Être nous [ KATSUDEKU ]

Partie vingt-trois

Quand Izuku passe la semaine avec son fils, tout est plus ou moins calculé à la minute près.
Le récupérer chez Jirou, préparer le bain, le repas, les vêtements du lendemain, lire une histoire et attendre qu'il soit couché pour étendre le linge.

Et puis, il y a des choses moins prévu, comme sentir son portable vibrer sous son oreiller à presque vingt-trois heures alors qu'il est sur le point de s'endormir.
Et Izuku n'est pas du genre à ignorer un appel, au moins pour être sûr que rien de grave ne s'est produit, alors même s'il souffle un peu, il tire le téléphone hors des draps pour le coller mollement à son visage, prenant juste le temps de vérifier le nom affiché sur l'écran.

- Salut, Mina.

- Deku, j'ai besoin de toi !

Il plisse le front en se redressant, interpelé par la voix alarmé de son amie à l'autre bout de la ligne.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je viens de voir que j'ai une convocation pour un entretien d'embauche, et j'ai rien préparé du tout.

Rassuré et perplexe à la fois, il s'assoit dans le lit en replaçant ses coussins dans son dos pour s'installer plus confortablement.

- Il est quand, ton entretien ?

- Demain matin !

Il soupire brutalement, pour ne pas la rassurer, et se frotte le visage pour se concentrer, comprenant parfaitement qu'elle attend de lui qu'il l'aide à préparer l'entretien en question.

- D'accord. Dis-moi tout.

Enfonçant l'arrière de son crâne dans un coin de son coussin, il plisse les yeux pour retenir toute les informations qu'elle lui donne, et tenter de l'aider au mieux pour obtenir le poste qu'elle convoite.
Et malgré l'heure qui continue de défiler, il reste attentif aux interrogations de son amie qui commence doucement à paniquer.
Elle qui s'est toujours contenté de petits boulots plus ou moins pistonnés à droite et à gauche, ressent réellement envie de trouver un emploi stable, tant pour pouvoir libérer Hanta de sa squatteuse que pour s'installer sérieusement pour la première fois de sa vie.

- J'ai peur de perdre mes mots et de dire de la merde.

- Ce serait inédit, venant de toi, de plus savoir quoi dire.

Elle rit de sa petite moquerie et soupire dans le téléphone.

- Oui, mais c'est pas pareil.

- Soit naturelle, ça ira bien.

Elle reste silencieuse un instant, comme pour reprendre son calme et assimiler tous les précieux conseils de son -meilleur- ami, et soupire bruyamment avant de changer totalement de sujet.

- Bref, ça va avec Katsuki ?

Il s'affaisse dans son lit, pour se rallonger, et étire un bras au-dessus de sa tête alors que la fatigue s'installe dans sa nuque.

- Oui.

- Des nouvelles de ses parents ?

Il lève brièvement un sourcil, se souvenant de l'étrange conversation téléphonique qu'ils ont eu dimanche soir, quand Katsuki a annoncé, tel un véritable drame, que sa mère se pointera chez lui ce week-end.
Si, au début, il a cru que les choses s'étaient mal passé quand il les a contactés, il a vite compris que le pire reste encore à venir quand Katsuki lui a décris sa mère et son caractère souvent imprévisible.
Sans oublier le fait qu'ils n'ont toujours pas connaissance de l'existence de Kota dans l'équation.