Partie trente

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Tout seul au milieu de son lit, dans la solitude de sa chambre et la morosité de son appartement du quatrième étage, Katsuki ne s'est jamais senti aussi seul, à la fois coupable et victime, des événements, de ses propres agissements et du silence d'Izuku.
La sensation d'être vide, peut-être un peu abandonné, et seulement traversé par les remords l'empêche de trouver le sommeil malgré la fatigue de ses yeux brûlants. 

Il n'avait pas prévu ça, rien de tout ça. 
Il avait envie de croire que ça pouvait bien se passer, ou au moins pas aussi mal. 
Pourtant, il a compris, à la seconde où il a tiré le frein à main de sa Golf près de la maison d'Izuku dimanche dernier que quelque chose d'anormal était en train de se produire. 
A cause de la porte grande ouverte, des lumières allumées et de l'absence de la voiture d'Izuku, ses muscles se sont crispés en avançant prudemment le long du trottoir.
Même s'il se doutait que cette soirée risquait d'être particulière, la situation qui se dessinait sous ses yeux paraissait carrément irréelle et hors contexte. 

En mettant un pied dans le salon, il a prêté attention à tous les petits bruits de la pièce, le craquement du bois, le sifflement du vent qui s'engouffrait et la pluie qui imbibait le tapis de l'entrée, et il a lentement arpenté toute la maison à la recherche d'un quelconque indice. 
Pourtant, tout était calme, pas serein, mais terriblement calme. 

D'abord, il s'est efforcé de ne pas paniquer, en commençant par envoyer un message à Izuku et, demeurant sans réponses de sa part, il s'est laissé attraper par l'angoisse qui faisait frissonner sa peau. 
Alors il a enchaîné les textos en continuant de tourner en rond dans la maison alors que son cœur battait de plus en plus vite et, quand la paranoïa l'a saisit, il a essayé de l'appeler, deux fois, sans succès. 

A cours d'idées et de solutions, il est sorti de la maison pour se planter près de sa voiture en cherchant nerveusement dans ses contacts la personne la plus susceptible d'être au courant de quelque chose et, anxieux, il a pressé le bouton d'appel en se mordant les lèvres, priant pour que Todoroki réponde rapidement.
Quand sa voix a traversé le téléphone, il ne lui a presque pas laissé le temps de finir de le saluer. 

- T'as parlé à Izuku aujourd'hui ? 

Son timbre laissait transparaitre son inquiétude, qu'il n'essayait même pas de dissimuler et, de l'autre côté de la ligne et vraisemblablement surpris, Shoto a hésité un instant avant de lui répondre. 

- Non, pourquoi ? 

Même s'il ne s'attendait pas à un miracle, il a serré les dents et contracté son ventre. 
Il a réellement dû faire un effort pour réussir articuler correctement sans laisser ses mots s'embrouiller dans sa bouche pâteuse et tenter de décrire la situation au téléphone sans perdre ses moyens. 
Et, à la fin de son discours, le silence que Shoto a laissé planer pendant un trop long moment ne pouvait que l'angoisser encore plus. 

- Appelle Mina, ou Hanta, il leur a peut-être dit quelque chose. Je vais appeler sa mère. 

Toute l'ambiance de cette conversation sonnait dans sa poitrine comme ces scènes de disparitions inquiétantes que l'on voit à la télé et ses mains ont tremblées quand il a fallu raconter une deuxième fois la situation à Mina et Hanta, qui n'en savaient pas plus que lui soit dit en passant. 
Et, sans avoir plus de nouvelles de Shoto, ils se sont retrouver à stresser à trois, tous collés à leurs portables en attendant d'en savoir plus. 

Alternant entre l'intérieur de la maison et le trottoir humide, l'eau et le vent froid mordaient sa peau en la couvrant de frissons désagréables et c'est seulement après vingt minutes d'anxiété morbide qu'il a fini par recevoir un message de Shoto.

J'ai réussi à l'avoir au téléphone, je vais le chercher.   

Rien de plus, rien de moins. 
Aucune information sur son état, sur ce qui avait bien pu lui arriver, sur la raison pour laquelle il ne pouvait pas revenir tout seul ni même dans combien de temps ils seraient de retour. 

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant