Partie neuf

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Quand il rentre chez lui ce soir, Izuku est complètement désemparé.
Il s'appuie un moment contre le plan de travail pendant que son garçon joue sur le canapé et ferme les yeux en se mordant les lèvres.

Sa soirée d'hier avec Katsuki pendant et après le spectacle de l'école a été éprouvante à bien des égards et il peine à faire le tri dans ses pensées.
Il a d'abord été heureux de le retrouver sur le parking de la salle des fêtes, il s'est senti joyeux assis à côté de lui dans la rangée de chaises.
Il s'est senti gêné quand il a payé à sa place sa commande du restaurant.
Et il a ri avec lui en lui racontant la bagarre des deux vieilles femmes dans son café.
Il a aussi admiré la manière dont il s'est laissé approcher par Kota, en les regardant discuter autour de la grosse caisse de jouets.
Cette vision a provoqué en lui un sentiment déroutant.
Il les a regardés jouer ensemble assis sur le carrelage du salon avec, dans un premier temps, un sentiment de plénitude déstabilisante.
Et quand il leur a annoncé le moment de passer à table, ça lui a paru particulièrement naturel, comme un petit bout de quotidien idéal.
Quelque chose qu'il aimerait vivre chaque jours de sa vie.
Retrouver chaque soir Katsuki au milieu de son salon, comme s'il était aussi chez lui, le voir rire avec Kota et s'installer à table avec eux pour le repas du soir.

Il s'est rendu compte que c'est justement ce qu'aurait dû être sa routine avec Ochaco, vivre avec sa femme et son fils, ressentir l'amour vibrer en lui en s'épanouissant au cœur de sa famille.
Mais, avant qu'ils ne se séparent, il n'a jamais perçu les moments de partage avec Ochaco de cette manière. 

Il était heureux de voir Kota épanoui aux côtés de sa mère, évidemment, mais il n'a jamais vu ses instants avec autant de douceur, il ne ressentait jamais cette sensation exaltante d'être là où il devait être.

Il n'avait pas envie de s'assoir à côté de sa femme pour la prendre dans ses bras en regardant son garçon déballer ses jouets, il n'avait pas envie de l'embrasser pour lui rappeler qu'elle était merveilleuse et magnifique.
Il ne ressentait jamais le besoin de la sentir contre lui et de caresser ses cheveux pour admirer les reflets de la lumière danser sur les nuances colorées.

Et c'est peut-être là qu'Izuku a commencé à admettre qu'il se passait quelque chose d'anormal.

Parce que c'est en regardant Katsuki jouer avec son fils qu'il a eu envie de s'approcher, de s'assoir contre lui pour écouter son garçon raconter ses exploits, c'est lui qu'il a eu envie de sentir près de son corps pour avoir enfin l'impression d'être à sa place.

C'est un sentiment tout particulier qui s'est emparé de sa poitrine à ce moment-là, un sentiment inédit qui l'a surpris autant que déstabilisé.
Comme une envie de rire et de pleurer en même temps.

De rire aux éclats et de pleurer toute les larmes de son corps.
En même temps.

Un torrent d'émotions à déferlé dans son ventre, des sensations qui n'ont même pas de noms, trop puissantes pour être verbalisées. 
Elles se sont rependues en lui comme une trainée de poudre prête à exploser d'une seconde à l'autre. Elles ont empli son corps, se sont infiltrés dans chaque veines, chaque pores de sa peau et cognés contre ses tempes.

Et elles sont rapidement devenues incontrôlables, jusqu'à le faire trembler de l'intérieur, comme le séisme qui détruit toute une ville, elles ont détruit tout ce qu'Izuku croyait savoir, tout ce qu'il pensait être vrai.
Comme ses certitudes sur sa relation avec Katsuki, qu'il s'est évertué à qualifier d'amitié pendant tout ce temps.

Et quand la vague a comprimé son cœur, en même temps qu'il réalisait qu'il ne pouvait juste pas aller vers lui pour s'installer entre ses jambes et écouter les battements de son cœur, chaque respiration est devenue désagréable et douloureuse.

Être nous [ KATSUDEKU ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant