C'est un sentiment bien particulier que d'avoir l'impression de retrouver une vie normale que l'on croyait perdue, et Izuku en fait le constat, une cigarette entre les doigts sur le balcon de l'appartement de Katsuki.
Même s'il se sent encore un peu asthénique malgré son immense nuit de sommeil, sa poitrine est plus légère et il se surprend à sourire niaisement dans le vide.
Il sait déjà que les souvenirs d'hier soir resteront précieux à sa mémoire, et il s'applique à en retenir les moindres détails.
De son arrivée un tantinet chaotique aux vibrations rauque de sa gorge, il se souvient de tout, tout du moins jusqu'au moment où il est subitement tombé dans un sommeil profond.
Une perte de connaissance qui, d'ailleurs, était plus proche du malaise vagal que d'un banal endormissement, mais il se gardera bien de le préciser.Quittant le balcon et le vent frais qui secoue ses cheveux, il rejoint la petite cuisine de l'appartement pour y retrouver Katsuki, qui s'est visiblement donné pour mission de lui faire rattraper trois semaines de repas.
Il en a déjà mal au ventre rien que de le regarder faire, son estomac est encore un peu noué, faute d'être resté quasi inactif trop longtemps et, même si la cuisine de Katsuki est la meilleure qu'il connaisse, il n'est vraiment pas certain de réussir à avaler quoi que ce soit.
Mais il suppose qu'il va devoir se faire un peu violence et, quand il prend place à la petite table du salon face à Katsuki, il comprend, à son regard aiguisé, qu'il ne va pas le lâcher temps qu'il n'aura pas mangé quelque chose.Alors, pour le rassurer plus que pour lui faire plaisir, il pioche un peu de nourriture dans le fond de l'assiette et enfourne les aliments sur sa langue en plissant le front.
C'est très bon, comme d'habitude, mais il doit sincèrement se forcer pour déglutir et il lève un regard timide vers Katsuki, priant pour ne pas se voir obligé de tout finir.
Katsuki roule des yeux en soupirant, la bouche à moitié pleine, et croise ses bras sous sa poitrine comme pour le sermonner.- Mange.
Il se renfrogne, vexé de se faire reprendre comme il le ferait avec son fils, et capitule en avalant une nouvelle bouchée.
Il se doute que Katsuki comprend parfaitement qu'il n'est pas en train de faire un caprice d'enfant et qu'il n'a réellement pas faim, mais il sait aussi que s'il le force, c'est parce qu'il a urgemment besoin de se ressaisir, pas juste pour l'emmerder.
Alors, même s'il a du mal à déglutir et que la nourriture semble s'agglutiner dans son œsophage, il accepte de faire un petit effort.
Mais il ne faut pas trop lui en demander non plus et il secoue le drapeau blanc après avoir mangé la moitié de son plat.Katsuki râle pour la forme sans insister outre mesure mais abandonne ses couverts sur la table alors qu'il n'a pas du tout terminé de manger.
- Pourquoi tu finis pas ?
- Je mange ce que tu manges.
Il arque un sourcil surpris avant de plisser le front, sentant venir l'arnaque et le chantage à dix kilomètres.
- Hein ?
- Tu manges pas, je mange pas.
Il boude un peu en tassant son dos contre la chaise, il connaît suffisamment Katsuki pour savoir qu'il ne lâchera pas l'affaire et continuera de jouer à ce petit jeu aussi longtemps que nécessaire, quitte à se rendre malade à son tour pour avoir le dernier mot.
Alors, ignorant le début de nausée qui prend place derrière sa carotide, il parvient à avaler deux portions de plus, avant d'abandonner définitivement, au risque de se voir tout vomir au pied de la table, ce qui serait tout à fait déconvenue.Il sourit timidement à Katsuki, espérant en avoir finit pour ce repas, avant de le voir pousser son assiette sur le côté, enfoncer ses coudes dans la table et couvrir son visage d'une expression moralisatrice.
Cette fois, il le sent très mal, et il se racle nerveusement la gorge, conscient qu'il s'apprête à se faire engueuler sans vraiment savoir pourquoi.
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Être nous [ KATSUDEKU ]
FanficKatsuki Bakugo, 25 ans, plaquiste de son état, séparé. Izuku Midoriya, 25 ans, serveur dans un café, divorcé, un enfant. Deux hommes qui ne se connaissent pas mais que la force des choses a fini par réunir. Ils étaient pourtant sûrs d'être hétéro...