Partie trente trois

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J'ai des choses à vous annoncer à la fin de ce chapitre  😉
On se retrouve en bas 😘

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Rien n'est jamais plus long que l'attente quand, l'esprit avachi dans sa misère, on ne sait même pas exactement ce qu'on attend. 
Les journées sont longues quand elles ne mènent à nul part, à aucune conclusion ni délivrance quelconque. 

Et pour Katsuki, les jours n'ont jamais été aussi long que depuis qu'il doit se contenter d'attendre sans rien pouvoir faire d'autre. 
Il n'a pas vraiment reparlé à Izuku depuis la dernière fois, il y a six jours, si ce n'est au travers  d'un ou deux messages sans fond. 
Pas qu'il n'ait pas envie de discuter avec lui pourtant, mais Izuku se montre extrêmement vague sur les événements, encore plus sur son état d'esprit. 

Il sait que c'est volontaire et que, même si Izuku affirme ne pas vouloir le quitter, il sera peut-être contraint, d'une manière ou d'une autre, de prendre ses distances avec lui à la sortie de son procès et, de toute évidence, il s'efforce de s'y préparer. 
C'est difficile de devoir se frustrer à ce point, c'est douloureux de souffrir chacun de son côté sans pouvoir être présent pour sécher ses larmes.
Chaque jour un peu plus, un cratère se creuse sous ses côtes et, parfois son cœur frise dans sa poitrine quand il n'a aucune échappatoire pour s'occuper l'esprit.
Les semaines sont interminables et, la tête systématiquement remplie de doutes, Katsuki a encore enchaîné les conneries au boulot, retardant ses chantiers à force de devoir repasser derrière ses propres erreurs. 

Il ne compte même plus le nombre de fois où son patron l'a topé en arrivant le matin ou en débauchant le soir pour lui faire remarquer sa soudaine incompétence et, même s'il l'a systématiquement remballé comme il sait si bien le faire, il est obligé d'admettre qu'il a eu raison à chaque fois. 
Katsuki fait n'importe quoi en ce moment, mais il faut le comprendre, c'est difficile de continuer à vivre quand le monde en a après nous. 

Quand il est seul chez lui le soir aussi, il rôde comme un esprit sans but, il dort mal et, souvent, il peine à sortir de son lit le matin quand le réveil sonne.
Parce qu'il avait pris l'habitude de se lever le matin juste pour le plaisir de retrouver Izuku le soir, chez lui ou derrière le comptoir de son bar.
Mais, privé de son odeur et de son visage, c'est comme s'il n'avait plus de raison d'avoir une vie.

De toute les journées de cette semaine, celle ci a été la plus longue, puisqu'il n'a même pas pu concentrer ses pensées sur une conversation avec Kirishima ou à s'agacer après sa visseuse récalcitrante. 
Et puisqu'il ne peut pas squatter la maison de son collègue tous les samedis, en particulier quand on voit comment ça se termine, aujourd'hui, il a passé sa journée à tourner en rond dans les dix-huit mètres carré du salon de son appartement du quatrième étage sans ascenseur. 
Il le déteste toujours autant cet appartement, mais encore plus ces derniers temps, alors qu'il ne peut même pas en partir une semaine sur deux pour rejoindre Izuku dans sa maison. 

Mais ce soir, il n'y restera pas. 
Parce que Mina l'a appelé il y a un peu plus d'une heure en lui demandant de la rejoindre chez Todoroki, affirmant qu'elle a des choses à leur raconter. 
Même s'il ne sait pas encore de quoi il s'agit, il a compris assez facilement que ça a un rapport avec Izuku, il ne voit de toute manière pas d'autre sujet qui pourrait les pousser à se réunir tous les trois un samedi soir à la dernière minute. 

Alors, dès qu'il a eu raccroché avec elle, il s'est empressé d'aller prendre une douche et de s'habiller à peu près correctement avant d'attendre, assis sur son canapé en tapant du pied sur le sol, que les minutes passent et qu'il puisse enfin décoller de chez lui pour aller chercher sa dose d'informations. 
Il en a tellement besoin que ses mains tremblent d'impatience et sa poitrine tourbillonne sous le stress, ne sachant pas à quel point les nouvelles seront mauvaises. 
Parce qu'il préfère ne pas se faire d'illusion et, de toute manière, le procès n'est pas encore passé, il n'y a aucune chance pour qu'un miracle se soit produit entre temps. 

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant