Partie trente neuf

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Minutes après minutes, heures après heures, jours après jours, le doute, la colère et la fatigue ont continués de s'accumuler. 
Quelques fois, il s'asseyait sur le stratifié de son plan de travail ou sur un coin de son lit défait pour se perdre dans de longues introspections, ressassant la dernière dispute qu'il a eu avec Ochaco, en pensant aux torts qu'il a eu, à la façon dont les rancœurs étouffées qu'il a fait naître au travers de ses mensonges ont finit par conduire à cette catastrophe. 
La culpabilité s'est souvent infiltrée dans ses interminables nuits sans sommeil pour l'empêcher de dormir, lui rappelant régulièrement qu'il aurait pu éviter ça s'il avait agis différemment depuis le début. 

D'autre fois, ignorant la culpabilité et ses murmures pénible pour laisser parler la rage, il s'est laissé aller à des excès de colère, en passant ses nerfs sur tout ce qui avait le malheur de croiser son chemin. 
Parce qu'il a beau être conscient des erreurs qu'il a commise, il refuse de porter tout seul la responsabilité de ce qui est en train de se produire, et savoir qu'Ochaco s'auto proclame grande victime de ce carnage le rend souvent malade. 
Elle ne peut pas être en train de souffrir comme lui le fait, elle est avec son fils, elle le voit tous les jours, qui plus est en le privant d'aller à l'école, ce qui a tendance à le mettre encore plus en colère. 
Ce n'est pas non plus elle qui voit sa relation amoureuse se disloquer et se noyer un peu plus à chaque jour qui passe. 

Même s'il sait qu'elle n'est plus en contact avec Tenya depuis le jour de l'enlèvement, puisqu'il a eu l'occasion d'avoir quelques conversations téléphoniques avec ce dernier, c'est de sa décision à elle, personne ne l'a obligé à rompre avec lui. 

Alors, il a aussi parfois pété les plombs en rejouant à sa mémoire la dernière entrevue qu'il eu avec Katsuki, devant les portes du tribunal. 
Parce que, ce jour là, jamais l'envie de l'embrasser n'a été aussi forte que lorsqu'il se tenait près de lui, ses bras voulaient se pendre à son cou, son corps rugissait du besoin de se coller au sien jusqu'à les fusionner ensemble, ses lèvres en pleuraient de douleur de ne pas pouvoir se perdre sur les siennes. 
Pourtant, il n'en a rien fait, peut-être un peu par pudeur, surtout par peur de ne plus savoir comment s'en séparer à nouveau s'il se laissait aller à presser sa bouche à la sienne. 

Alors, il a gardé ses distances pour se protéger de ses propres désirs, tout en culpabilisant d'imposer cette frustration à Katsuki. 
Ca le rendait fou, et il s'est esquivé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, il crevait d'envie de rester plus longtemps avec lui, même devant la porte du tribunal. 
N'importe où aurait fait l'affaire de toute manière, mais il savait qu'il ne pourrait pas indéfiniment empêcher son corps d'agir, et il ne pouvait pas se permettre ce risque, ç'aurait été bien trop douloureux par la suite. 

Il ne l'a pas rappelé d'ailleurs, l'idée d'entendre sa voix le déchirait à chaque fois qu'il a tenté de le faire, mais il a tenu sa promesse en lui envoyant quelques messages, notamment pour lui parler de la journée qu'il a passée avec son fils et de l'altercation avec Ochaco qui a suivi. 
Il ne lui a pas parlé du dessin, parce qu'il espère encore avoir l'occasion de le lui donner en main propre et de capter sa réaction. 

Ce dessin, il l'a regardé et re regardé des dizaines de fois ces derniers jours, découvrant encore et encore les détails qui le composent, trouvant parfois un nouvel élément qu'il n'avait pas remarqué avant, comme le petit cœur en guise de signature en bas à droite par exemple. 
Il en a pris soin comme jamais personne n'a pris soin d'un morceau de papier griffonné, pour un peu il l'aurait mit derrière une vitrine. 

Les jours passant, chaque minute s'avérait plus pénible que la précédente et, alors que sa patience s'effritait un peu plus à chaque seconde, il a enfin reçu un appel de son avocat, et il s'est jeté sur son téléphone en s'y agrippant comme s'il risquait de lui sauter des mains.  

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant