46 / HEATHER

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  J'ai demandé à mon père de prendre mon début de journée. Je vais aller chez Eden vérifier que tout va bien, ça fait trois jours que je n'ai pas de nouvelles.
Je toque à la porte mais personne ne répond, même Loïc est aux abonnés absents. Je patiente quelques minutes devant la porte dans l'espoir de le voir débarquer, mais rien. J'appelle Ben, il aura sûrement des informations.

- Salut, c'est Heather. Dis-moi, tu ne saurais pas où est Eden par hasard ?

- Non, du tout, je n'ai pas de nouvelles de lui depuis que vous êtes partis l'autre soir. Je vais essayer de l'appeler et je te tiens au courant, d'accord ?

- J'ai déjà...

  Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que Ben a déjà raccroché. Sympa. J'espère qu'il en saura plus que moi.
Je ne sais pas quoi faire, je ne travaille pas ce midi, Eden n'est pas là et je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Je sors de son immeuble et me pose dans le café en face, vue directe sur sa porte d'entrée. J'en profite pour lire le scénario d'Éric, ça devrait me prendre un peu de temps. Je commande un café et commence ma lecture. Je suis toute excitée de commencer à tourner. Le scénario est super !
Une heure plus tard, je l'aperçois qui sort du métro. Je me précipite vers lui en laissant toutes mes affaires à l'intérieur du café, mais je m'en fiche, mon seul intérêt se porte sur Eden. Au moment où il compose son code d'entrée, je l'attrape par le bras et le retourne pour lui faire face.

- Eden !

  Il n'a pas l'air surpris de me voir, son visage est sombre, des cernes lui tombent en bas des joues, son regard est vide, il n'y a aucune expression.

- T'étais où ? Je m'inquiétais !

- J'avais besoin d'être seul.

  Il a l'air triste et épuisé. J'ai de la peine pour lui et je ne sais même pas pourquoi.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Heather, ma grand-mère est malade, je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie, et tu n'arranges pas les choses. J'ai besoin de prendre du recul, c'est tout.

- Je ne comprends pas... Comment ça je n'arrange pas les choses ?

  Il retire violemment son bras de ma main et ouvre la porte de son hall. Son pied franchi le seuil, il s'arrête, se tourne vers moi et me lance :

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "j'ai besoin d'être seul" ?! crie-t-il.

  Je reste scotchée. Il entre dans le hall et me laisse   toute seule sur le trottoir. Je n'ai pas compris ce qu'il vient de se passer. Mais je viens apparemment de me faire larguer.

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