Partie quinze

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Katsuki est certain qu'il se souviendra longtemps de la première fois qu'il s'est réveillé à côté d'Izuku.

Il ouvre les yeux un peu avant midi, l'esprit encore embrumé et il lui faut quelques secondes pour se resituer dans l'espace avant de se rappeler qu'il se trouve dans la maison Todoroki.
Et plus précisément dans une des chambres d'amis.

Et s'il n'a pas rêvé, il n'y est pas seul.
Il se retourne sur lui-même et tend un bras, à la recherche d'Izuku, qu'il trouve juste à côté de lui.

Les souvenirs lui reviennent tous en même temps, comme la vague qui revient frapper la roche et il sourit en le regardant dormir, à plat ventre et les bras croisés sous l'oreiller.

C'est vrai qu'hier soir après être sorti de la douche, ils ont décidé de refaire une escale par la chambre avant de rejoindre les autres.
Une escale qui a finalement duré toute la nuit, puisqu'après une réflexion d'environ deux minutes, ils se sont libérés de quelques vêtements pour se glisser sous la couverture en demandant silencieusement pardon à Hanta pour lui avoir confisqué sa place sans rien lui demander.

Il se souvient avoir accueilli Izuku entre ses bras et l'avoir vu caler sa tête dans le creux de son épaule.
Il se souvient de la peau de ses jambes nus entre les siennes et de la conversation discrète contre l'oreiller quand ils ont parlé des inquiétudes d'Izuku quant aux réactions de sa famille.

Notamment vis-à-vis de Kota, puisqu'il s'attend déjà à ce que certaine personnes se servent de l'innocence et la fragilité de son fils pour le dissuader de vivre sa relation avec Katsuki.
Et si Izuku ne doute pas de ses capacités en tant que père, il a sincèrement peur de ce que sa relation pourrait faire endurer à son garçon.

Alors, puisqu'il a encore besoin de temps pour réfléchir à ce qu'il va faire et dire, il a demandé à Katsuki de rester discret au moins pour quelque temps.
En particulier en présence de Kota.
Il aurait préféré pouvoir crier son amour sur tout les toits du monde, mais Katsuki est parfaitement conscient que la situation d'Izuku n'est pas comparable à la sienne.

Parce que Kota reste toute sa vie malgré tout.

Il se souvient avoir caressé son dos pendant de longues minutes, redécouvrant à chaque instant les mêmes grains de peau jusqu'à les connaitre par cœur.
Il se rappelle aussi d'avoir embrassé sa bouche et son front plus de fois qu'il ne pourrait le compter et puis de l'avoir vu s'endormir contre lui.
Ca non plus, il n'est pas prêt de l'oublier.

Parce qu'il a admiré son visage endormi sans interruption jusqu'à se faire emporter à son tour par le sommeil.
Même s'il ne sait pas exactement combien de temps ça lui a pris, il sait qu'il pourrait dessiner chaque ligne du visage d'Izuku les yeux fermés, parce qu'il a tout mémorisé dans les moindres détails.
Il en avait tellement rêvé.

Et ce matin, il se retrouve encore devant ce visage, à moitié enfoncé dans l'oreiller et la bouche légèrement entrouverte.
Il pourrait le regarder dormir pendant des heures mais les reflets de lumière sur sa peau le poussent à y promener ses doigts, quitte à le tirer de son sommeil profond.

Les volets qu'ils n'ont pas fermés hier laissent entrer la lumière blanche du ciel couvert de nuage, qui baigne la pièce d'une ambiance délicate.
Mais qui semble surtout tirailler les pupilles somnolentes d'Izuku qui fronce les sourcils après avoir à peine entrouverts les yeux.

Il inspire profondément et plonge son visage dans l'oreiller en gémissant de fatigue.

- Pardon, je t'ai réveillé.

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant