos tape contre la paroi de douche, je la dépose à terre, nos lèvres sont encore soudées, sa main se glisse vers le robinet puis l'active, La pluie du pommeau de douche nous tombe dessus. Heather arrache sa robe mouillée tant bien que mal, je l'aide à la faire passer par-dessus sa tête, un éclat de rire lui échappe. Dieu que c'est bon de l'entendre rire à nouveau. J'en profite pour me déshabiller aussi.
Son corps tiède et humide se colle au mien, ses cheveux s'étalent sur son visage, le doux souvenir d'elle sous la pluie la première fois qu'elle insinuait ressentir quelque chose pour moi me revient comme un flash. Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement, ce qui évoque sa curiosité.

- Qu'est ce qu'il y a ?

J'entoure son visage de mes mains et m'approche de son cou pour l'embrasser et lui chuchoter au passage :

- Je t'aime.

Elle prend une grande inspiration, son corps tout entier frissonne malgré la chaleur de l'eau. Les gouttes qui coulent sur ses joues ne m'empêchent pas d'apercevoir des larmes se former sur le coin de ses yeux.
Elle agrippe sauvagement mes fesses et enfonce ses ongles dedans. Je sens ses seins redescendre jusqu'à mon ventre, je comprends qu'elle est en train de se mettre à genoux. Elle attrape mon membre et le suce délicatement. Je suis prêt à jouir d'une minute à l'autre. Ses mains et sa bouche m'ont tellement manqué. Je l'attrape par les aisselles et la remonte en une seconde, elle a l'air déboussolée par mon geste, mais si elle continue comme ça, je vais tout lâcher. Je la retourne contre le mur de façon à ce que son dos et ses fesses s'offrent à moi. Ses mains se plaquent contre la paroi me laissant le champ libre pour faire ce que je désire. Je glisse ma main sur son ventre et fait descendre mes doigts vers son point sensible, à leur contact sur son bas ventre, Heather frissonne de plus belle. Je passe mon majeur en elle, son dos se courbe et un autre couinement se fait entendre, ses jambes flageolent. Elle se retourne pour me faire face et saute sur mon torse, je n'ai plus qu'à la pénétrer et nos sens seront en harmonie.