Partie trente deux

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Quelques infos utiles en fin de chapitre. 👇 
Bonne lecture 😘

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Seul dans la petite salle d'attente silencieuse, il tord nerveusement tout ses doigts en lisant en boucle la petite affiche collée sur la porte. 
Anxieux, il passe une main dans ses cheveux qu'il n'a pas vraiment eu le temps d'arranger ce matin, mais au moins, il a fait l'effort de prendre une douche et d'enfiler une tenue descente. 
Autant qu'il l'a pu, il a peigné ses mèches encore humides pour paraître à peu près saint d'esprit et a même pris la peine de passer de la crème sur son visage histoire de camoufler ses pommettes asséchées par le courant réguliers de l'eau sur ses joues. 

Il ne se sent pas très à l'aise dans cette pièce et les messages continuels qu'il reçoit sur son téléphone l'angoissent encore plus. 
Il n'a même pas encore rencontré son avocat et tout le monde lui demande déjà s'il a du nouveau, il ne sait même pas de quoi il a l'air. 

Il n'était pas sorti de sa maison depuis une semaine et, ce matin, il a dû marcher jusque chez sa mère pour lui emprunter sa voiture, il n'a pas encore fait réparer la sienne et il ne pouvait pas se présenter ici avec le capot plié. 
Evidemment, elle l'a immédiatement assiégé, elle a pleuré d'angoisse devant lui et il l'a pris dans ses bras en s'efforçant de rester calme pour ne pas faire rougir ses yeux avant de se présenter au cabinet d'avocat. 

Sur le parking qu'il ne connaissait pas, il est resté un moment assis dans la voiture à essayer de se faire une idée de ce qui l'attend en faisant craquer sa main qui, a force de tirer dessus, devient de plus en plus douloureuse au fil des jours. 
Ce n'est pas vraiment le moment de s'abîmer plus qu'il ne l'est déjà mais le reflexe demeure plus fort que lui. 

Un peu en avance, il a fumé une cigarette devant la porte principale, sa main tremblait contre le filtre et le goût amer sur sa langue brûlée l'a dégouté, il fume beaucoup trop ces derniers temps, il le sait parce que, ce matin, ses bronches ont sifflées quand il s'est réveillé et sa poitrine lui faisait mal. 

Sur sa chaise en plastique noir, il redresse sa colonne vertébrale pour avoir l'air convaincant quand l'avocat ouvrira la porte de son bureau et examine un peu l'endroit en frappant son talon contre le parquet ancien. 
Même si la pièce est relativement neutre et peu spacieuse, elle parait correctement entretenue, les murs blanc immaculés lui laisse penser que la peinture a récemment été refaite et, comme unique élément de décoration, il repère au dessus de la porte d'entrée une petite toile peinte représentant un papillon. 

Il hausse un sourcil en se demandant ce que l'insecte vient faire ici mais, alors qu'il entend le grincement d'une poignée de porte à sa droite, il rabaisse le visage et surveille sa posture quand un homme apparait dans la pièce. 
S'il s'efforce de ne rien en montrer, il est quelque peu surpris par son allure quand l'homme fait un pas hors de son bureau en se grattant nonchalamment la nuque sous son épaisse chevelure brune un peu folle. 
Au moins, Izuku n'est pas le seul à être coiffé n'importe comment. 

La mine passablement agacée, lui donnant un air tout à fait antipathique, celui qu'il devine être son avocat soupire, le bas du visage couvert par une épaisse écharpe blanche et s'écarte sur le côté en l'invitant à entrer. 
Le tempérament surprenant et somme toute atypique de l'homme le laisse perplexe un moment et il se demande un instant s'il ne ferait pas mieux de repartir maintenant, avant de finalement se résoudre à se lever et faire un pas en avant pour entrer dans le cabinet en le saluant aussi poliment que possible, malgré le regard désabusé qu'il reçoit en retour. 

Cet homme est définitivement étrange, en plus d'être aux antipodes de ce qu'on imagine d'un avocat, et Izuku se sent particulièrement nerveux en sa présence. 
Malgré sa dégaine un peu bancale, son air blasé et ses yeux marqués par la fatigue évidente, l'homme est intimidant, semblant dégager une aura autoritaire qui cloue Izuku près du bureau en désordre. 

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