Katsuki frissonne en même temps que le vent glacial de décembre s'infiltre sous son manteau de travail et il resserre les pans de tissus contre lui en montant à bord du camion pour s'installer sur le siège passager, à côté d'Eijiro, pour prendre leur repas du midi sans finir gelés.
Son collègue, qui tente de manger a peu près confortablement malgré le volant qui gêne ses mouvements, relève les yeux vers lui en le regardant claquer la portière.- Je peux t'accompagner au café ce soir ?
Ce n'est pas la première fois que le garçon accompagne son collègue pour son rendez-vous quotidien avec Izuku, mais il prend toujours la peine de demander l'accord à Katsuki avant de s'incruster entre les deux amis.
Il faut dire que, depuis deux mois et demi maintenant, les quelques minutes que Katsuki passe au café tous les jours de la semaine semblent être un rituel très important pour lui et il est déjà arrivé, après avoir passé une très mauvaise journée, qu'il refuse d'emmener Kirishima avec lui.- Ouais, si tu veux.
Eijiro, la bouche encore pleine, sourit de toute ses dents, c'est toujours un plaisir pour lui de discuter avec Izuku, même si, au total, il ne l'a vu que cinq ou six fois, il apprécie le barman et sa conversation facile.
Il a remarqué aussi à quel point sa relation avec Izuku a changé son collègue.
La plupart des gens ne le remarqueraient pas mais Eijiro, lui, le remarque.
Il voit le sourire de Katsuki quand il consulte l'heure sur son téléphone et constate qu'il est à moins d'une heure de retrouver son ami, il sait aussi qu'ils se retrouvent régulièrement le samedi soir dans la maison d'Izuku, seuls ou avec d'autres amis, et il ne peut qu'être heureux de voir son collègue arriver de bonne humeur presque tous les matins.- Tu crois qu'il accepterait de prendre un verre avec nous si j'invitais Denki ?
Il a déjà parlé à son petit ami du barman de « chez Toshinori » et de son influence sur l'humeur de son collègue et celui-ci est au moins aussi enthousiaste que l'était Eijiro a l'idée de rencontrer ce garçon si particulier qui fait sourire Katsuki rien qu'en existant.
- T'auras qu'à lui demander ce soir.
- Ok.
Katsuki cherche son téléphone dans la poche de son manteau pour prévenir Izuku qu'Eijiro sera avec lui ce soir.
Il sait que sa présence ne le dérange jamais mais il prend toujours le temps de le tenir au courant, par réflexe.
Il a pris l'habitude de prévenir Izuku a chaque fois que leur routine est perturbée par le moindre contre-temps, s'il arrive plus tard que d'habitude par exemple ou, en l'occurrence, s'il n'est pas seul.Il accorde toujours beaucoup d'importance à ces moments passés avec lui, qu'il attend toujours avec impatience à peine sorti du lit le matin.
Il a appris à le connaître plus intimement depuis le temps, découvrant petit à petit son quotidien.
Comme le fait qu'Izuku est incapable d'utiliser une perceuse sans foutre le feu, ce qui en soit est une sacré prouesse, ou que le vert est sa couleur préférée.
Bien qu'il n'ait pas encore rencontré Kota, il a malgré tout souvent échangé avec Izuku sur tout ce qu'implique la paternité, en particulier quand on est célibataire.
Les nuits sans sommeil quand son fils est malade, les départs précipités quand l'école appelle en milieu de journée ou les caprices qui dégénèrent jusqu'à faire claquer les portes de la maison.
Katsuki se dit d'ailleurs à chaque fois qu'il a du mal à imaginer Izuku avec un air autoritaire sur le visage.Il observe aussi parfois les nouveaux dessins du petit garçon placardés sur le frigo ou accrochés aux murs de sa chambre, quand Katsuki investi son lit pour la nuit. Il lui est arrivé plus d'une fois de se retrouver à passer la nuit là-bas alors qu'il n'avait pas prévu d'enchaîner les verres, assis sur le canapé ou sur le plan de travail de la cuisine, sur lequel Izuku semble mieux apprécier ses cigarettes que dans la cour.
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Être nous [ KATSUDEKU ]
Fiksi PenggemarKatsuki Bakugo, 25 ans, plaquiste de son état, séparé. Izuku Midoriya, 25 ans, serveur dans un café, divorcé, un enfant. Deux hommes qui ne se connaissent pas mais que la force des choses a fini par réunir. Ils étaient pourtant sûrs d'être hétéro...