Être nous [ KATSUDEKU ]

Partie douze

Debout dans le hall d'entrée, Katsuki est pétrifié par le stress.

Il hésite entre partir en courant maintenant, ou tenter de faire taire Eijiro en lui lançant le porte-manteau au visage. Puis partir en courant.
Mais l'angoisse paralyse ses membres et l'empêche de faire le moindre mouvements.

Les paumes de ses mains se couvrent de sueurs froides en même temps qu'il voit Eijiro relever le regard vers lui, un sourire sadique sur le visage et il fronce les sourcils pour lui ordonner silencieusement d'arrêter de faire n'importe quoi.

Les battements de son cœur résonnent à l'intérieur de sa gorge et cogne contre ses tympans alors que Kirishima se redresse un peu pour avancer jusqu'à Denki, à qui il demande de se lever pour se coller à lui en riant et tendre sa main vers Katsuki.

- Reste pas planté là, viens.

Son souffle lui échappe un peu et il reste immobile sans savoir quoi faire jusqu'à ce que son collègue insiste.

- Aller, m'oblige pas à venir te chercher.

Il croise le regard d'Izuku qui semble ne rien comprendre à ce qu'il se passe et il frotte sa main contre son visage avant de faire un premier pas pour retourner près de la table, le cœur battant à tout rompre et la démarche absolument pas assuré.

Il ne sait pas du tout quel genre de connerie Kirishima s'apprête à faire et, s'il hésite à parler avant lui pour l'empêcher de dire n'importe quoi à Izuku, il se rend vite compte qu'il ne parvient même plus à ouvrir la bouche.

La panique couvre les parois intérieures de sa gorge et assèche sa bouche quand Eijiro le prend par l'épaule pour le tourner face à Izuku en levant son verre au-dessus de leurs tête.

- Vous êtes prêts ?

Katsuki avale sa salive bruyamment et jette à Eijiro un regard suppliant alors que son corps est tendu comme un arc.
Il n'est absolument pas prêt à faire face à la réaction d'Izuku, qui est d'ailleurs en train froncer les sourcils en le voyant ainsi et se tourne vers Kirishima.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Eijiro rit et Katsuki se tend encore plus, si tant est que cela soit possible.

- Tu vas voir !

Eijiro se décale un peu pour prendre la main de Denki et la coller sous le nez de Katsuki, présentant fièrement l'anneau argenté de son annulaire.

- On va se marier.

La descente d'adrénaline est si violente qu'elle lui fait presque tourner la tête et il se jette sur une chaise pour s'y laisser tomber lourdement, la main sur son cœur dont les battements résonnent jusque dans ses tempes.

Il est parfaitement conscient qu'Eijiro a monté cette mise en scène pour lui coller la peur de sa vie et il est tellement sous le choc qu'il en oublie de le féliciter pour son mariage.

De toute façon, il n'en a pas envie pour le moment, trop remonté contre son collègue et sa blague de très mauvais goût.
Il entend Izuku se ravir pour le bonheur du couple mais il ne parvient même pas a relever la tête vers lui.

Ses oreilles bourdonnent encore de la panique qui a circulé dans tout son corps et il se lève, les mains encore tremblantes, pour sortir de la maison et fumer, enfin, cette cigarette plus que méritée.

Il s'apprête à refermer la porte quand il se rend compte qu'Izuku le rejoint sur le trottoir devant la maison et il se pince les lèvres, complètement paniqué à l'idée qu'il se soit rendu compte de quelque chose.